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Leão et Dembélé : on a les mêmes ambitions, mais pas le même résultat
Dynamiteurs de leur équipe dans la touffeur de San Siro, Rafael Leão et Ousmane Dembélé ont finalement vécu une soirée opposée. L'un a libéré les siens avant de les porter vers la victoire, quand l'autre s'est retrouvé bien seul dans le marasme rouge et bleu.
Ils auront été les principaux instigateurs d’un début de match tout feu tout flamme, où les occasions se sont succédé de part et d’autre, Milanais et Parisiens n’hésitant pas à se livrer. À l’exception du but de Milan Škriniar, l’ailier du PSG a été dans tous les bons coups au fil d’un premier acte qui constitue certainement sa meilleure mi-temps depuis l’entame de la saison. De l’autre côté du terrain, Rafael Leão a fait vivre un enfer à Achraf Hakimi et tous ceux qui se sont aventurés à défendre sur lui, portant Milan vers un succès de prestige.
Menaces numéro un
Aucun but pour Dembouz depuis cet été, trois petites réalisations pour l’ancien Lillois, leader offensif annoncé des Rossoneri et donc deux hommes qui étaient sous le feu des critiques ces dernières semaines. « Je dois donner un peu plus. Je sais que ça va venir, parce que c’est un nouveau club. Plus les matchs vont s’enchaîner, meilleur je vais être », affirmait l’ancien Blaugrana dans les colonnes de L’Équipe à quelques heures de la partie. Au vu de ses innombrables déboulés, il n’a pas vraiment menti, privé d’un premier pion en rouge et bleu spectaculaire par la barre de Mike Maignan sur une frappe lointaine de toute beauté. Quatre frappes tentées (dont deux cadrées) et quatre passes clés en 45 minutes : aux côtés d’un Randal Kolo Muani toujours aussi emprunté et d’un Kylian Mbappé en grande difficulté dans la finition, Dembélé s’est distingué.
OH RAFAEL LEÃO QUEL GESTE !! 🤯
Le Portugais égalise pour le Milan dans un San Siro en feu ! 🔥#ACMPSG | #UCL pic.twitter.com/nijBlTjB0V
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) November 7, 2023
Insuffisant toutefois pour être l’homme le plus en vue. La faute à Rafael Leão, tout aussi en jambes que lors du match aller, mais qui avait cette fois décidé d’ajouter l’efficacité à sa prestation. La clim posée par Milan Škriniar dans son ancien jardin à peine digérée, c’est lui qui s’offrait un premier rush impressionnant, avant d’égaliser d’un retourné acrobatique magnifique après l’arrêt de Donnarumma aux devants de Giroud. Un golazo – le premier des Rossoneri sur la scène continentale depuis celui d’Olivier Giroud contre Naples en avril – célébré d’un doigt sur les lèvres en guise de « chut » adressé à ses propres supporters. Comme pour signifier que le patron ici, c’est bien lui.
Briller n’est pas gagner
Lancé, le joueur formé au Sporting CP a ensuite inlassablement enchaîné les déboulés, mettant au supplice l’équipe de Luis Enrique, toujours autant en souffrance sur les transitions rapides adverses. De quoi s’imposer comme l’homme de la soirée, tout juste accompagné par Ruben Loftus-Cheek, lui aussi remarquable. Et ce, jusqu’au bout, à l’image de ce découpage en règle de Milan Škriniar aux abords de sa surface à une dizaine de minutes du terme, alors qu’il aurait pu filer gratter un doublé qui aurait encore magnifié sa soirée.
Pendant ce temps, Ousmane Dembélé disparaissait progressivement après la pause, pas vraiment aidé par un collectif atone. Mené pendant 40 minutes, Paris n’a en effet plus jamais réussi à menacer Mike Maignan, peinant à créer des différences dans une défense italienne de plus en plus resserrée au fil des minutes. « Je ne juge pas mes performances sur un but marqué. Tu peux marquer un but et être mauvais dans le match. Tu peux ne pas marquer et être très bon, insistait encore celui qui fut le meilleur Parisien ce mardi soir. Je pense que je vais progresser dans ce secteur, mais ça ne m’agace pas. Je dors très bien la nuit, j’ai toujours confiance en moi. Même si je rate quelque chose, je vais le retenter. Comme je l’ai dit, il n’y a pas que le but qui compte. » Mais la différence se situe peut-être là entre les deux garçons : l’un a su se montrer décisif pour faire gagner son équipe, quand l’autre a brillé en vain. Dommage pour Paris.
Par Tom Binet