- Ligue des champions
- 3e journée
- Zénith/Lyon (3-1)
Le Zénith déborde Lyon
Dans un match vital pour leur survie dans cette Ligue des champions, les Lyonnais ont chuté face aux Russes. Sans démériter, ils repartent avec trois buts, beaucoup de regrets et de rares espoirs dans les valises.
Zénith St. Petersbourg – Lyon (3–1)
A. Dzyuba (3′), Hulk (56′), Danny (82′) pour Zénith St. Petersbourg , A. Lacazette (49′) pour Lyon.
Lyon était venu chercher une place au soleil dans l’antre du Zénith. À l’aube de l’heure hivernale, il risque fort de connaître, au mieux, le calendrier de la Ligue Europa. Dans un 4-3-3 aussi innovant que le positionnement de Rafael sur l’aile droite, l’OL a tenté de faire vivre le ballon, mais s’est heurté au mur dressé par le Zénith et à son froid réalisme. Deux défaites et un nul après trois matchs pour les Lyonnais, ça sent le sapin. Mais en face, le Zénith n’a pas fait de cadeau. Et est quasiment déjà qualifié pour les huitièmes de finale. Costaud.
Cueillis à froid
Ce sont les Russes qui envoient au coup de sifflet de M. Atkinson. Mais c’est bien Umtiti qui prend le rôle de Mister Bean, en étant aux fraises sur la première accélération du Zénith. L’occasion pour Dzyuba de fusiller Lopes et une bonne partie des espoirs lyonnais d’entrée de jeu (1-0). Dans la foulée, Hulk se signale en défendant sur Valbuena comme un attaquant sur un enfant pour le carton jaune inaugural. Valbuena et l’OL mettent quelques minutes à reprendre leurs esprits et le siège de la surface pétersbourgeoise, sans réellement parvenir à y mettre le feu. Le jeu penche à droite, les centres de Jallet ou les coups de pied arrêtés de Valbuena sont précis, mais les frissons russes.
L’arrière-garde lyonnaise souffre en effet à chaque accélération du Zénith, il faut un Anthony Lopes bouillant pour claquer en corner une grosse frappe de Hulk. Le même Anthony s’essaie avec réussite au crochet, moins au dégagement, directement en touche. Valbuena, lui, préfère la talonnade à la frappe et Morel, arrêté, les nuages au cadre. Une action symptomatique du jeu lyonnais. De l’envie mais un manque de vitesse, de la volonté mais de l’imprécision. Allégorie : Alexandre Lacazette. En 45 minutes, les jeunes pousses lyonnaises ont pris une leçon d’efficacité par les hommes de Villas-Boas.
Madjer et coup de bambou
Sauf que les Gones apprennent vite. L’engagement sifflé depuis moins de cinq minutes, Lacazette allie finesse et précision en allant chercher une Madjer délicieuse sur un centre sans contrôle de l’aîné Jallet. 1-1, rien n’est gagné pour les Lyonnais après deux journées et demie d’Europe, mais la confiance est de retour. Les coups de pied arrêtés continuent à être tranchants, et surtout, les contre-attaques adverses sont maîtrisés. Sauf qu’en face, il y a Hulk. Pas content, l’homme en bleu prend le ballon à la moitié du terrain, se l’amène sur un quart avant d’allumer la lucarne visiteuse. Lopes peut plonger pour la photo et aller chercher le ballon du 2-1. Imparable.
Les Lyonnais semblent sonnés par ce coup de bambou, la maîtrise devient totalement stérile, pas aidée par un Atkinson impassible devant les protestations de Rafael dans la surface. Non plus sur le tacle osé d’un Umtiti déjà averti, alors que Dzyuba, bien lancé par Danny, voit son piqué flirter avec les montants de Lopes. À vingt minutes du terme, la matrice reste identique : une domination lyonnaise, des occasions pétersbourgeoises. Le moment choisi par Fournier pour sortir Ferri au profit de Ghezzal. Les Lyonnais accentuent leur pression par Lacazette puis Umtiti, proches de l’égalisation. La dernière occasion du buteur, remplacé par Beauvue. Sauf que le Zénith place une ultime accélération fatale pour un contre-pied parfait (et hors jeu ?) du capitaine Danny. Les jeux sont faits, l’OL va devoir cravacher pour voir le printemps européen.
Par Eric Carpentier