- C1
- 8e
- Zenit/Benfica (3-2)
Le Zenit enrhume Benfica
Le Zenit s'est difficilement imposé sur sa pelouse contre le Benfica Lisbonne (3-2) au terme d'un match...rebondissant. Sur un tapis loin d'être vert et par un froid glacial, les hommes de Jorge Jesus n'ont pas réussi à imposer leur jeu aux rugueuses troupes de Luciano Spalletti. Le match retour promet.
Zenit/Benfica : 3-2
Buts : Shirokov (2x) et Semak pour le Zenith. Pereira et Cardozo pour Benfica.
En amateur comme en professionnel il y a une vérité : sur un terrain pourri, ce n’est pas forcément la meilleure équipe qui gagne, pas celle qui joue le mieux qui triomphe. Pratiquer un joli football sur un champ de patates c’est comme diviser par zéro, impossible. Le plus souvent, c’est même les gros bourrins qui s’en sortent le mieux. En l’occurrence, la pelouse du stade Petrovski – du moins ce qu’il en restait – était complètement défoncée et l’on avait plus l’impression que le Zenit et Benfica s’affrontaient dans les tranchées de Verdun en 1916 plutôt que sur un terrain vert. Avec le froid en plus de ces conditions terrestres détestables, les Russes seraient partis avec un léger avantage sur Benfica, même si les hommes de Jorge Jesus pètent la forme comme jamais. Oui, si leur foutu championnat glacial ne s’arrêtait pas pendant deux mois et demi tous les hivers, le Zenit aurait pu jouir de ces deux avantages, sauf que le manque de rythme qui résulte cette longue trêve constituait un sérieux handicap pour les hommes de Luciano Spaletti.
C’est d’ailleurs sans doute pour cette raison que Benfica est mieux entré dans la rencontre que leur adversaire du soir, bien que grosso modo, les dix premières minutes ressemblaient plus à la prolongation d’un échauffement pré-match rendu trop court par le froid qu’il faisait (-10 eu début, -14 à la fin de la rencontre) plutôt qu’autre chose. Bref, Benfica a essayé de faire du Benfica en tenant le habilement ballon, en jouant vite et bien. Le rendu, toujours à cause du terrain, ressemble pourtant à une parodie de ce que les Lisboètes pratiquent le week-end au Portugal. Car si l’intention de bien faire est là, les trous sur le terrain sont également présents, à l’inverse des appuis réduits à néant par la patinoire de Petrovski. Pas top pour les crochets et les feintes de corps de Gaitan, Witsel ou encore Rodrigo. Pour ce dernier, la partie n’a duré qu’un quart d’heure à cause d’un tacle assassin de Bruno Alves qui a gardé les bonnes habitudes des Porto-Benfica d’antan. Au bout d’un tiers de mi-temps, Luisao et Alves ont mangé une biscotte chacun, quoi de plus normal, si ce n’est l’ouverture du score de Maxi Pereira (20è) sur un coup-franc de Cardozo repoussé par Zhevnov dans les pieds de l’Uruguayen. Plus agressifs, plus hauts sur le terrain et surtout plus entreprenants, les Lusitaniens étaient seuls au monde.
Des nouvelles de Semak
Preuve que la théorie de la pelouse pourrie est implacable, quand l’agressivité a changé de camp, le cours de la partie s’est aussi totalement inversé. Après la gifle reçue par Benfica, le Zenit s’est reveillé a pressé et a marqué. Les hommes de Luciano Spaletti n’ont eu besoin que de deux gros coups d’accélérateur pour résoudre le problème Benfica. Et si les visiteurs ont globalement proposé un jeu plus intéressant que celui des Russes, les plus beaux buts sont à mettre à l’actif de Shirokhov et Semak, et pas que parce que le but de Maxi Pereira était dégueulasse. L’égalisation du premier est un amour de reprise de volée de l’extérieur à ras du poteau droit d’Artur et le deuxième est un chef d’œuvre conclu par une somptueuse Madjer de Semak à ras du poteau opposé. Si Alain Roche dirigeait encore le recrutement à Paris, nul doute que le Russe serait à nouveau sur les tablettes du club de la capitale.
Comme souvent lors d’un feu d’artifice, on croit savoir quand vient le bouquet final, le point culminant de l’événement, et bah en fait…non. Après le deuxième but de l’équipe de Saint-Petersbourg, la rencontre est redevenue chiante pendant un quart d’heure. Quinze minutes sans rythme, sans jeu, avec des ballons aériens en veux-tu en voilà jusqu’à ce que Cardozo n’égalise (87è) sur un but encore plus horrible que celui de Pereira après une erreur défensive tout aussi exécrable de l’arrière garde de Spaletti. Mais le meilleur –ou le pire – est à venir : les troupes de Jesus fêtent encore l’égalisation, contents de tenir le match nul qu’ils cherchaient tant, que Shirokov assène le coup fatal à Artur (88è). Benfica ne s’en relèvera pas et s’incline 3-2, mais conserve toute ses chances pour le match retour dans trois semaines à la Luz. A moins que le Zenit ne gare son autocar devant les buts de Zhevinov comme face à Porto en décembre dernier…
Par William Pereira