- Euro 2016
- Quarts
- Galles-Belgique (3-1)
Le Welsh reste sur l’estomac des Belges
Bien que favorite et plus talentueuse, la Belgique s'est cassé les dents sur le pays de Galles. Un collectif soudé, généreux et réaliste qui peut raisonnablement croire en ses chances de finale le 10 juillet. Chris Coleman is on fire.
Pays de Galles 3-1 Belgique
Buts : A.Williams (30e) Robson-Kanu (55e) et Vokes (85e) pour les Gallois // Nainggolan (13e) pour les Belges
Le talent ne suffit pas. Après la Croatie, éliminée par le Portugal alors qu’elle avait illuminé la phase de poules, c’est la Belgique qui l’a appris à ses dépens contre le pays de Galles. Il y avait pourtant une entame haut de gamme, une finition magistrale – la lucarne de Nainggolan – et la présence d’un dernier rempart implacable, Thibaut Courtois face à Neil Taylor. Pourtant, l’équipe de Marc Wilmots n’a pas su tuer un adversaire a priori moins brillant, exception faite du Galactique Gareth Bale. Les hommes de Chris Coleman ont fait le dos rond quand c’était nécessaire, planté des banderilles quand ils le pouvaient. Et Hal Robson-Kanu s’est même transformé en Lionel Messi gallois le temps d’une action. On pourrait parler d’alchimie pour expliquer la présence du pays de Galles – première phase finale d’un Euro – dans le dernier carré face au Portugal. C’est aussi une question d’état d’esprit : une équipe à l’image de son public, qui ne lâche rien et ne ménage aucun effort.
Williams répond à Nainggolan
Sous un climat britannique qui a priori est censé plaire aux Gallois, c’est la Belgique qui décoche les premières flèches avec un Thomas Meunier qui monte beaucoup et des attaquants qui percutent. Sur un décalage pour Romelu Lukaku à gauche, le centre de l’avant-centre belge trouve Yannick Ferreira Carrasco. Mais le joueur de l’Atlético de Madrid peine à se mettre dans le sens du but et voit sa frappe repoussée par Wayne Hennessey avant que celles de Meunier puis Eden Hazard ne soient contrées par la défense (7e). Avertissement sans frais pour les hommes de Chris Coleman, au contraire de la biscotte pour Ben Davies (5e) et surtout de la mine en lucarne de Radja Nainggolan un peu avant le quart d’heure de jeu (13e, 0-1). Le bijou du milieu de terrain de la Roma concrétise l’emprise des Diables rouges sur le jeu, mais ouvre paradoxalement une séquence de possession galloise. D’abord bénigne, mais les Britanniques deviennent progressivement plus incisifs avec une frappe d’Aaron Ramsey (24e), puis un tir puissant de Neil Taylor sur un centre en retrait du Gunner (26e). Heureusement pour la Belgique, Thibaut Courtois a la main ferme. Mais il ne peut rien cinq minutes plus tard quand sa défense oublie Ashley Williams au marquage sur corner. Le capitaine gallois catapulte le ballon au fond et relance les débats (31e, 1-1). Les hommes de Marc Wilmots ont laissé la possession à leur adversaire et le paient cher. Et peinent à reprendre la main, puisque le premier acte se conclut sur un tir contré de Ramsey (43e) et une tête cadrée de Robson-Kanu (45e+1). À mi-parcours, l’esprit gallois tient tête au talent belge.
Robson-Kanu et Vokes douchent les espoirs belges
Au retour des vestiaires, Marc Wilmots a décidé de muscler son entrejeu : exit Ferreira Carrasco, Marouane Fellaini fait admirer sa touffe au public de Pierre-Mauroy. Un choix gagnant puisque les Diables rouges mettent le pied sur le ballon et squattent devant les cages d’Hennessey. Sur un centre parfait de Meunier, Lukaku décroise trop sa tête (49e), puis De Bruyne envoie une belle frappe du gauche juste au-dessus (51e) avant qu’Hazard n’en envoie une autre juste à côté du poteau après avoir repiqué au centre joliment (52e). Mais les coéquipiers de Gareth Bale ont raison de faire le dos rond dans cette grosse période belge puisque que sur un centre de Ramsey, Robson-Kanu, dos au but, réalise un geste de grande classe pour s’extirper du trio Meunier, Denayer, Fellaini et ajuster Courtois (55e, 2-1). La surprise est en marche et n’est pas loin d’être quasi assurée quelques minutes plus tard avec une sortie aérienne laborieuse de Courtois, pas loin de profiter à Williams (61e). Alors que chaque corner devient une angoisse, les Belges peinent à inquiéter l’arrière-garde galloise : un pétard mouillé de De Bruyne sur coup franc (65e), une tête de Fellaini de peu hors cadre (75e), ou encore une frappe mal ajustée de Witsel (80e). Wilmots joue donc son va-tout en faisant entrer Michy Batshuayi dans les derniers instants du match. Mais c’est son homologue gallois Sam Vokes, entré quelques minutes plus tôt, qui tue le match en décroisant magistralement sa tête sur un centre au cordeau de Chris Gunter (85e, 3-1). La Belgique est pliée, les Gallois joueront leur place en finale contre le Portugal, histoire de confirmer qu’ils sont désormais la meilleure équipe de la péninsule britannique.
Par Nicolas Jucha, au stade Pierre-Mauroy (Lille)