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Le Vieux-Port à l’heure de la pêche aux gros
Invaincus en L1 depuis 8 matchs et plus convaincants dans le jeu ces dernières semaines, notamment à domicile, les joueurs de l’OM peinent face aux cadors. Incapables de battre un membre du top 5 cette saison, les hommes de Rudi Garcia devront battre Nice ou Bordeaux pour aller chercher mieux que cette sixième place.
C’est une prestation comme il en a manqué aux Phocéens cette saison. Le 16 avril dernier, Florian Thauvin, par deux fois, Bafé Gomis et Dimitri Payet, en toute fin de match, offrent une belle victoire à l’Olympique de Marseille face à Saint-Étienne devant 54 100 chanceux qui ont pris du plaisir comme rarement cette année. Presque logique quand on sait qu’il y a du mieux depuis l’arrivée du printemps. Parmi les éclaircies marseillaises, la complicité naissante du carré Morgan Sanson, Maxime Lopez, Dimitri Payet et Florian Thauvin amène parfois les observateurs à regarder les séquences de jeu avec des lunettes de soleil. Pas en reste devant, notamment lors de la victoire à Caen (1-5), Bafé Gomis fait le boulot pendant que William Vainqueur assure la sécurité de tout ce beau monde. Triste, mais vrai, cette victoire acquise face à des Verts privés de Loïc Perrin et de Florentin Pogba est le climax de l’OM lors de l’exercice 2016-2017. En effet, Saint-Étienne, septième depuis son match nul face à Bordeaux ce vendredi (2-2), est l’équipe la mieux classée que les Phocéens ont battue en Ligue 1 cette saison. Et si les coéquipiers de Patrice Évra peuvent espérer la cinquième place d’ici la fin de saison, celle-ci passe irrémédiablement par un succès contre un gros. Ce dimanche face à Nice ou la semaine prochaine à Bordeaux. Pas une mince affaire quand on regarde le bilan marseillais cette année face aux cadors.
55 points et un bilan en trompe-l’œil
Quinze victoires, dix nuls, dix défaites pour 55 points. Voilà le bilan de l’Olympique de Marseille, sixième de Ligue 1 après 35 journées. Un parcours correct pour la cinquième meilleure défense de Ligue 1 qui est en fait le grand champion du ventre mou hexagonal puisque sur les 55 points ramassés au fil de la compétition, l’équipe de Rudi Garcia n’a grappillé que trois petits points (sur 24 possibles) face aux membres actuels du top 5. Non, en huit matchs, Marseille n’a jamais battu un « gros » du championnat. Pire, les trois maigres points emmagasinés l’ont été lors de trois 0-0, contre Bordeaux, Lyon et lors du fameux déplacement à Paris. Le reste ? Une correction reçue à domicile face à Paris (5-1), quasiment le même tarif livré par Monaco (1-4), puis des débâcles loin du Vélodrome, en Principauté (4-0) ou à Lyon (3-1). Impuissant dans les grands matchs, Marseille l’a été de manière quasi systématique. Finalement, la seule fois où la bande à Thauvin a mérité mieux qu’un revers, c’était justement face à Nice, le 11 septembre dernier. Ce soir-là, l’OM chute 3 à 2 après avoir mené 2-1 à la suite de deux buts de Mario Balotelli et Wylan Cyprien à la 78e et à la 88e minute de jeu. On parle alors d’un Marseille où la charnière Dória Hubočan sévissait encore, où Rekik jouait latéral gauche, où Leya Iseka était aligné en attaque aux côtés de Gomis et où Khaoui faisait encore des entrées en jeu. Depuis, rien. Le vide quasi systématique malgré un Vélodrome qui, comme ce dimanche soir face à Nice, a souvent su répondre présent.
Et si la sixième place de Ligue 1 risque fort d’être européenne cette saison, le souci est ailleurs pour une équipe au projet nouveau, qui souhaite redorer son blason et remonter sur le podium hexagonal dès la saison prochaine. En effet, en se faisant piétiner lors des belles affiches, l’OM ne perd pas seulement des points, mais du rayonnement. En cette saison de reconstruction, le bilan sera moins scruté que la saison prochaine, mais il devient urgent que Marseille redevienne une équipe de grandes rencontres, ce que l’OM n’est plus depuis de trop longues saisons. Il en va de l’avenir du sacrosaint « Champions Project » , mais également de la réputation du stade Vélodrome, où les joueurs aiment dire, dans un élan d’originalité, qu’il n’est « pas aisé de prendre des points » .
Par Swann Borsellino