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Le vide-grenier parmesan a ouvert ses portes
La date de péremption a été franchie. Aucun repreneur ne s'est manifesté. Parme jouera donc en amateur, en quatrième division italienne. La liquidation de stock a commencé : « Venez, venez ! Tout doit disparaître ! »
Presque un an que ça dure. Que le club accumule les dettes, ne paie plus ses joueurs ni ses employés. Ce week-end, Parme espérait encore trouver une grosse éponge capable d’absorber tout ça. Quelques rares et timides hommes d’affaires se sont présentés avant de se désister devant l’ampleur des dégâts et des travaux à faire. Puis, le temps a passé. La deadline s’est rapprochée. Et depuis ce lundi, 14h, date limite fixée par les administrateurs judiciaires, l’avenir de Parme ne fait plus aucun doute. Pas de Serie B. Le club sera relégué en 4e division, le plus haut niveau amateur. C’est le début d’une nouvelle ère pour les Parmesans. Un long désert à traverser qui commencera inexorablement par un exode de masse.
« Donne joueurs… Pas chers »
En gros, désormais, tous les joueurs du club sont libres. Sauf ceux en prêt (Lila, Nocerino et Varela) qui rentrent logiquement chez eux. Et ceux en copropriété (dont Grégoire Defrel) qui deviennent de simples propriétés. Sinon, tous les autres sont sur le marché. À commencer par ceux qui étaient en fin de contrat : Lucarelli, Gobbi et Coda, ce qui paraît logique. Et puis, il y a tous les autres. 24 en tout si on ne considère que les gros joueurs. 24 joueurs libres comme l’air. Et tels de vieux briscards sur un vide-grenier un dimanche à l’aube, les écuries italiennes ne laisseront pas passer toutes ces occasions. Elles comptent bien se servir grassement parce que s’ils ne le font pas, d’autres s’en chargeront à leur place. De toute manière, Parme ne pourra pas les utiliser. Ce serait du gâchis. Et en plus, avec la fin de saison tout en courage qu’ils ont accomplie, les Parmesans ont su faire monter leur cote.
Pour preuve, selon la Gazzetta, deux purs produits du club sont sur le point de partir au plus offrant. D’abord, José Mauri, le premier sur la liste. La Juve et le Milan sont sur le coup et comptent bien se l’arracher. Et ensuite, Alberto Cerri qui attire également les convoitises alors qu’il était en prêt à Lanciano. S’il devrait rejoindre la Juve, en pole pour cette occasion, il a tout de même laissé entendre que l’histoire n’était pas finie avec Parme.
Bref, tous ces nouveaux « chômeurs » vont devoir se trouver un nouvel employeur. Pedro Mendes est proche du Stade rennais. Antonio Mirante, de la Sampdoria. Zouhair Feddal et Massimo Coda, de l’Udinese. Raffaele Palladino, de la Salernitana. Francesco Lodi, de Galatasaray. Daniele Galloppa est déjà en essai à Toronto. McDonald Mariga et Mattia Cassani, du Chievo où ils pourraient retrouver Massimo Gobbi déjà installé sur place. Et tant d’autres, de Pôle Emploi.
FM 2016
La razzia est donc en marche. Parme s’est vidé, se vide de l’intérieur et ne gardera aucun souvenir de son passage dans l’élite. À part peut-être Alessandro Lucarelli, éternel capitaine, qui s’est dit prêt à repartir d’en bas. Mais dans tous les cas, une question subsiste : comment on se relève de tout ça ? Et bien, un pas après l’autre. Les rares personnes qui resteront au club joueront une partie de Football Manager grandeur nature. Trois échelons à gravir pour retrouver le haut du panier. Le tout avec des moyens proches du néant et le moral à zéro. C’est sûr que c’est autre chose que la Juventus saison 2006-2007. En gros, on ne les reverra pas de sitôt en Serie A (à moins d’un miracle façon Napoli ou Florentia Viola), mais le moment où ils referont surface sera grand. Sans aucun doute.
Par Ugo Bocchi