- Coupe de France
- 7e tour
- Verton-Stade Portelois
Le Verton est dans le fruit
Petit Poucet du septième tour de la Coupe de France, Verton (D1) va chercher à prolonger le rêve dimanche face au Stade Portelois (N3). Une épopée déjà historique pour ce petit village du Pas-de-Calais, qui compte profiter de ce coup de projecteur pour continuer à grandir.
En 2015, l’INSEE rapportait que la population de Verton culminait à 2 375 habitants. Un beau score pour ce petit village du Pas-de-Calais, dont le cœur bat dans l’ombre de la ville de Berck. Le 27 octobre 2019, ils étaient près de 800 au stade municipal pour voir leur équipe faire valser Longeau, formation picarde de R1, qui s’était pourtant hissée en 32es de finale de la compétition l’an dernier. « On a gagné 2-0, mais avec tout le respect que j’ai pour eux, ça n’aurait pas été immérité d’en rajouter un ou deux de plus » clame Florian Bardol, joueur et community manager de Verton. « On est restés à la buvette du stade après la rencontre. Même les arbitres ont bu un coup avec nous ! » Un soir de fête qui résume avec brio l’ambiance qui règne depuis le coup d’envoi de la Coupe de France à Verton.
Changement de cap
Car oui, depuis le lancement de l’édition 2019-2020 de l’aînée des compétitions hexagonales, les tours se suivent et se ressemblent pour le Verton FC. À chaque fin de rencontre, des rires, des effusions de joie et surtout des victoires enquillées pour les coéquipiers de Florian Bardol. Qui n’a, malheureusement pour lui, pas encore pu connaître les joies des qualifications successives et du parcours historique du club. « Verton n’avait jamais dépassé le quatrième tour dans son histoire. C’est un peu dur de ne pas être sur le terrain, mais je suis tellement heureux pour l’équipe. Je n’ai pas pu disputer les premiers tours car j’étais en lune de miel à Milan, puis ensuite car je bossais comme vendeur au Touquet dans une enseigne de prêt-à-porter. Je n’avais pas le choix, ils font la plupart de leur bénef’ le week-end ! »
Pour expliquer la réussite de la formation vertonnoise, il faut remonter trois ans en arrière. Au moment où Benjamin Lavogez, passé par la réserve d’Évian Thonon Gaillard, revient à la tête de l’équipe première pour remonter une structure qui végétait dans les bas-fonds de la troisième division départementale. Au moment où Stéphane Buisine, qui a côtoyé Franck Ribéry à Boulogne-sur-Mer pendant six mois en 2000, a lui pris en mains la direction du Verton FC : « J’entame ma troisième saison à la tête du club. En parallèle, je gère une société dans le domaine de la vidéosurveillance. L’ancien président cherchait quelqu’un pour reprendre le flambeau et je suis un enfant du village. J’avais un peu de temps pour m’en occuper, mais seulement si on se fixait un minimum d’ambition. » Bingo.
Gagner pour prolonger l’ivresse
L’ambition, c’est d’atteindre le niveau de Régional 2 dans les années qui viennent après deux montées successives. Pour la Coupe de France, ce n’est que du bonus : « Le 30 octobre, on s’est retrouvé à Clairefontaine dans un auditorium rempli de 400 personnes pour le tirage à sort. Ils nous ont mis à l’honneur en plus, en tant que Petit Poucet. C’était impressionnant » , rembobine le président Buisine. D’ordinaire, le tirage au sort se vivait non pas au fin fond de la forêt de Rambouillet, mais dans le bar-tabac du coin aux couleurs du club, Chez Tof, qui fait office de quartier général. « On aurait bien aimé un Lens-Verton à Bollaert, mais peut-être que ce sera pour le prochain tour » , souffle le boss du club nordiste. Mais avant ce possible plaisir, c’est le Stade Portelois (N3) qu’il faudra renverser dimanche.
Oui, dimanche, et non plus samedi au stade du Touquet comme au préalable. La faute à un arrêté préfectoral tombé jeudi soir – soit moins de deux jours avant la rencontre -, pour cause de pelouse impraticable, alors que 1 500 à 2000 personnes étaient d’ores et déjà attendues dans la station balnéaire pour assister à l’exploit. Ce sera à Étaples, à vingt minutes de route, que Verton ira chercher un huitième tour pour entretenir cette parenthèse inattendue quelques semaines de plus. Devant, quand même, un public qui connaît déjà l’hymne de la victoire sur le bout des doigts : « On a un chant qui s’appelle les Trois Petits Oiseaux et qui fait : « Troiiiis petits oiseaux – Sur un arbrisseau – Chantaient tous en chœur ce refrain joyeux – J’étais plein hier soir – J’étais plein ce soir – Et si tout va bien je serai plein demain matin – Lalalalalalalalalala » » , conclut Florian Bardol. Preuve que, quoi qu’il arrive dimanche, la coupe se sera encore un peu plus rapprochée des mains des joueurs du Verton FC. Reste à savoir de laquelle on parle.
Par Andrea Chazy