- Copa América 2015
- Groupe C
- J1
- Colombie/Venezuela (0-1)
Le Venezuela surprend la Colombie
Dans un match serré et disputé, le Venezuela est venu à bout d'une bien triste sélection colombienne. Emmenée par un Rondón remuant, la Vinotinto s'offre un succès très précieux. La Colombie se retrouve en danger et jouera un match déjà décisif face au Brésil ce mercredi.
Colombie 0-1 Venezuela
But : Rondón (60e) pour le Venezuela
Au sud de Santiago, à Rancagua, s’est déroulée en octobre 1814 « le désastre de Rancagua » , début de la reconquête espagnole au Chili. Face aux troupes de l’empire ibérique, les forces chiliennes n’ont pu résister à la supériorité de l’armée menée par Antonio Pareja. Aujourd’hui, sous le soleil de la « Ville des Héros » s’affrontent la Colombie et le Venezuela dans une atmosphère bien mois belliqueuse, même si cette rencontre fait figure de derby pour les deux pays frontaliers. Dans le Sud de Santiago, les protagonistes sont Falcao et James, face à Rondón et Guerra (cela ne s’invente pas).
Les tribunes du stade « El Teniente » , laissent apercevoir des immenses représentations des héros du football colombien : les cheveux fous de Valderrama côtoient ceux de René Higuita. À leurs cotés, Radamel Falcao. Pour pouvoir légitimement gagner sa place au niveau de ces légendes « cafeteras » , le joueur qui appartient toujours à Monaco doit retrouver son niveau d’antan et marquer cette Copa América de son empreinte. Il n’en sera rien pour l’instant. Aujourd’hui, le héros est inattendu. C’est bien Salomón Rondón qui a enfilé le costume de libérateur.
La défense colombienne en danger
Rapidement, la Colombie impose son jeu. James allume la première mèche à la cinquième minute. Ce même homme qui incarne le renouveau de la sélection colombienne, maniant parfaitement la fougue du jeune meneur de jeu du Real Madrid, avec l’expérience de l’épine dorsale de l’équipe de José Pékerman, composée de Zapata, Carlos Sánchez et Falcao. S’affichant dans un 4-4-2, le quart-de-finaliste du Mondial brésilien brouille les pistes. James Rodríguez squatte l’axe et laisse le travail sur le côté à Carlos Bacca. En face, le plan vénézuélien est clair : la vitesse de Salomón Rondón, attaquant du Zénith Saint-Pétersbourg, sera utilisée pour contrer la puissante charnière colombienne. Les vingt premières minutes sont ternes. Le Venezuela s’invite même dans la surface adverse au quart d’heure de jeu : Rondón trouve son compère d’attaque Alejandro Guerra, mais Zúñiga bloque l’offensive. Ce sont bien les joueurs de Noel Sanvicente qui se procurent les plus grosses occasions. À la 26e minute, Ospina sauve les siens, après un bel enchaînement vénézuélien conclu par une frappe du joueur de l’AEK Athènes Fabián Vargas.
Puis les Colombiens se souviennent que maîtriser le ballon sans frapper est inutile. Après une horrible erreur du Nantais Vizcarrondo, Falcao tente un lob qui termine au-dessus de la barre. Les deux équipes se rappellent ensuite que ce match est un Clásico. Les fautes s’enchaînent, les tacles pleuvent, et le match perd en fluidité. Contrairement aux attaques des hommes de Pékerman, les Vénézuéliens génèrent du danger dès qu’ils gardent la gonfle. Peu avant la mi-temps, Guerra se procure la plus belle occasion du match en envoyant une superbe volée à l’entrée de la surface, détournée en corner par Ospina. Le coup franc frappé par un James totalement transparent n’y changera rien. À la mi-temps, la Colombie se retrouve en danger, face à une équipe venue offrir un spectacle totalement différent au plan défensif imaginé.
Rondón, homme du match
Au retour des vestiaires, les Colombiens pressent. À la suite d’un corner, Sánchez frappe au-dessus de la transversale de Baroja, le gardien de la Vinotinto. Enfin, James Rodríguez se réveille. Sur une touche à la Rory Delap de Zúñiga, Falcao remise d’une superbe talonnade pour le joueur du Real, qui verra sa frappe détournée. Toujours en contre, la sélection vénézuélienne met le feu dans la défense des Jaunes. En cause, le repli des latéraux colombiens, qui laisse fortement à désirer. Une aubaine pour Guerra et Rondón, qui se trouvent les yeux fermés. À deux reprises, l’attaquant du Zénith, auteur de 26 buts en championnat cette saison, met le feu dans la défense colombienne. Et la sanction est immédiate. À la 66e minute, Rondón valide son superbe match : sur une passe de la tête de son compère Guerra, Rondón trompe Ospina d’une tête croisée.
Edwin Cardona remplace Sánchez. Le joueur de Monterrey (Mexique), habituellement meneur de jeu, se place aux côtés de Valencia. Preuve de plus que les hommes de Pékerman galèrent. C’est finalement l’entrée de Teófilo Gutiérrez qui réveillera la Colombie. Le joueur de River Plate remplace un Bacca totalement éteint par la charnière vénézuélienne. James Rodríguez fait briller le gardien vénézuélien, et Zapata rate un but tout fait. La dernière occasion sera pour Cuadrado. À l’image de sa saison à Chelsea, son tir sera complètement raté. Avant le début de la Copa América, les nombreux forfaits au milieu de terrain préoccupait l’entraîneur argentin de la sélection cafetera. On comprend désormais mieux pourquoi. Valencia et Sánchez semblent pour l’instant incapables de remplacer Aguilar et Guarín. Cette défaite semble déjà compromettre les chances de la sélection colombienne. Les hommes de Pékerman devront battre le Brésil pour ne pas voir les rêves d’une seconde Copa América (après celle remportée en 2001) s’envoler.
Par Ruben Curiel, au Chili