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ACTU MERCATO

Le triste Carrascoop

Par Florian Cadu
Le triste Carrascoop

À seulement 24 ans, Yannick Ferreira Carrasco quitte l’Atlético de Madrid pour tenter l’aventure chinoise au Dalian Yifang. Regrettable, car l’ancien Monégasque, accompagné de son partenaire Nicolás Gaitán, mérite certainement de rester encore un peu au plus haut niveau. Mais facilement explicable.

Il s’agit sans doute de son dernier tremblement de filet avec le maillot de l’Atlético de Madrid sur le dos. Le 9 janvier dernier, en Coupe du Roi, Yannick Ferreira Carrasco remonte le ballon, provoque le relais avec Diego Costa et termine en force pour ouvrir le score à l’heure de jeu face au Lleida Esportiu (3-0, score final). Le Wanda Metropolitano, moins habitué à assister aux fulgurances du Belge ces derniers temps (dix buts en Liga en 2016-2017 contre trois cette saison), applaudit. Il n’est en revanche pas au courant que le bonhomme, acheté par le Dalian Yifang, ne fera plus partie de l’effectif un mois et demi plus tard. Comme son partenaire Nicolás Gaitán.

Avec 28 apparitions toutes compétitions confondues (quatorze titularisations), Carrasco jouait moins que la saison dernière, certes, mais faisait toujours partie des plans de Diego Simeone. Bien davantage, en tout cas, que Gaitán (aligné d’entrée à seulement quatre reprises). Mais voilà : les sirènes chinoises ont hurlé aux oreilles de l’ancien Monégasque, qui devrait toucher une dizaine de millions d’euros annuels, et ont eu gain de cause. Dommage, lorsqu’on sait ce que le finaliste de la Ligue des champions 2016 peut apporter sur un terrain. Surtout au vu de ses 24 ans, même si ce jeune âge peut laisser supposer un retour en Europe dans les prochaines années (l’exemple Paulinho parle en ce sens). Hormis l’argent, qu’est-ce qui a donc bien pu attirer l’international dans ce voyage asiatique ? « Je rejoins le projet global du groupe Wanda, partenaire du club Atlético, que je connais déjà et qui a décidé d’investir dans le football en Chine. Le projet de développement sportif du groupe m’a convaincu et a motivé ma décision, a répondu le principal intéressé dans un communiqué de presse. Le championnat chinois est en plein essor, les conditions de travail sont formidables ; de nouvelles infrastructures modernes sont à la disposition des joueurs ainsi que des supporters, et le niveau de jeu s’améliore de saison en saison. » Un projet sportif convainquant, vraiment ? Mouais. Difficile à gober.

La main forcée

Carrasco, visiblement enchanté de rejoindre « Hulk, Lavezzi, Capello et(…)Witsel » , évoque également « des projets personnels et professionnels » qui lui « tiennent à cœur, notamment dans l’e-sport en tant qu’ambassadeur d’ARES » , ainsi que sa future contribution « au développement du football dans un pays passionné par ce sport » . Pourquoi pas. Mais au-delà des motivations réelles du joueur, ce double transfert semble avoir été largement facilité par Wang Jianlin, propriétaire du groupe Wanda (partenaire des deux clubs). Selon dhnet.be, le gouvernement chinois aurait réclamé au milliardaire d’investir dans le championnat local. Ce qu’il vient de faire en renforçant l’équipe promue. Des relations partenaires qui expliquent pourquoi l’ailier, dont la valeur marchande est estimée à quarante millions d’euros et dont l’ancienne clause libératoire était fixée à cent, n’en a coûté que trente (dont 7,5 reversé à l’ASM, qui avait négocié 25% du prix de la revente). Et pourquoi Gaitán, recruté au Benfica Lisbonne contre 25 millions il y a un an et demi, a été cédé contre 18.

Cela dit, Carrasco ne considère certainement pas sa carrière comme achevée. Son aventure chinoise (qui pourrait se transformer en parenthèse ?) ne doit en aucun cas l’empêcher de participer au Mondial en Russie avec son pays, assure-t-il : « Mon éloignement du continent européen ne signifie pas que mon ambition de participer à la Coupe du monde est moindre. Je fournirai les efforts nécessaires afin de démontrer au sélectionneur de l’équipe nationale belge que je suis prêt à prendre part à la Coupe du monde en Russie cet été au sein de l’équipe des Diables rouges. » Avec 21 capes au compteur et neuf titularisations durant les éliminatoires (trois goals), le nom de l’ex de Genk est bien ancré dans les petits papiers de Roberto Martínez. Un sélectionneur qui a utilisé onze fois un certain Axel Witsel depuis son arrivée sur le banc du Plat Pays. Alors, si Martínez avait la bonne idée d’échanger un ticket pour la Russie contre une promesse de retour en Europe…

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La Belgique bientôt sans son meilleur buteur ?
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