Le Tour du Real ?

Le rêve de Florentino s’est déjà réalisé. Au Kazhastan, le pays de Noursoultan Nazarbaïev, président omnipotent, préoccupé par les moindres détails de la vie de son bon peuple, jusqu’au cyclisme. Riche de 15 millions d’euros, le plus gros budget du peloton, le squad Astana empile les têtes d’affiche, pour une formation plus proche de la galaxie d’étoiles que d’une véritable équipe avec hiérarchie et rôles clairement définis : gregarios, sprinters, grimpeurs, leaders.
Au milieu, devant, dans l’axe, sur un côté, qu’importe sa place, C.Ronaldo fera la différence pour son nouveau club. Idem pour Kaka. C’est en tout cas la promesse de Florentino. Chez Astana, officiellement, Alberto Contador occupe la position de n°1 pour le Tour. Mais Armstrong n’est pas non plus son équipier. Le septuple vainqueur de l’épreuve a un rang à tenir : celui de n°1. Et le verdict du prologue de Monaco pourrait lui faire regagner ce standing en quelques coups de pédales. Quand deux Ballons d’Or jouent dans la même équipe …

Derrière Contador et Armstrong, l’Américain Levi Leipheimer se verrait bien aussi en maillot jaune … si les deux premiers n’émargeaient pas sur la feuille de présence du Tour. Pour sa dernière participation, en 2007, il s’était placé sur la troisième marche du podium d’une épreuve remportée par Contador. Autre cador du team kazakh, l’Allemand, Andreas Klöden, Poulidor des Tour 2004 et 2006. Comment ce beau monde va t-il s’y prendre pour jouer ensemble ? La question est posée : du Kazhastan à Madrid.

Le Real est plein aux as. Astana aussi. Ou presque … Début juin, les salaires n’avaient pas été versés, mais un geste du Président kazakh régla l’affaire. De l’avantage d’être possédé par un consortium d’entreprise d’Etat. Et qu’importe que la chute des cours du pétrole compresse les finances du pays pastiché par Borat. Le bâtiment n’a pas franchement la cote en Espagne non plus, et cela n’empêche pas Florentino, le Bouygues espagnol, de disposer d’un crédit illimité auprès des banquiers.

Celui que croyait tenir l’émérite Raul à Madrid, ou Alexander Vinokourov, chez Astana. L’équipe d’Asie centrale s’était bâtie sur son nom. Il fait aujourd’hui presque figure d’indésirable. Arrivé au bout de sa suspension pour dopage, Vino veut pourtant revenir après le Tour et serait prêt à virer Kaka et Ronaldo pour cela. Ou Armstrong et Contador.
Au fait, pour ceux qui n’auraient pas actualisé leur cours de géo depuis 1998, Astana est le nom de la nouvelle capitale du Kazhastan, pur produit de la volonté régalienne du sieur Nazarbaïev. Ville champignon perdue au milieu des steppes. Alors, oui, le passé madrilène est autrement plus riche, mais vous connaissez la Castilla la Mancha ? Tellement peuplée, qu’on s’y bat contre les moulins à vent. Y’a pas à dire, cette année, Florentino Perez pourrait bien s’intéresser au Tour de France.