Christian Constantin
Un président ne devrait pas faire ça, et pourtant… Christian Constantin a réglé ses comptes avec un consultant un soir de septembre 2017. Le président du FC Sion est allé trouver Rolf Fringer au bord de la pelouse après une victoire contre Lugano, bien décidé à faire payer ses critiques à l’ancien sélectionneur national, aux commentaires de la rencontre pour la chaîne Teleclub.
« Quelles sont les possibilités ? C’est vrai, lui mettre 4-5 baffes et un coup de pied dans le cul, ce n’est peut-être pas le plus beau. Mais pour régler ce problème-là, je n’avais pas beaucoup d’autres solutions, je suis dans une situation où je dois me défendre contre lui, se justifiera-t-il le lendemain.
Mettre son pied dans le cul d’un mec, ce n’est pas le geste d’un président de club, mais en revanche, si tu es agressé, c’est le geste de quelqu’un qui se défend, c’est tout. » Il parachèvera son récital en ajoutant :
« J’ai appliqué la loi du talion, ni plus ni moins. » Un coup de sang qui lui coûtera une amende de 30 000 francs suisses et cinq mois d’interdiction de stade.
Alexis Kougias
Matias Degra ne gardera pas un grand souvenir de son passage à Larissa. Son premier match officiel sous les couleurs de l’AEL est en effet resté son dernier. Le gardien argentin se rend coupable d’une grosse boulette face à l’Iraklis Thessalonique le 12 septembre 2016. Son équipe mène 2-1 au moment où il tente de dribbler un adversaire. Mauvaise idée puisqu’il perd le ballon et permet au camp d’en face d’égaliser. Aucun autre but ne sera marqué. C’en est trop pour le président Alexis Kougias, qui le désigne comme responsable et lui assène une gifle. Degra met les voiles dans la foulée, puisque son contrat est rompu. Kougias a visiblement une dent contre les portiers argentins puisqu’un an plus tard, il tentera de s’en prendre à Matias Iglesias, obligeant le service de sécurité local à intervenir. Sans parler de son crachat sur Omar El Kaddouri, milieu du PAOK. Sacré CV.
Mbaye Ndoye
Finaliste en 2002 et demi-finaliste en 2006, le Sénégal aborde la Coupe d’Afrique des nations 2008 avec l’ambition de remporter la compétition pour la première fois de son histoire. Emmenés par Souleymane Diawara, Habib Beye, Mamadou Niang et El Hadji Diouf, les Lions de la Téranga entrent en lice contre la Tunisie, l’un des cinq représentants africains au Mondial allemand. Le président de la fédération Mbaye Ndoye ne veut rien laisser au hasard,
encore plus quand un journaliste tente de s’approcher des joueurs :
« En atterrissant avant-hier à l’aéroport de Tamale, on a trouvé un journaliste tunisien à l’intérieur, là où même ses homologues sénégalais n’avaient pas accès. Je ne pouvais pas permettre qu’un pisse-copie tunisien approche les Lions, et laisser ceux du pays à côté. » Le reporter repartira le micro entre les jambes, puisque après l’avoir apparemment entendu proférer des insultes, Ndoye n’a pas hésité à
« lui donner une bonne claque ». Heureusement pour les autres journalistes, il n’est pas resté longtemps sur place, étant donné que le Sénégal a pris la porte dès les poules.
Jean-Michel Aulas
Qui dit président dit Jean-Michel Aulas, évidemment. Si le boss de l’OL a l’habitude d’attaquer verbalement, il a aussi prouvé sa capacité à envoyer une giroflée à cinq branches. C’était en octobre 2010, au terme d’un piteux 1-1 contre Arles-Avignon. Un supporter avait alors eu le malheur de le chambrer.
« M. Aulas était assis à trois mètres de moi. Au coup de sifflet final, on se lève en même temps,
a-t-il raconté sur RMC.
M. Aulas passe à côté de moi, et je lui dis : « J’espère que vous garderez M. Puel. Ça aidera l’OM à être champion à la fin de l’année… »
M. Aulas me prend alors de la main gauche et m’aligne une gifle de la main droite. Et M. Aulas continue en me disant : « Vous êtes un petit con. Mais pour qui vous vous prenez ? Qui êtes-vous ? » » Le pire, c’est que l’OM finira deuxième, juste devant Lyon.
Bryan Carrasco
Le Chilien n’est pas dirigeant, mais il a assurément l’étoffe des meilleurs présidents de club d’art dramatique. Sa démonstration en 2011 est encore dans les mémoires de beaucoup d’entre nous. Pendant une rencontre des U20 de la
Roja, l’attaquant saisit le bras de son vis-à-vis Edson Montaño, s’autogifle et s’écroule. L’arbitre n’y voit que du feu et siffle un coup franc pour une « faute » de l’Équatorien. Du grand art. Pendant que le monde du foot se marre, la famille du cinéma s’incline. L’agence Associated Press lui décernera d’ailleurs un Oscar pour sa performance. Carrasco est revenu sur cette consécration l’an passé
au détour d’une interview :
« Je l’ai fait parce que nous devions gagner pour aller à la Coupe du monde, alors que l’Équateur n’avait besoin que d’un match nul. Je me suis approché, il était plus grand que moi, alors j’ai pris sa main et j’ai simulé le coup.[…]
Je voulais juste récupérer le ballon le plus rapidement possible. » Trop modeste.
Gasperini-Retegui : l’amour ouf