- CAN 2017
- Gr. C
- Côte d'Ivoire-Togo (0-0)
Le Togo contient les Éléphants
Bousculée pendant une large partie de la rencontre par un Togo volontaire, la Côte d'Ivoire a manqué la première bataille de la défense de son titre et a été tenue en échec lundi à Oyem (0-0). Claude Le Roy, lui, a des motifs d'espoir pour la suite.
Côte d’Ivoire 0-0 Togo
Le visage masqué par ses mains, Michel Dussuyer ne sait pas trop quoi faire. Comment répondre à un tel spectacle ? Le sélectionneur français de la Côte d’Ivoire n’en a aucune idée. En 2013, les Éléphants avaient lancé leur campagne par une victoire sur le Togo. Cette fois, ils se sont cassé les défenses sur des Éperviers volontaires et bien organisés, histoire de montrer que malgré les pronostics, ils pourraient eux aussi croire à un petit truc. Pas un grand spectacle, peu de jeu, mais un bon point pour la bande du sorcier. Celle de Dussuyer, elle, va devoir se reprendre, et vite. Un titre ne se défend pas comme ça.
La moue ivoirienne
Il y a des jours pour tenter des folies. Claude Le Roy, lunettes fumées sur le nez, petit gilet fin sur le dos, le sait probablement mieux que personne. Au fond, ce match d’ouverture contre la Côte d’Ivoire était probablement avant tout le sien, celui où il est entré dans l’histoire de la CAN en lançant sa neuvième campagne personnelle. Le sélectionneur du Togo n’a plus grand-chose à prouver et sait aussi que la seule chose que peuvent offrir les Éperviers dans cette édition est au mieux une bonne surprise. Alors dès la feuille de match, le sorcier de Bois-Normand-près-Lyre avait balancé ses sucreries : Adebayor titulaire malgré six mois sans foot, Serge Gakpé arrière droit et Romao replacé dans l’axe de la défense togolaise. Le reste ? Des consignes strictes, soit avant tout défendre en bloc pour ne pas subir et espérer quelques cartouches offertes par des Éléphants tenants du titre et invaincus depuis onze mois. Sauf que parfois, le scénario prévu est bousculé. Car si la Côte d’Ivoire de Michel Dussuyer a débarqué avec son équipe titulaire, armée de la doublette Zaha-Kodjia devant, elle a avant tout douté. Incapables de donner des frissons, à l’exception d’une bonne occasion de Kodjia d’entrée et d’une bonne sortie d’Agassa sur un centre de Zaha, les Ivoiriens n’ont d’abord jamais su donner du rythme à une rencontre dont ils étaient les grands favoris. Au point de se faire peur ? Oui, sur un bon enchaînement entre Adebayor et Laba dans un premier temps, mais aussi sur une belle cartouche pour Dossevi. Voilà comment expliquer la moue de Dussuyer au moment de rentrer dans les vestiaires d’Oyem. Au bout de l’ennui.
Les muscles du Togo
La Côte d’Ivoire a pourtant des flèches avec un bon Zaha et un Kalou capable de faire la différence sans trop de soucis, mais se perd souvent dans pas mal d’approximations techniques et physiques. Serey Die n’est pas un poète, et ce match d’ouverture en est une nouvelle preuve. Reste qu’avec une température glissant au fil de la nuit, les Éléphants retrouvent un peu de patate sur une tête de Kodjia d’abord et une belle occasion pour Wilfried Zaha. Salomon Kalou, lui, se montre toujours incapable de saccager le cadre d’Agassa. Michel Dussuyer veut en profiter et balance dans la baston Bony et Doukouré pour forcer la porte togolaise, alors que Le Roy sent qu’il peut aller chercher un peu plus qu’un point, malgré un système transformé en 4-5-1. Le sélectionneur français hésite et pousse finalement ses joueurs à s’arracher plus qu’à attendre. Résultat, Laba offre un premier frisson, avant que Dossevi ne vienne foutre une nouvelle fois le bordel dans la défense ivoirienne. Sans conséquence. Dans un stade presque vide et au bout d’une rencontre triste à mourir, les Éperviers, avec qui Adebayor a montré de belles choses, ont donc arraché un nul convaincant pour la suite. La Côte d’Ivoire, elle, va devoir s’exciter, histoire d’éviter une mauvaise surprise.
Par Maxime Brigand