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Le titre du Real en dix dates
Par Antoine Donnarieix
8 minutes
Vainqueur de ce sprint final face au Barça, le Real Madrid a parfaitement négocié ses matchs en retard pour s’adjuger cette Liga. Mais le succès du club royal s’est surtout construit sur une saison complète.
21 juin 2016, le rapatriement de Morata
L’actualité du football se trouve dans cet Euro en France, mais le Real Madrid en profite pour déjà préparer les contours de son effectif en béton armé. Comme cela était pressenti, le buteur de la Juventus fait son grand retour dans le club de ses rêves. Une option d’achat prioritaire à 32 millions d’euros est levée par le club de la capitale, et lui permet de voir en Álvaro Morata un concurrent crédible à Karim Benzema sur le front de l’attaque. Encore un. « C’est mon souhait de triompher au Real Madrid, expliquait le joueur encore sous contrat avec la Juve. Mais à Madrid, il y a de grands joueurs… Ce que je veux, c’est jouer et me sentir important. » Important, Morata le sera dès le début de saison grâce à des buts contre Vigo ou Bilbao dans le moneytime. Un vrai chasseur de buts.
9 août 2016, la victoire en Supercoupe d’Europe
Pour bien démarrer une saison, il est toujours de bon augure de remporter un titre continental. Opposé au FC Séville au Lerkendal Stadion de Trondheim, le Real se retrouve face à un club déjà triple vainqueur de la C3 et habitué à affronter le vainqueur de la C1. Plus accrocheurs que lors de la confrontation de 2014, les Sevillistas, d’abord menés, parviennent à remonter au score grâce à deux buts de Franco Vasquez et Yevhen Konoplyanka. La finale approche de son terme, le FC Séville concède un corner à la dernière minute du temps additionnel. Et là, c’est la classique : centre dévié de Lucas Vasquez au second poteau, tête smashée de Sergio Ramos, but. Comme lors de la C1 2014, comme lors de la C1 2015, le capitaine Ramos remet ça. Les deux équipes filent en prolongation, et un rush final de Daniel Carvajal parachève le succès merengue en Norvège (3-2). De quoi engranger de la confiance pour la suite.
19 novembre 2016, la leçon donnée à l’Atlético de Madrid
Un premier gros rendez-vous dans la saison, un derby madrilène au Vicente-Calderón et des possibilités de voir le Real Madrid chuter contre le voisin. Il faut bien le dire, ce derby de Madrid est attendu par beaucoup pour enfin voir le Real de Zidane tomber dans une confrontation majeure. L’Atlético de Madrid est déterminé à mettre en difficulté un Real privé de Sergio Ramos et Pepe en charnière centrale. Et pourtant, rien ne gêne le Real Madrid dans cette rencontre, insolent de tranquillité en défense. En attaque, un homme parvient à se distinguer au tableau d’affichage : Cristiano Ronaldo. Le Real signe une victoire 3-0 à l’extérieur, et le Portugais inscrit… un triplé (23e, 71e, 77e). OKLM.
3 décembre 2016, le but de Ramos dans les arrêts de jeu du Clásico
C’est évidemment le grand tournant de la saison, tout simplement parce qu’une victoire du Barça ce soir-là aurait pu permettre aux Culés de se retrouver à égalité de points avec le Real Madrid à la dernière journée, le tout avec une différence de buts particulière favorable… Le Barça serait donc leader avant cette dernière journée. Mais tout cela, c’est de la poudre de perlimpinpin pour Sergio Ramos. Encore une fois, le capitaine des Blancos arrache un match nul au Nou Camp grâce à un coup de tête décisif, sur un service non moins décisif de Luka Modrić (1-1). Un coup de gourdin sur la tête du Barça, et une invincibilité toujours préservée après quatorze journées de championnat. Costaud.
25 janvier 2017, l’élimination en Coupe du Roi
Le Real Madrid aurait assurément préféré se retrouver en finale de Coupe du Roi face au FC Barcelone pour tenter un incroyable triplé cette saison, mais ce ne sera pas le cas. La faute à qui ? Au Celta de Vigo. Dans une double opposition où les Celestes seront d’abord parvenus à s’imposer dans la manche aller à Madrid, le Real ne parvient pas à rattraper son retard au retour et concède un match nul à rebondissements (2-2). Deux fois le Celta mène au score, et deux fois le Real parvient à égaliser. Mais jamais les Madrilènes ne prennent l’avantage pour s’octroyer le statut de qualifié. Un mal pour un bien, puisque l’équipe de Zinédine Zidane pourra se concentrer davantage sur la Liga et la Ligue des champions. Le verre à moitié plein est toujours meilleur.
1er février 2017, la conservation de James
Le marché hivernal pointe à peine le bout de son nez que déjà les grandes rumeurs de transfert atteignent le Real Madrid. Parmi elles, le cas de James Rodríguez est un dossier chaud à gérer de la meilleure manière possible. Comprendre : garder tous ses éléments jusqu’à la fin de la saison pour avoir un effectif suffisant sans devoir piocher dans des joueurs de seconde zone. « Je veux être ici, mais parfois les choses ne fonctionnent pas comme prévu. Il faut que je réfléchisse et je ne peux pas garantir si je vais rester ou non, parce que je veux jouer plus. » Un temps annoncé du côté de la Juventus puis en Premier League, James succombera finalement au discours fédérateur de Zidane pour conserver l’unité au sein du groupe madrilène. Février démarre, tout remplaçant de luxe est bon à prendre.
1er mars 2017, la mutinerie contre Las Palmas
Un champion ne doit jamais rendre les armes. Face aux Amarillos venus des Canaries, le Real Madrid se retrouve bousculé dans son antre par une équipe sans aucun complexe. Tenue en échec, la Maison-Blanche voit les espoirs de victoire s’éloigner quand Gareth Bale perd le contrôle de ses nerfs à la suite d’une bousculade excessive avec le capitaine adverse, Jonathan Viera. Un carton rouge qui oblige le Real à jouer toute la seconde période en infériorité numérique. Le club se retrouve mené 3-1 à l’heure de jeu, et la défaite semble inévitable. Heureusement, le Real détient avec Cristiano Ronaldo un homme capable de surmonter les difficultés. Ses deux buts inscrits coup sur coup (86e, 89e) permettent au Real de sortir du match avec un nul miraculeux, et un mental gonflé à bloc (3-3).
4 mars 2017, la confirmation d’un banc en or à Eibar
Pour ce déplacement au Pays basque, Zidane décide de faire tourner son effectif, trois jours seulement après avoir concédé le nul sur sa pelouse contre Las Palmas. Un risque potentiel, surtout quand les statistiques d’Eibar à domicile sont plutôt positives (8 victoires, 2 nuls et 3 défaites). Mais de risque, le Real Madrid n’en connaîtra aucun, grâce à un Karim Benzema mué en capitaine d’un soir. En seulement une demi-heure de jeu, le Real mène 3-0 et l’affaire est déjà pliée. Les remplaçants de luxe que sont James Rodríguez, Lucas Vasquez ou Marco Asensio sont cette fois-ci titulaires et prouvent à Zidane que leur envie reste intacte. Le dernier cité inscrit le quatrième but de la rencontre à l’heure de jeu, et Zizou peut procéder à des changements pour faire souffler les cadres (1-4). La lessiveuse madrilène tourne désormais à plein régime.
26 avril 2017, le festival à La Corogne
Le sprint final avec le FC Barcelone vient d’être relancé, et le Real Madrid débarque à La Corogne avec la volonté d’éviter tout accrochage. Vaincu sur son terrain par le Barça trois jours plus tôt, les stigmates d’une défaite dans un Clásico pourraient être présents dans les têtes, et un déplacement à La Corogne (où le FC Barcelone s’était incliné plus tôt dans la saison) s’avère dangereux. Non utilisé par Zinédine Zidane dans le choc des titans, Isco est cette fois-ci placé titulaire au Riazor. Pas de crise de colère ni de désinvolture manifeste, bien au contraire : Francisco Román Alarcón Suárez illumine la rencontre de toute sa classe. Des passes millimétrées, des dribbles doux comme du velours, et un but dans ce festival offensif proposé par le Real Madrid (2-6). Ovationné par le stade à sa sortie du terrain, Isco emmagasine ce soir-là une énorme cote de popularité au sein du club. De quoi le laisser terminer la saison dans la peau d’un titulaire en puissance à la place de Gareth Bale, trop souvent blessé.
14 mai 2017, le coup de maître contre Séville
« Aujourd’hui, ce sont les meilleurs au monde. Ils sont en finale de Ligue des champions, ils jouent pour gagner la Liga et leur moral est très haut. Il faudra faire un superbe match face à un rival important. » Voici les mots prononcés par Jorge Sampaoli à propos du Real Madrid avant une rencontre déterminante pour les deux équipes. Élogieux envers son adversaire, Don Sampa sait que ce match peut permettre à Séville de rester dans le sillage de l’Atlético de Madrid dans l’optique d’une qualification directe pour la C1. Oui, mais voilà, en face, le FC Séville voit s’avancer un véritable ogre qui souhaite obtenir cette Liga coûte que coûte, quitte à jouer avec les règles. D’un coup franc malicieux, Nacho ouvre le score et laisse ensuite le soin à Cristiano Ronaldo de boucler le suspense au Santiago-Bernabéu (4-1). En bon renard, le Real Madrid devient le phénix des hôtes de cette Liga.
Le Real, nouveau roi d’Espagne
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