- C3
- Lille /La Gantoise (3-0)
Le tarif lillois
Sans un gardien de but au costume de pompier et les poteaux, Lille aurait pu exploser le voisin de La Gantoise mais a assuré l'essentiel : la qualification sur trois buts d'Obraniak, Frau et de l'inévitable Sow.
Le LOSC ne s’attendait sans doute pas en début de compétition à jouer sa qualification contre Gand lors de la dernière journée. Rudi Garcia n’a donc pas fait de blagues en limitant son turnover, laissant les seuls Sow et Mavuba sur le banc. Place à un 4-2-3-1 sur la pelouse avec une défense Debuchy-Rami-Rozenhal-Emerson, une doublette Cabaye-Balmont dans l’axe, Obraniak et Hazard sur les côtés, Frau en électron libre accompagnant la pointe De Melo.
Mais à la limite, peu importe l’équipe alignée, Lille se devait avant tout de jouer à son rythme et non sur celui de La Gantoise. Chose faite. La première victoire de Lille fut d’abord physique : des débordements, des accélérations, des transmissions de balle rapides et des duels de costauds (quelques tacles sympathiques de Rami et Balmont en début de partie). Gand a passé son match à tirer la langue et à voir le short des Dogues. Elle fut ensuite technique car malgré une météo exécrable (de la neige, à croire que le décodeur déconne), les Lillois ont toujours essayé de proposer du jeu, d’appuyer leurs passes et de faire preuve de précision.
En première mi-temps, Debuchy, Frau et Obraniak ont animé de très belle façon l’aile droite, avec une pelle d’occasions franches : Frau tire sur le gardien après un raid solitaire (8è), Frau déborde encore pour donner un caviar en retrait à un De Melo plutôt pataud et trouvant le poteau (11è), Obraniak centre et Suller manque de tromper son propre gardien (14è). Les Dogues s’en remettent alors aux corners, avec une déviation au premier poteau de Debuchy ne trouvant pas preneur (22è) et une frappe de Balmont écrasée (23è). Hazard, plutôt brouillon jusque-là, envoie son premier et seul pétard du match mais manque la cible sur un intérieur du droit (24è). Les Belges auront juste le temps de donner un léger frisson au Stadium Nord (cafouillage devant Landreau sur une mauvaise remontée défensive lilloise, 26è). Car à la demi-heure de jeu, le défenseur de La Gantoise Suler va nous servir la bourde de la soirée : passe en retrait en aveugle chipée par Obraniak qui crochète le portier Jorgacevic et ouvre le score (30è). La tête dans le sac, le même Suler fait une nouvelle fois n’importe quoi sur une relance et se fait intercepter par De Melo. Le Brésilien joue avec Hazard, qui décale sur Obraniak. Poteau again (38è). La mi-temps se terminera par deux nouvelles situations chaudes suite à deux missiles d’Obraniak et Cabaye (43è et 45è). En clair, avec un brin de réussite en plus, le LOSC aurait pu plier le match en quarante-cinq minutes.
Heureusement, le break sera effectué assez rapidement au retour des vestiaires. Lille met toujours au supplice le physique de l’équipe belge, la pousse à la faute technique et naturellement, Frau va définitivement enterrer les maigres espoirs adverses. L’ancien Sochalien va au pressing, contre la relance, résiste au retour de Suler et croise bien sa frappe en angle fermé pour doubler la mise (56è). Comme en première période, le récital offensif lillois va écœurer les Belges. Obraniak touche encore le poteau sur un coup-franc direct (66è), Frau aligne un nouveau débordement de dingue pour servir idéalement De Melo, qui bute sur Jorgacevic. Sow, entré en cours de jeu, reprend le ballon qui traîne mais découvre lui aussi les joies du poteau (68è). Viennent ensuite une tête plongeante d’Obraniak, sauvée grâce au terrain par Jorgacevic (69è), une frappe de Sow, détournée par le gardien de Gand (70è) et un dernier missile d’Obraniak, claqué une fois de plus par celui qui se sera fait un nom ce soir, Jorgacevic (77è). Mais le portier serbe ne pourra pas grand-chose sur une énième accélération du leader de la L1. Sow lance ses compas et devance la sortie du gardien pour inscrire une troisième ligne sur le tableau d’affichage (88è). Le score est léger mais Lille rejoint Paris dans le rang des qualifiés et duplique enfin en Ligue Europa les très bonnes choses produites en L1 en cette fin d’année.
Ronan Boscher
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