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Le Sukerman du Sánchez-Pizjuán

Par Robin Delorme
4 minutes
Le Sukerman du Sánchez-Pizjuán

De retour au Sánchez-Pizjuán vingt-cinq ans après son arrivée au FC Séville, Davor Šuker s’apprête à être reçu en héros par le peuple andalou. Des supporters sévillans qui n’ont pas oublié le passage de cinq exercices du Croate, sauveur du club en Liga et instigateur de l’union qui lie le club à la C3.

De Highbury au Santiago Bernabéu en passant par Upton Park, les crampons de Davor Šuker font partie des souliers chanceux. Car, fructueuse et prolifique, la carrière du Croate l’amène d’Espagne en Angleterre, et jusqu’en Allemagne. Un voyage européen qui, à ses yeux, ne se résume pourtant pas à ses expériences chez les Gunners ou les Merengues. Non, pour l’actuel président de la Fédération croate, « le Dinamo Zagreb et le FC Séville sont mes deux amours » : « J’ai eu une ample carrière, mais mon cœur reste divisé entre ces deux clubs qui se retrouvent aujourd’hui en Ligue des champions. C’est au Dinamo que je suis devenu footballeur, mais c’est à Séville que j’ai fait le grand saut. C’est pour cela que Séville est très spécial dans ma vie, c’est cette équipe qui a fait de moi un attaquant important. » De fait, lorsqu’il rejoindra la loge d’honneur du Sánchez-Pizjuán en ce mercredi décisif pour l’avenir en C1 des Sevillistas, il sera accueilli en rockstar par un peuple de Nervion qui le considère comme l’un des siens. Une idole aux 76 banderilles en 153 matchs, à l’aura toujours intacte, qui devrait, une nouvelle fois, recevoir son lot de melons.

Šuker : « Imaginez que l’on bombarde la cathédrale de Séville »

Lorsqu’il débarque dans le quartier de Nervion en octobre 1991, Davor Šuker n’a pas la tête à rire. Ni même au football : « Imaginez que l’on bombarde la cathédrale de Séville. C’est exactement la même chose qui est arrivé chez moi. » Ouvrant sa conférence de presse de présentation au Sánchez-Pizjuán, ses paroles se font l’écho des bombardements de sa villa natale, Osijek, lors de la guerre de Croatie. Un épisode tragique sans lequel il n’aurait quitté aussi rapidement le Dinamo Zagreb, club phare du pays qu’il rejoint deux ans plus tôt en provenance de son NK Osijek formateur, mais qui, par la force des choses, réjouit le peuple sevillista. Dès sa première apparition, pour un anonyme tour de Copa del Rey face à l’Espanyol Barcelone, il y va de son triplé. La Sukermania, comme la qualifie la presse sévillane, peut commencer. Durant cinq saisons, elle ne s’estompe jamais, en partie grâce aux nombreux pions du Croate, mais également du fait de sa classe et de sa sympathie envers les Hispalenses – surnom des Sévillans. Mieux, il gagne aussi le surnom de Sukerman, en référence à ses nombreux miracles sauvant le club.

A contrario de la décennie de rêve que traversent les Palanganas, les nineties ne les couronnent pas comme un grand d’Espagne. Ce qui n’empêche le Sánchez-Pizjuán d’accueillir quelques joueurs aux noms ronflants, dont un certain Diego Armando Maradona, avec lequel il partage les mêmes couleurs durant la saison 1992-93. Šuker goûte à une ferveur locale loca : « Je me rappelle que lorsque nous nous entraînions avec Carlos Bilardo et Diego Simeone, il y avait entre trois et cinq mille personnes qui venaient nous voir. Mais un matin, Diego est arrivé en retard et dans son style caractéristique : avec une Ferrari flambant neuve. Immédiatement, tous ces personnes ont disparu et ont couru vers sa voiture. On ne voyait plus rien, les gens étaient montés dessus. » Cette folie andalouse, la pointe croate la côtoie intensément durant ces cinq exercices sévillans. Comme en ce soir de second tour de la Coupe de l’UEFA, sur la pelouse de l’Olympiakos : menés 2-0 donc éliminés, et arc-boutés dans leur surface, les Sevillistas arrachent la qualification sur le gong grâce à l’inévitable Davor Šuker. Un pion qui fait partie intégrante de la genèse de l’histoire d’amour actuelle du club avec la C3.

Les amis de Davor et les melons en pagaille

Mais le véritable miracle de Šuker intervient un an plus tard, alors que le FC Séville se trouve au bord du gouffre. Relégués administrativement en début d’exercice, puis finalement repêchés sous la pression populaire, les Palanganas s’embourbent dans les bas-fonds de cette Liga aux vingt-deux concurrents. Euro 1996 oblige, le Croate quitte, à deux journées du terme pour entamer sa préparation avec sa sélection, ses coéquipiers dans la zone rouge. De fait, pour le match du maintien face à Salamanque, il loue un jet privé, débarque en héros à Nervion et inscrit un triplé en guise d’adieu. Dès lors, l’idole devient une légende, son retour au Sánchez-Pizjuán s’annonçant comme une grande fiesta. « J’ai des souvenirs en pagaille à Séville, rembobine-t-il au Pais. Je vais essayer de revoir le plus de monde possible, et je vais me rendre à Bormujos pour saluer mon ami le maraîcher. » José Cuevas, fruitier de son état, est en effet un ami intime de Davor Šuker, bien connu des Sevillistas puisqu’il offrait au Croate un melon pour chacun de ses buts. Avec un total de soixante-seize banderilles et autant de fruits à offrir, son étable devrait être vide jeudi matin.

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