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Le Stade de France, toute une histoire
18 ans après la Coupe du monde, le Stade de France reprend du service en recevant la cérémonie d’ouverture de l’Euro. Avant d’accueillir la finale de la compétition, où l’EDF rêve de terminer en beauté. Ce qui serait un beau clin d’œil au passé, au regard de la belle histoire entre la sélection et l’enceinte, qui n’aurait jamais connu de travaux sans la paranoïa de Madonna.
12 juillet 1998. 23h30. D’une seule voix, 80 000 personnes explosent de joie quand Didier Deschamps pointe, à bout de bras, la Coupe du monde vers le ciel de Saint-Denis. Aujourd’hui encore, ce titre représente – pour la majorité de la population hexagonale qui s’intéresse aux ballons – le meilleur souvenir sportif, ou en tout cas le plus fort, lié au Stade de France. Bien sûr, d’autres événements important s’y sont déroulés depuis, comme les championnats du monde d’athlétisme en 2008, le tournoi des Six Nations, les finales de Ligue des champions en 2000 (le 3-0 de Madrid, merci Anelka) et en 2006 (victoire du Barça devant Arsenal, sorryPirès), celle de la Coupe du monde de rugby 2007 (coucou les Anglais), des Coupes de la Ligue, de France, ou des championnats de rugby à XV (on se souvient notamment d’un Stade français-Stade toulousain à 79793 spectateurs), mais aucun n’a eu la portée du Mondial 98. En sera-t-il de même pour l’Euro 2016, qui verra le premier match (France-Roumanie) et le dernier (finale de la compétition) se disputer au SdF ?
De bons présages
Pour que la Marseillaise retentisse encore une fois le 10 juillet prochain, Lloris & compagnie peuvent en tout cas surfer sur l’histoire d’amour entre l’équipe de France et son stade, construit en deux ans pour cette Coupe du monde 1998.
Coût du complexe : 364 millions d’euros. Zidane y marque le tout premier but lors de son inauguration contre l’Espagne, le 28 janvier de la même année. « Je suis conscient d’avoir marqué un but historique ce soir au Stade de France. Ce stade est fabuleux » , déclare alors l’ancien n°10. Pour Jacquet, sélectionneur de l’époque, « ce n’est que le début d’une aventure » .
Pas manqué : dans sa nouvelle maison, l’EDF de Zizou remporte sa première Coupe du monde le 12 juillet face au grand Brésil grâce à deux coups de tête de son meneur de jeu. Le deuxième trophée de l’histoire des Bleus, le premier étant soulevé à quelques kilomètres de là, au Parc des Princes, 14 ans plus tôt.
Niveau extrasportif, c’est plus compliqué. À l’heure d’affronter la Roumanie, les joueurs français sont très certainement encore marqués par le récent match amical entre les Bleus et l’Allemagne le 13 novembre 2015 qui, au-delà de la victoire anecdotique des locaux, est troublé par des actes terroristes à l’extérieur du stade durant la partie. Ce qui a évidemment des conséquences sur la sécurité mise en place pour les rencontres de l’Euro à venir : on mise sur un vigile présent pour un peu plus de 50 spectateurs, ce qui représente un coût 15% supérieur au budget initial.
Les vestiaires, Madonna et France 98
En revanche, ce qui ne change pas au Stade de France, ce sont les infrastructures. Parmi les dix enceintes sélectionnées pour l’Euro, celle de Saint-Denis est là seule qui n’a pas été rénovée. Cela fait même presque vingt ans qu’elle n’a quasiment pas bougé.
Il faut dire que les dirigeants de l’époque avait vu les choses en grand : 80 000 places, 17 hectares de superficie totale, 170 loges, deux restaurants… Le Stade de France est ainsi toujours équipé pour être à la hauteur de l’événement. « Pendant les rencontres, deux écrans géants sont activés pour que les spectateurs puissent observer les ralentis, note un membre du personnel du SdF. Et attention, ce n’est pas n’importe quoi, ils sont plus grands que mon appartement ! Ils mesurent près de dix mètres sur vingt, soit 200 mètres carrés. C’est plus qu’un terrain de tennis. » De quoi bien observer le hors-jeu de Giroud ou se faire un avis sur la partie du ballon qui a franchi entièrement la ligne.
Peu de travaux et aucun rhabillage depuis 1998 donc… hormis pour les vestiaires domicile, qui ont été relookés à plusieurs reprises. D’abord à la demande de Madonna.
Avant son concert en 2012, l’artiste, complètement tarée, exige qu’on repeigne intégralement les murs en rose pour en faire sa loge. Et également de détruire les toilettes afin d’en faire des neuves. Des WC dont elle impose la destruction une fois son passage terminé, « pour ne pas qu’on prenne son ADN et qu’on la clone » . Bref, la blonde peroxydée paye pour que ses demandes soient acceptées. Après quoi, les vestiaires sont de nouveau retapés. « Évidemment, on n’allait pas les laisser rose, précise encore la personne du staff du SdF en déambulant entre les maillots de Claude Makelele et Bacary Sagna. Tout a été refait, avec deux nouveaux bains à remous individuels. En revanche, on a gardé une partie du sol et les casiers de maillots qui datent de 1998. » La raison ? « Il fallait garder la symbolique. Et ça va porter chance à nos Bleus. »
The place to be
En attendant la finale, le Stade de France est l’endroit qui va accueillir le plus de rencontres, à savoir sept. Le match d’ouverture entre la France et la Roumanie bien sûr, puis un quart de finale le 3 juillet ensuite, qui pourrait opposer la bande de Deschamps (si elle termine premier de son groupe et atteint ce tour) à l’Angleterre, la Russie, le Portugal ou l’Islande. Entre ces deux dates, Zlatan foulera la pelouse avec la Suède pour massacrer l’Irlande, Lewandowski le Polonais tentera de maltraiter son pays d’accueil (l’Allemagne), les Islandais se mesureront à l’Autriche et un beau huitième se présentera (Italie-Croatie ? Belgique-Espagne ?). Avant de voir Deschamps soulever à nouveau la Coupe, 18 ans après. Ou faire acte de présence en tribunes.
Par Florian Cadu, au Stade de France