- Portugal
- Liga Sagres
- 2e journée
Le Sporting déjà lâché
On prend les mêmes et on recommence. Le tiercé gagnant de l'an passé occupe déjà les avants-postes de la Liga Sagres après seulement deux journées. Et le Sporting déçoit déjà... Au Portugal, il y a autant de suspens que dans un épisode de Julie Lescaut. Résumé.
Braga, Porto et Benfica cartonnent
Trois, quatre, cinq. Ceci est une suite numérique croissante. C’est aussi le nombre de pions respectivement inscrits par Braga, Porto et Benfica lors de la deuxième journée de Liga Zon Sagres. Les Minhotos de José Peseiro, qui affronteront l’Udinese mardi soir, ont défait Beira Mar 3-1 grâce à leurs « Rúbens » . Rúben Micael y est allé de son doublé, avant que Rúben Amorim n’achève définitivement les espoirs du club d’Aveiro, complètement dépassé dans le jeu malgré un Braga remanié et concentré sur les barrages retour de la C1. Les Italiens sont prévenus.
Vítor Pereira avait annoncé la couleur en conférence de presse : soit ses cadres bougent leur cul et jouent sérieusement, soit leur fessier restera inerte… sur le banc. Et pour que son rappel à l’ordre suite au nul à Gil Vicente soit crédible, il décide de ne pas aligner James Rodríguez au coup d’envoi. À sa place, le non moins fougueux Atsu fait parler la poudre, mais c’est bien Lucho qui ouvre le score en décrochant la lucarne au passage. Le plus dur est fait. En face, Guimarães est amorphe et ne tire pas une seule fois au but. Le pressing exercé par les joueurs offensifs de Porto dispense même la charnière défensive de travail pour la soirée entière en récupérant tous les ballons dans la surface du Vitória. Les occasions des Portistas sont nombreuses, les buts aussi. Hulk, Lucho et Jackson Martínez donnent au tableau d’affichage sa forme finale. 4-0, Guimarães était sorti satisfait de sa confrontation avec le Sporting la semaine derrière, il sort de Porto humilié…
Quatre buts, c’est beaucoup. Tout le monde pensait que le champion en titre tenait la « goleada » de la semaine. Bah non. Benfica est passé par là, et s’est permis de corriger un autre Vitória, celui de Setúbal, 5-0 pour prendre la tête d’un championnat dans lequel aucune équipe n’a réalisé de départ parfait. Bon, ok, les Lisboètes ont joué en supériorité numérique pendant 82 minutes, mais tout de même. Coller cinq pions à une équipe regroupée dans sa surface à la grecque, c’est tout sauf évident, et le PSG ne dira pas le contraire. Pas de Zlatan à Benfica, mais un grand Rodrigo, auteur d’un doublé et d’un match proche de la perfection. C’est lui qui a ouvert et clos le score à Setúbal. Entretemps, Salvio, Enzo Pérez et Nolito ont mis une banderille chacun. Que des Hispaniques. Quoi ? Comment ça ? Jorge Jesus est amoureux des joueurs hispanophones ? Pas possible…
La mauvaise opération
Malgré l’optimisme de pré-saison coutumier chez les joueurs et le staff du Sporting, personne au Portugal ne croyait vraiment à une renaissance des Leões cette année. Tout le monde sait que les hommes de Sá Pinto n’ont pas le niveau pour rivaliser avec Porto et Benfica. Cependant, nul ne pouvait prédire que les Lisboètes perdraient autant de terrain en seulement deux journées de Liga portugaise. Trois points les séparent déjà de la tête du championnat. Trois points, l’écart est a priori infime, d’autant plus qu’il reste encore 28 journées au Portugal, mais dans un championnat où les gros ne perdent de points qu’entre eux, c’est trop. Surtout au vu du nombre d’occasions que s’est procuré le Sporting à l’Estádio de Alvalade lundi soir. Une équipe avec un tel manque de réalisme ne peut espérer viser la C1 en fin de saison. Et comme pour punir les locaux d’avoir autant raté devant les buts, Rio Ave s’est contenté de deux grosses occasions pour inscrire le seul but de la rencontre. 1-0, score final. Les dirigeants des Leões peuvent d’ores et déjà se le dire : ils se sont complètement plantés en faisant confiance à Van Wolfswinkel au point de le laisser sans concurrence en pointe…
Le joueur : Lucho
Élie Baup a ranimé un André-Pierre Gignac perdu dans les abysses du football et des fast-foods. Qu’aurait-il fait de l’artiste Lucho González ? Nul le sait. En tout cas, l’Argentin se fait définitivement une deuxième jeunesse depuis janvier dernier. Samedi, il ouvre son compteur en inscrivant un doublé devant son public. Le premier est une « spéciale Lucho » : un ballon contré revient dans les pieds de l’ancien Phocéen à l’entrée de la surface et repart aussitôt dans la lucarne. Moins beau, le second ressemble à l’œuvre d’un renard des surfaces. Décidément, « El comandante » sait tout faire…
Et les autres, au fait?
En règle général, il y a toujours un promu qui démarre bien la saison. Un promu qui fait des débuts de promu, quoi. Au Portugal, c’est Moreirense. Là où Guimarães ne compte qu’un point et une différence de but négative (-4), leurs voisins en comptent quatre grâce à leur surprenant succès 3-1 face au Nacional, l’un des « cadors » du mini-championnat qui se déroule derrière l’incontournable quatuor de tête.
Par William Pereira