- Portugal
- Liga Sagres
- 9e journée
Le Sporting a gagné un match
Ce week-end au Portugal, le vrai « Big Three » a fait la loi pour la première fois cette saison. Et à part un très beau Sporting-Braga, c'était pas folichon... Sinon, Porto est toujours en tête, et Paços de Ferreira n'a plus encaissé de but depuis 379 minutes. Pas mal.
Il n’y a qu’un seul Sporting
Programmé en fin de soirée derrière des matchs de Porto et Benfica globalement chiants, ce Sporting vs Braga avait la lourde tâche d’embellir cette fin de semaine portugaise. Mission accomplie pour les hommes de Vercauteren et Peseiro, qui ont livré un combat passionnant pendant 90 minutes. L’entraîneur belge des Leões a eu les « cojones » d’aligner le puceau Eric Dier et d’improviser une sorte de 4-4-2 avec Pranjić juste derrière Van Wolfswinkel. Presque un blasphème au pays du sacro-saint 4-3-3 instauré par Fernando Santos dans les 90’s. Pari risqué, mais gagnant : quatrième minute, Dier déborde et appuie trois fois sur « rond » . Son centre tendu atterrit dans les pieds de Ricky, qui reprend le ballon victorieusement; 1-0. Oubliés la haine et le doigt d’honneur de jeudi soir, le buteur et son public communient, sans rancune. Le plus dur est derrière. Les Lisboètes en veulent plus et profitent de la mauvaise entame des Minhotos pour poursuivre en vain leur assaut sur la cage de Beto, héroïque en première période. Comme Rui Patricio plus tard, d’ailleurs. Pour qu’un match avec autant d’occasions n’accouche que d’un misérable pion, il fallait au moins des portiers en état de grâce. Ça tombe bien, les deux internationaux avaient « la flèche rouge » . Envolées, sorties, arrêts-réflexes… L’Estadio de Alvalade n’avait plus vu tel spectacle depuis l’illustre Peter Schmeichel, les parades de Rui Patricio sur les tentatives d’Hugo Viana et Douglão relevant tout simplement du miracle. La chance n’était pas du côté de Braga cette semaine. Une fois de plus, les hommes de Peseiro se sont montrés supérieurs dans le jeu, mais sont tombés sur un roc, un poteau et… l’arbitre. Pedro Proença a refusé un but valable d’Alan à un quart d’heure de la fin. Du coup, le duo Porto-Benfica s’éloigne un peu plus des Minhotos, tout comme le Sporting fuit la zone rouge grâce à cette victoire.
Porto et Benfica, comme chien et chat
Pendant que les supporters des Dragões pleuraient Maicon et Fernando, ceux de l’Académica se marraient. Deux blessés, c’est rien à côté de la dizaine de joueurs indisponibles chez les Étudiants. L’infirmerie de Coimbra jouait donc à guichets fermés, pas l’Estádio do Dragão. Encore heureux, car un dimanche à Porto, il y a sans doute mieux à faire que de se les geler à regarder une première période stérile entre un co-leader trop facile, voire arrogant, et un challenger craintif et usé par son exploit européen. Le genre de match dans lequel tout le monde sait que le moins fort va plier à la moindre accélération, même s’il est très bon dans son rôle d’emmerdeur. Et ce qui doit arriver arrive finalement : sur un superbe mouvement collectif orchestré par Lucho, James file droit au but et crucifie Ricardo du plat du pied gauche. L’Académica sort alors de sa tanière et montre à la deuxième ville du Portugal comment elle a abattu les Colchoneros jeudi dernier. Mais le duo Otamendi-Abdoulaye Ba ne craque pas, et Moutinho fait le break d’un subtile coup de patte en dehors de la surface. 2-0, tout va bien pour Porto. Donc Hélton décide de faire le con, enchaînant sorties fantaisistes et crochets risqués avec pas mal de succès. Finalement, c’est au moment de faire son vrai job que le Brésilien craque. Wilson Eduardo, d’une belle reprise de volée, profite donc d’une faute de main d’Hélton pour réduire le score. Cela faisait huit mois que Porto ne prenait pas de but à domicile…
À Vila do Conde, Benfica a fait la fête au coup de sifflet final. Non pas que battre Rio Ave à l’extérieur représentait un exploit retentissant – bien que la tâche fut rude -, mais c’était le dernier match suspension pour Luisão, accusé d’avoir frappé un arbitre lors d’un match de préparation cet été. Une nouvelle qui tombe à point nommé tant la charnière Jardel-Garay était frileuse ces derniers temps – notamment à cause du premier – comme par exemple contre Rio Ave. Ok, Jorge Jesus peut se vanter de n’avoir pris aucun but cette semaine, mais il peut aussi remercier Artur et même la chance de ne pas avoir puni les erreurs de marquage des Aguias sur les tentatives de João Tomas, Obadeyi et Tarantini. Les hommes de Nuno Espirito Santo, dominés pendant une heure, ont très bien terminé la partie, allant jusqu’à pousser les Lisboètes dans leurs derniers retranchements comme s’ils étaient de vulgaires outsiders. Mais c’était déjà trop tard. Comme l’Académica contre Porto, le FC Jorge Mendes a préféré attendre de prendre une frappe de Cardozo sur le poteau et un but de Lima avant de se mettre à jouer réellement. Dommage, il y a pourtant beaucoup de qualité dans la formation de Vila do Conde. La preuve, c’est que ce Benfica hégémonique a eu besoin de dominer totalement le premier acte pour inscrire un seul but. Les petits sont en train de grandir. Mais quand en prendront-ils conscience?
Par William Pereira