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- France-Norvège (2-1)
Le Sommer résout le casse-tête norvégien
Grâce à un penalty transformé par l'attaquante lyonnaise à un quart d'heure de la fin, l'équipe de France a dompté la Norvège (2-1) mercredi soir à Nice. Et rien n'a été aussi simple que contre la Corée du Sud, bien au contraire.
France 2-1 Norvège
Buts : Gauvin (46e) et Le Sommer (72e, s.p.) pour les Bleues // Renard (54e, CSC) pour la Norvège.
« Ne pas brûler les étapes » , avait dit Corinne Diacre mardi matin. Le vieux théorème tricolore en Coupe du monde s’est encore vérifié mercredi soir, à Nice, car si l’équipe de France a enchaîné un deuxième succès en deux matchs face à la Norvège (2-1), rien n’aura été simple et tout aura été une nouvelle fois cousu à la sueur. Pourquoi ? Pourquoi la France aime se faire peur, jouer avec ses doutes, mais très souvent s’en sortir à la manière d’un sprinteur sur une étape du Dauphiné, soit en passant par un trou pour gratter les points ? Peu importe, l’angoisse est passée et ces Bleues avec.
Car, alors qu’elles affirmaient depuis cinq jours à tout le monde que l’important était de retomber sur Terre après un début de Mondial au plus-que-parfait, les Bleues se sont pointées mercredi soir sous les lumières de l’Allianz Riviera avec les mollets qui claquent. Si Corinne Diacre décide avant la rencontre de se la jouer Huck Cheever dans Lucky You en titularisant Valérie Gauvin, punie pour ses retards au premier soir de la fête, la sélectionneuse nationale voit surtout ses femmes se faire secouer lors des vingt premières minutes à cause d’erreurs individuelles quasi mortelles. Une remise suicidaire de Mbock pour Bouhaddi d’abord, une perte de balle dingue de Torrent devant Reiten ensuite, puis un dribble raté de Majdri face à Sævik sont alors tout proche de faire glisser la troupe d’entrée. À la vingtième minute, Amel Majri est même obligée de sauver sur la ligne la boutique tricolore. Un déclic : ce sauvetage marque le début du jeu, le retour de l’audace, des combinaisons osées, du pressing haut… L’équipe de France a mis trente minutes à plonger la tête dans son deuxième match de poules et accepte alors de voir Diani, Le Sommer et surtout Gauvin enchaîner les ratés sur la piste. Pour quelles conséquences ?
Penalty cadeau et sens de l’histoire
Dans sa zone technique, Corinne Diacre hurle à ses joueuses de se calmer. Car voilà des mois que ces Bleues se préparent à battre tout le monde, qu’elles construisent leur conquête, et coucher la Norvège à Nice, c’était mettre un pied et demi en huitièmes de finale, mais aussi s’offrir le luxe éventuel de faire tourner un poil face au Nigeria, lundi prochain, du côté de Rennes. Message entendu à la reprise : sur un centre de Majri, Valérie Gauvin ouvre le score d’une belle reprise (1-0, 46e) et on se dit que la fête reprend. Grossière erreur et drôle de conséquence puisque huit minutes plus tard, c’est pile sur sa base que la France va se craqueler, Wendie Renard se déconnectant brutalement et déviant un centre sans danger de Guro Reiten dans ses filets (1-1, 54e). Mais, le 12 juin étant le jour de l’anniversaire de Damien Traille et non de Franck Queudrue, c’est sur un impact que ce France-Norvège va basculer.
Un impact visionné et revisionné par Bibiana Steinhaus à vingt minutes de la fin, instant choisi par Engen pour venir retirer une grosse épine des pieds tricolores, la relayeuse norvégienne venant heurter Marion Torrent dans la surface scandinave. Eugénie Le Sommer transforme le penalty cadeau (2-1, 72e), et l’Allianz Riviera respire, enfin, un peu. Diacre, elle, s’adapte au scénario, range Thiney et Gauvin, sort de sa boîte Cascarino et Bilbault, puis laisse les filles gérer ce maigre avantage qui va finalement dans le sens de l’histoire. Si l’équipe de France est invaincue contre la Norvège depuis 2003, elle a remporté trois confrontations en seize ans – pour quatre nuls – et toutes par un seul but d’écart. Aujourd’hui, c’est ce qui fait la différence entre une nation presque qualifiée et une autre condamnée au succès contre la Corée du Sud, lundi.
France (4-2-3-1) : Bouhaddi – Torrent, Mbock, Renard, Majri – Henry, Bussaglia – Diani, Thiney, Le Sommer – Gauvin. Sélectionneuse : Corinne Diacre.
Norvège (4-4-2) : Hjelmseth – Moe Wold (Hansen, 86e), Mjelde, Thorisdottir, Minde – Sævik (Utland, 76e), Bøe Risa, Engen, Reiten – Hansen, Herlovsen. Sélectionneur : Martin Sjögren.
Résultats et classements de la Coupe du mondePar Maxime Brigand, à l'Allianz Riviera