- Ligue des Champions – 8e – Zenit/Benfica
Le sommeil au Zénith
Le champion de Russie, qui n’a pas disputé le moindre match officiel depuis décembre, va vite devoir retrouver ses marques ce soir face au Benfica dans son stade Petrovsky, par une température polaire. L’entraîneur Luciano Spalletti doit en plus composer sans son maître à jouer, le Portugais Danny, arrêté pour plusieurs mois, et sans le défenseur italien Domenico Criscito, également forfait.
Puisque c’est à la mode, débutons par un point Laurent Romejko. Ce soir à Saint-Pétersbourg, on annonce une température de -13 degrés, ressentie -19, à 21h (18h en France), au coup d’envoi de la rencontre opposant le Zénith au Benfica Lisbonne. Pour la faire courte, ça va meuler sévère. Dans leur antique stade Petrovsky transformé en congélateur, il va donc falloir que les Russes se remuent encore un peu plus que d’habitude pour ne pas se laisser engourdir par le froid. Et accessoirement essayer de prendre une option pour la qualification face au solide leader du championnat portugais.
Le hic, c’est que l’équipe de l’entraîneur italien Luciano Spalletti risque de cruellement manquer de rythme. Et pour cause, le dernier match officiel qu’elle a eu à disputer remonte à plus de deux mois. C’était le 6 décembre… au Portugal, où elle affrontait le FC Porto pour le compte du dernier match de poule. Le nul 0-0 obtenu ce soir-là n’avait pas permis de dépasser au classement du groupe G les surprenants chypriotes de l’APOEL. D’où la deuxième place, d’où ce statut défavorable de club accueillant son adversaire à l’aller, d’où le match de ce soir en plein hiver par une température glaciale. Ce n’est pas dit que le retour, programmé dans trois semaines, aurait offert à coup sûr des conditions météo plus acceptables, mais c’est tout de même fort probable. Et puis jouer un match de reprise avec une petite dizaine de degrés au thermomètre – la température prévue ce soir à Lisbonne – c’eût été tout de même nettement moins hardcore pour les organismes.
Un trident amputé
Un qui pourra rester peinard au chaud côté Zénith, c’est le milieu offensif international portugais Danny, qui s’est gravement blessé au genou il y a quelques jours et est out pour plusieurs mois. C’est une grosse perte pour la formation russe, tant le joueur formé au Maritimo Funchal est une pièce importante de leur dispositif tactique. Ses statistiques en attestent : en championnat, il en était cette saison à 9 buts inscrits et 10 passes décisives, formant avec les attaquants Aleksandr Kerzhakov (16 buts, 7 passes) et Aleksandr Bukharov (11 buts, 6 passes) un redoutable trident offensif. Les deux Aleksandr vont donc devoir composer ce soir et jusqu’à cet été au moins sans leur meilleur pourvoyeur de ballons. Ce n’est malheureusement pas le seul souci auquel Spalletti doit faire face, puisque le latéral gauche habituel de sa formation, l’international italien Domenico Criscito, a également été contraint de déclarer forfait en raison d’une méchante intoxication alimentaire.
Sans Danny ni Criscito, le Zénith Saint-Pétersbourg reste néanmoins une redoutable machine à gagner, avec pour cadres l’ossature de la sélection russe : le gardien Vyacheslav Malafeev (incertain ce soir), le latéral droit et capitaine Aleksander Anyukov, ainsi que les milieux Igor Denisov et Konstantin Zyryanov. Meilleure attaque du championnat, meilleure défense, les tenants du titre ont viré assez tranquillement en tête à la fin de la saison régulière. Mais saison de transition oblige, ils vont devoir cravacher au printemps pour garder leur avance lors d’un mini-championnat réunissant les huit premiers de la saison régulière. On le rappelle, ce bricolage va permettre de caler le championnat russe au rythme occidental à partir de l’été prochain. Mais l’été, on en est encore bien loin.
Par Régis Delanoë