- C1
- 8es
- Barcelone-Arsenal
Le seul domaine où Arsenal domine Barcelone
Corrigés à l'aller, les joueurs d'Arsenal sont quasi éliminés avant le retour à Barcelone, après les défaites de 2006, 2010 et 2011. Seule consolation pour les fans, se dire que les joueurs qui ont porté les deux maillots ont toujours plus brillé à Londres.
Alexis Sánchez, Barcelone (2011-2014) et Arsenal (2014-…)
Comme Fàbregas, il joue à Barcelone les trois années où le club n’arrive plus à gagner la Ligue des champions. Alors qu’il était un joueur qui faisait frissonner toute l’Europe à l’Udinese, la greffe ne prend pas totalement en Catalogne. On lui reproche un manque d’efficacité. Ce qui n’est absolument pas le cas à Londres où il est considéré comme une bénédiction depuis son arrivée. Très sollicité, également avec la sélection chilienne, il voit sa deuxième saison empoisonnée par de petites blessures. Mais dès qu’il est disponible, il est sûr d’être titulaire et il s’éclate. Ce qui n’était pas le cas chez les Blaugrana.
Thomas Vermaelen, Arsenal (2009-2014) et Barcelone (2014-…)
Lorsqu’il arrive en provenance de l’Ajax, le défenseur central belge est perçu comme le Messie à Arsenal. Pour son premier match, les Gunners en passent six sur la pelouse d’Everton. Alors que la charnière Touré-Gallas ne pouvait plus se voir, il est peut-être le chaînon manquant. Mais après une première bonne saison, il se blesse gravement et ne revient jamais vraiment à son niveau. Coupable de grosses bévues, comme face à son pote Van Persie pour les retrouvailles à Old Trafford en 2012, il est vendu sans regret alors qu’il était presque numéro 4 dans la hiérarchie. À Barcelone, il est tout près de passer une première saison blanche, étant même un des motifs de licenciement de Zubizarreta, le directeur sportif qui l’a fait venir. Pour que l’humiliation ne soit pas totale, Barcelone évitera de le faire entrer en finale de la Ligue des champions. Ainsi, il n’est pas inscrit au palmarès des vainqueurs, et Arsenal n’encaisse pas de prime supplémentaire.
Alexander Song, Arsenal (2006-2012) et Barcelone (2012-2014)
Au départ, Wenger le recrute presque pour dépanner Bastia, pas serein avant son passage devant la DNCG. L’Alsacien n’est pas totalement convaincu par le neveu de Rigobert, mais le pari se tente. Après quelques prêts, le milieu trouve sa place en 2008 à Arsenal au départ de Flamini. Trop joueur pour être sentinelle, pas assez rapide pour jouer relayeur, Song ne peut être qu’utilisé dans un milieu à 3. Où il est indiscutable tout de même pour son jeu long et sa faculté à lancer Van Persie les yeux fermés. Il ne sert donc plus à grand-chose quand le Hollandais est vendu à United. Bonne pioche, Barcelone vient tout de même le chercher avec un chèque de 20 millions d’euros. Du jeu long à Barcelone ? Les dirigeants doivent se dire qu’il peut jouer en défense au besoin. Au bout de deux saisons, le constat s’impose de lui-même : c’est un pari raté.
Cesc Fàbregas, Arsenal (2003-2011) et Barcelone (2011-2014)
Parti à l’adolescence à Londres, Cesc Fàbregas devient rapidement un phénomène à Arsenal, un joyau autorisé à prendre le numéro 4 laissé vacant par Vieira. Étincelant contre le grand Pat’ en quarts de finale de Ligue des champions en 2006, il devient alors l’atout majeur de l’équipe pendant cinq ans. En 2011, il « rentre à la maison » , retrouver tous ses copains de la Masia, Messi, Piqué et consorts. Lorsqu’il arrive, le Barça vient de gagner la Ligue des champions. Lorsqu’il repart, ils remportent à nouveau le trophée. Pas le hasard, notamment pour certaines personnes au club, puisqu’à sa signature à Chelsea, en 2014, un communiqué sur le site officiel, rapidement effacé, pointe son influence déclinante sur les Culés.
Thierry Henry, Arsenal (1999-2007) et Barcelone (2007-2010)
Meilleur buteur d’Arsenal, Thierry Henry a droit à sa statue devant l’Emirates. Logique, c’était l’homme de base de la fameuse équipe des Invincibles en 2004. À Barcelone, il fait également partie de l’équipe de Guardiola qui rafle les six premiers trophées qui se présentent à elle. Mais il est le membre le plus faible d’un trident offensif où se trouve également Eto’o et Messi, alors que Pedro lui grappille de plus en plus sa place, pour carrément le supplanter à sa troisième saison. Il laisse en Catalogne un souvenir confus, certains supporters ayant peu apprécié de le voir par exemple s’en prendre aux jeunes en plein match pour sa première année. Loin de son image chez les Canonniers, où il est un dieu incontesté.
Alexander Hleb, Arsenal (2005-2008) et Barcelone (2008-2009)
Le milieu biélorusse ne semble pas avoir le niveau de Pirès et Ljungberg quand il débarque de Stuttgart. Mais après quelques mois, il trouve sa place dans le onze et permet à l’équipe londonienne d’atteindre pour la première fois la finale de la Ligue des champions. En 2007-2008, il n’est pas non plus étranger au départ canon de l’équipe. Transféré à Barcelone dans la foulée, il traversera la saison comme une ombre, se demandant sûrement s’il avait le droit de soulever tous ces trophées. Il sera ensuite envoyé de force à l’Inter Milan pour permettre le transfert d’Ibrahimović.
Sylvinho, Arsenal (1999-2001) et Barcelone (2004-2009)
Le latéral brésilien a beau n’avoir fait que deux saisons à Arsenal, il laisse un beau souvenir. Car ce n’était pas facile de succéder à Winterburn. Wenger, qui jouait gros sur le coup, lui est reconnaissant en le laissant partir au bout de deux ans, alors que la pépite Ashley Cole commençait déjà à prouver qu’elle pouvait devenir une référence mondiale. Après trois saisons tranquilles au Celta Vigo, il rejoint Barcelone en qualité de doublure. Il y fera cinq années honnêtes, ponctuées par la récompense d’une finale de Ligue des champions où il remplace Éric Abidal contre Manchester United (2-0). Trois ans auparavant au Stade de France, il n’avait pas pu prendre sa revanche sur Arsenal, Rijkaard ne l’ayant pas fait entrer en jeu.
Giovanni van Bronckhorst, Arsenal (2001-2003) et Barcelone (2003-2007)
C’est le contre-exemple, le seul qui aura mieux réussi en Catalogne. En 2001, il fait partie de la campagne de recrutement ambitieuse de Wenger, qui voit en ce milieu défensif gaucher des Rangers le successeur de Petit, un an plus tard. Mais si Arsenal finira champion, comme avec Inamoto et Jeffers, les autres recrues, la greffe ne prendra pas. Aussi parce que « Gio » aura eu le tort de se faire les croisés. En 2003, Rijkaard, qui vient de débarquer à Barcelone, demande à se faire prêter son compatriote. Il en fera un titulaire en tant qu’arrière gauche, relançant ainsi sa carrière et en en faisant un cadre en sélection. GVB sera le seul joueur du Barça à disputer tous les matchs de la campagne victorieuse de 2006. Dont la finale contre qui vous savez.
Marc Overmars, Arsenal (1997-2000) et Barcelone (2000-2004)
À peine débarqué à la présidence de Barcelone, Joan Gaspart est confronté au départ de Luís Figo chez l’ennemi du Real Madrid. 63 millions d’euros (record de l’époque) ont beau rentrer dans les caisses, le transfert a dû mal à passer pour les supporters. Alors l’ancien adjoint de Nunez réplique vite pour montrer ce qu’il a dans le ventre, ciblant la fusée Overmars, qui fait le bonheur d’Arsenal depuis trois ans. Il paie plus de 50 millions d’euros pour l’avoir (dans un package avec Petit). Mais, souvent blessé, le Batave n’arrivera jamais à donner la pleine mesure de son talent en Catalogne. Il restera cependant jusqu’au bout de son bail pour encaisser son salaire quatre étoiles.
Emmanuel Petit, Arsenal (1997-2000) et Barcelone (2000-2001)
Champion de France avec Monaco, Petit a beau débarquer anonymement en Angleterre, il met tout le monde d’accord dès la première saison, où il finit de nouveau champion. Après une Coupe du monde où il est le meilleur milieu défensif de la compétition, il sort deux nouveaux très bons exercices avec les Gunners. Il signe un peu à la surprise générale à Barcelone en 2000. Il dira après coup ne pas avoir réfléchi, étant sur le nuage de sa lune de miel. Des années plus tard, il avouera avoir été vexé que Wenger ne dise pas non à un transfert. En Catalogne, où on l’avait pourtant prévenu dès sa signature qu’il jouerait derrière dans une défense à 3, il déchante vite, faisant des pieds et des mains pour retrouver l’Angleterre dès que possible.
Par Romain Canuti