- CAN 2019
- Demies
- Sénégal-Tunisie (1-0)
Le Sénégal apprivoise la Tunisie pour rejoindre la finale
Il aura fallu attendre la prolongation et une erreur de Mouez Hassen, pourtant auteur d'un bel arrêt sur un penalty de Saivet, pour voir le Sénégal se débarrasser de la Tunisie et décrocher son ticket pour la finale de la CAN. Vendredi, les Lions de la Téranga auront la possibilité de soulever le trophée pour la première fois de leur histoire.
Sénégal 1-0 Tunisie
But : Bronn (100e, CSC) pour les Lions de la Téranga.
Comment ne pas entendre les mots d’Aliou Cissé sonner comme une évidence au moment d’aborder l’ascension du dernier col avant l’étape finale : « Les grands favoris ne sont pas là. Bien sûr que ça nous donne une idée et encore plus confiance, pour se dire que oui, peut-être que cette année est la bonne. » Une façon de souligner l’énorme opportunité pour le Sénégal de corriger une énorme anomalie en allant remporter la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire. Sauf qu’avant de s’imaginer en finale, les Lions de la Téranga devaient dompter la Tunisie dans un stade du 30 juin toujours aussi vide. Une mission accomplie au terme d’un scénario fou et d’une prolongation heureuse (1-0). Vendredi prochain, le Sénégal aura bien rendez-vous avec son histoire.
Faim de Lion
Les Sénégalais ont parfaitement intégré le message, prenant rapidement le contrôle de la partie et affichant leur supériorité technique, à l’image d’un Sadio Mané très remuant dans les premières minutes de la rencontre. L’attaquant de Liverpool met le bazar dans la défense tunisienne et son compère Niang allume les deux premières étincelles de la soirée (5e, 8e). Comment échapper aux griffes des Lions de la Téranga ? La question se pose certainement dans la caboche d’Alain Giresse et les premières pistes sont sur le terrain : les coups de pied arrêtés de Khazri sont souvent dangereux et les contres peuvent faire mal, même si l’unique frisson est l’espoir d’un penalty après le léger accrochage de Kouyaté sur Khenissi (29e). Le symbole d’une première période marquée par les fautes et les interruptions causées par des petits bobos à soigner. Mais entre deux pauses, le Sénégal ne renonce pas à secouer son adversaire : Sabaly trouve le poteau après un superbe enchaînement (26e), Niang manque sa frappe en pivot (37e) et Mané ne parvient pas à redresser la trajectoire de son tir après avoir éliminé Hassen (38e). Le message d’Aliou Cissé n’est visiblement pas encore arrivé aux oreilles des Aigles de Carthage.
Les malheurs de Mouez
En revanche, celui d’Alain Giresse à la pause semble avoir réveillé des Tunisiens jusque-là assez empruntés. Dès le retour des vestiaires, Naïm Sliti prend la place de Youssef Msakni et la Tunisie étouffe le Sénégal, sans parvenir à l’envoyer dans son rétro au tableau d’affichage. La faute au lob mal ajusté de Khenissi (48e), à la parade de Gomis pour enlever un but à Sassi (49e), au défenseur contrant la tentative de Sliti (61e) ou encore au mauvais contrôle de Khenissi, encore lui, au moment de se présenter devant le portier sénégalais (65e). Les ouailles de Cissé sont méconnaissables, mais sortent de la zone de turbulences, avant qu’une histoire de penaltys n’ajoute de la dramaturgie à cette demie. Après avoir vu sa frappe contrée par la main de Koulibaly, Sassi envoie son penalty dans les mains de Gomis (75e). Au tour du Sénégal de prendre sa chance : Sarr (entré à la place de Diatta) est stoppé par Bronn dans la surface, mais Hassen maintient la Tunisie en vie en sortant le péno de Saivet (80e).
Comme à Wimbledon, les deux camps veulent faire durer le plaisir, et le formidable enchaînement de Saivet (89e) ne change rien à l’évidence : la place en finale passera par une prolongation, voire par une décision dans les onze mètres, puisque l’histoire de cette partie a pris cette direction. Sauf qu’après dix minutes sans grand intérêt, le malheureux Mouez Hassen décide de se trouer pour libérer les Sénégalais. L’ancien portier niçois loupe totalement sa sortie après un coup franc excentré botté par Saivet, provoquant le but contre son camp de Bronn (100e, 1-0). La fin du suspense ? Pas totalement, une main de Gueye dans la surface (113e) poussant l’arbitre à désigner, pour changer, le point de penalty, avant de se rétracter à la surprise générale après avoir consulté la VAR. Après l’échec de 2002 contre le Cameroun, le Sénégal s’offre une nouvelle chance de soulever le trophée. Le message d’Aliou Cissé est passé.
Sénégal (4-3-3) : Gomis – Gassama (Wagué, 110e), Kouyaté, Koulibaly, Sabaly – Saivet, B. Ndiaye (S. Sané, 82e), Gueye – K. Diatta (I. Sarr, 68e), M. Niang (M. Diagne, 63e), Mané. Sélectionneur : Aliou Cissé.
Tunisie (4-3-3) : Hassen – Dräger, Bronn, Meriah, Haddadi – Ben Mohamed (Chaalali, 82e), Skhiri, Sassi (Badri, 106e) – Khazri, Khenissi (Chaouat, 118e), Msakni (Sliti, 46e). Sélectionneur : Alain Giresse.
Résultats et classements de la Coupe d’Afrique des nationsPar Clément Gavard