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Le rouge et le noir de Bafé Gomis

Par Ugo Bocchi
Le rouge et le noir de Bafé Gomis

Avant de devenir une source de conflit entre Stéphanois et Lyonnais et de revenir dans le Sud, Bafé se construisait discrètement, à Toulon, entre rugby, régime et amour de la fringue.

C’est le genre de match qui n’existe qu’en poussin. D’un côté, l’Union sportive des transports toulonnais (USTT) emmené par un bonhomme au physique pas vraiment standard, Bafétimbi Gomis. De l’autre, le Sporting Club Toulon, club phare de la ville, guidé par le fils d’un joueur pro brésilien. Score final 5-5. Cinq buts chacun, de la part des deux hommes forts. Claude Rapisarda, membre du Sporting, saute sur l’occasion et sort le grand jeu : « J’ai regardé la licence de Bafé, son nom, son adresse et je suis allé voir les parents. J’ai discuté avec eux, ils m’ont dit qu’il ne pouvait pas faire les déplacements, car ils n’avaient pas de voiture, je leur ai dit qu’il n’y avait pas de problème, que je me chargerai de le récupérer, de l’amener à l’entraînement et de le ramener chez lui. » Et voilà comment Bafé s’est convaincu qu’il pouvait devenir un joueur de foot.

Bulletins scolaires et Boudjellal

Car avant ça, Bafétimbi traîne son ballon sans trop y croire sur les petits stades de quartier de de Toulon. Plus exactement à la Beaucaire, une cité pas plus méchante qu’une autre. La suite, c’est donc cette rencontre avec Claude Rapisarda et un physique qui lui facilite largement la tâche : « Il était vraiment plus grand que les autres. D’ailleurs, en face, ils portaient toujours réclamation. » Seul problème, ses difficultés en cours. Ce n’est pas forcément qu’il ne veut pas, mais le foot prend le pas sur tout le reste : « Pour aller en sport-études à Pierre Puget, ici à Toulon, il lui fallait une bonne moyenne. Le type qui gérait ça le voulait vraiment et donc il a fallu demander au directeur de son collègue, s’il pouvait trafiquer quelques notes. » Ce qu’il a dû faire, à en regarder son parcours.

Sinon, Bafé se plaît sur sa rade. Et comme tout bon Toulonnais qui se respecte, il n’est pas indifférent au rouge et au noir : « C’était pas tout à fait la même grosse équipe du RCT qu’aujourd’hui avec Wilkinson et tout ça, raconte son ami d’enfance Greg Hermitte. Mais il aimait déjà beaucoup l’ambiance à Mayol. Le pilou-pilou et tout ça. » À tel point que certains de ses petits moments de supporters restent gravés dans la mémoire de Claude Rapisarda : « Quand il est allé à Saint-Étienne, on se retrouvait souvent au Golf Hôtel, c’est un ami à moi qui le tient. Et un soir, il y avait aussi les joueurs du RCT. Ils devaient jouer à Lyon ou quelque chose comme ça. Bafé a surpassé sa timidité qui le caractérise, est allé voir Boudjellal et a fait connaissance avec lui. »

Salade et poisson

Ça semble ridicule, dit comme ça. Mais à en croire ses proches, la timidité, la pudeur et la discrétion sont des aspects non négligeables de sa personnalité. Au club, en classe, à la cité, Bafé est un homme de peu de mots : « Au fur et à mesure, il a surtout progressé en communication, il réussit aujourd’hui mieux à s’ouvrir, explique Greg. Il a toujours été très souriant, poli, mais c’est une personne timide, il a longtemps travaillé sur ça et aujourd’hui il s’exprime beaucoup mieux qu’avant par exemple. » De la même manière, et même si c’est plus simple pour lui, Bafé gravit aussi les échelons, petit à petit, sur le terrain. En six ans, il devient de plus en plus affirmé. Claude Rapisarda : « Chez nous, il a toujours joué avant-centre et même si ce n’était pas encore la panthère qu’on a connue après, il faisait vraiment mal aux défenses adverses. Percussion, grosse frappe et vitesse. »

Il faut dire qu’à cette époque, Bafé fait déjà très attention à son apparence. Il aime bien s’habiller, regarde tout ce qu’il mange et veille à sa condition physique : « Même maintenant, il continue de travailler en sous-marin. Quand il vient à la maison, c’est un poisson et une salade. Il regarde toujours ce qu’il bouffe. En vacances, il ne se relâche pas non plus. Au contraire. Quand il vient à la maison, il me dit toujours pas avant 22h, parce qu’il va courir ou va s’entraîner à la salle de la muscu. » Et avec ce planning bien chargé qu’il s’impose, ses proches sont donc soulagés de le voir revenir à une heure de route de la maison. Tout comme les supporters marseillais de voir enfin un joueur connu durant ce mercato.

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