- Stars d'Amérique du Sud
Le réveil de Seedorf et Trezeguet
Ils ont brillé en Europe et, une fois trentenaires, ont choisi l'Amérique latine. Ils s'appellent Ronaldinho, Heinze, Trezeguet, ou Seedorf. Voici notre compte-rendu hebdomadaire consacré à ces vedettes américaines.
L’équation n’était pas facile à résoudre. Une défense qui n’a pas pris de buts depuis 450 minutes rencontrait un goleador qui n’a pas trouvé le chemin des filets depuis 360 minutes. David Trezeguet, en excellent élève, n’a toutefois pas traîné à trouver la solution : 19 minutes exactement. La défense de Newell’s Old Boys, commandée par Gabriel Heinze, pouvait devenir la première de l’histoire du championnat argentin à ne pas encaisser le moindre but après six journées. Elle n’a pas résisté au flair du Français. Muet depuis le début de saison, Trezeguet a signé son réveil en inscrivant un but … trezeguesque. Une déviation de la tête d’un coéquipier, et le roi David, en embuscade au deuxième poteau, qui se jette pour projeter la balle au fond des filets et faire exploser le Monumental. Gratifié d’un 7,5 par Olé, le Français a activement participé au meilleur match de la saison de River. Davantage tournés vers l’avant, les Millionarios se sont montrés efficaces, mais ont toutefois fini par dilapider leur break (3-1) pour se faire rejoindre en fin de match (3-3). River stagne à la neuvième place, mais seules quatre unités le séparent de Boca, le leader. Avec ce petit point de pris, le Newell’s de Heinze passe, lui, devant le Racing de Mauro Camoranesi et se hisse à la deuxième place du classement.
Le résumé de River-Newell’s
Seedorf et Fred font le plein
Ne pas titiller l’orgueil d’un champion. La semaine dernière, Diego Forlán, questionné sur son rendement avec l’Internacional, avait répondu en inscrivant un doublé. Le même jour, Clarence Seedorf, blessé, ne participait pas à la victoire sans peine de Botafogo face à Coritiba (2-0). « L’équipe sans Seedorf m’a plu » , déclarait alors l’entraîneur, Oswaldo de Oliveira. Les plus beaux cuisseaux du football mondial n’ont pas tardé à remettre les choses en place. Quatre jours exactement. Jeudi dernier, lors de la victoire de Botafogo sur le terrain de Cruzeiro (1-3), l’ex du Milan AC inscrit un doublé et donne une passe décisive. Dans la foulée, l’hebdomadaire et site Placar célèbre cette performance en attribuant au Batave la meilleur évaluation individuelle de la saison : un neuf. Tout le monde se lève pour Clarence.
Après 23 journées, le Brasileiro est dominé par le Fluminense de l’ex-Lyonnais Fred. Dimanche, le sosie de Francis Perrin a encore frappé. L’avant-centre frisé a inscrit le seul but de la rencontre, lors du déplacement de son club sur le terrain de l’Internacional, entraîné par l’ex-Marseillais Fernandao et privé de Forlán. L’Uruguayen est actuellement mobilisé par son pays, dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du monde. Avec onze buts cumulés depuis le début du Brasileiro, Fred est le meilleur buteur de la compétition, une unité devant Luis Fabiano et Vagner Love. Son ex-coéquipier Juninho, lui, pointe toujours en tête du classement du meilleur joueur du championnat, mais a connu un week-end moins heureux,.
Ronnie conteste le Flu
En coulant de manière inattendue à domicile face à Bahia (0-4), le Vasco de Gama, quatrième à onze points du Fluminense de Fred et Deco a ainsi sans doute dit adieu à ses derniers espoirs de titre. Le choc de cette défaite a été tel, que l’entraîneur du Vasco a fini par démissionner. À présent, seul le Grêmio d’Elano et l’Atlético Mineiro de Ronaldinho semblent capables de contester au Flu son leaderhip. Les deux rivaux se sont rencontrés en milieu de semaine, et un doublé de l’ex-Brésilien de Manchester City a permis au club de Porto Alegre de l’emporter (2-1). Dimanche, Ronaldinho et consorts ont rectifié le tir en écrasant le Palmeiras de Jorge Valdivia (3-0). Ils consolident ainsi leur deuxième place. À deux petites unités de Fluminense et avec un match en retard à disputer, l’Atlético Mineiro peut envisager d’être titré pour la première fois depuis 31 ans. De quoi envisager une immense bacchanale. Pas loin d’être la meilleure manière de motiver Ronnie.
Par Thomas Goubin