- Euro féminin 2013
- Quart de finale
- Danemark/France (1-1, 5 tab 3)
Le rêve brisé des Bleues
Contre toute attente, l'équipe de France a été éliminée par une valeureuse formation danoise en quarts de finale de l'Euro. Pourtant supérieures à leurs adversaires, les Françaises ont pâti d'un très mauvais début de rencontre et surtout du match exceptionnel de la gardienne danoise Petersen. La déception est immense pour les filles de Bruno Bini.
France-Danemark : 1-1 (2 tab à 4)
Buts : Rasmussen (19e) pour le Danemark. Necib (70e s.p) pour la France
Un adversaire inconnu, un stade champêtre et un soleil couchant. Telle était l’équation à résoudre pour l’équipe de France de Bruno Bini, visiblement pas férue de mathématiques. La dernière confrontation entre les deux équipes datait de 2007, un triste souvenir pour les Bleues qui s’étaient inclinées sans discussion 4-0. Mais sur ce qu’elles ont montré depuis le début de la compétition, les Françaises semblaient largement supérieures à leurs adversaires, qui s’avançaient en quarts avec comme seule référence un match nul honorable face à la Suède. Qualifiées miraculées, en vertu de leur position de deuxièmes meilleures troisièmes, les Danoises n’avaient rien à perdre et pouvaient jouer libérées face aux favorites de la compétition. Et ça s’est vu.
Les Danoises moins nulles que prévu
Malgré une première frappe pas vilaine de Bussaglia, les Françaises peinent à entrer dans le match face à des Danoises sérieuses et bien regroupées. Les dix premières minutes livrent des scènes de duels accrochés, ponctuées par les cris suraiguës des protagonistes. Pourtant supérieures techniquement, les Bleues butent sur une formation bien organisée tactiquement, et surtout plus vive. Réputée pour savoir bien manier le ballon, les Danoises prouvent leurs bonnes dispositions dès la dixième minute sur une combinaison plus espagnole que nordique. Le juge de touche siffle un hors-jeu imaginaire, mais le message est passé : le Danemark n’est pas la victime expiatoire espérée. Menées par une fabuleuse Harder, les Danoises finissent par ouvrir le score fort logiquement. Suite à un joli lancement à une touche de balle, Rasmussen (cette fois hors-jeu) laisse sur place une Laura Georges à la rue et s’en va tranquillement fusiller Sarah Bouhaddi, la gardienne tricolore. Sonnées, mal organisées, fébriles, les Bleues ont le mérite de réagir d’emblée en mettant plus d’intensité, mais quand ce n’est pas un pied danois qui avorte les attaques tricolores, c’est la gardienne Petersen qui se montre impériale. Elle détourne d’abord un but tout fait de Gaëtane Thiney (30e), puis un enchaînement zlatanesque d’Eugénie le Sommer (34e), avant de repousser une nouvelle demi-volée de Bussaglia (45e). Retour aux vestiaires tête basse et cœur serré.
Manque de sérénité
Incapables d’enchaîner trois passes en première période, les Françaises entament le second acte pied au plancher. Actives et décidées, elles sont toutes proches d’obtenir un premier penalty ; mais le corps arbitral n’est visiblement pas dans un grand jour. Les Françaises poussent et prennent le contrôle du ballon face à des Danoises qui baissent le pied physiquement et se recroquevillent sur leur but. Mais le temps qui passe érode doucement la confiance tricolore. Louisa Necib gâche sans raison valable un corner. Petersen, elle, ne laisse toujours rien passer. Il reste vingt minutes à jouer et, pour tout dire, ça sent franchement mauvais. Le miracle intervient finalement quand on ne l’attend plus. Sur une action anodine, Camille Abily s’écroule dans la surface suite à une petite poussette (70e). Penalty. Louisa Necib prend ses responsabilités, à la Zidane. Elle envoie une frappe à mi-hauteur que la gardienne, encore menaçante, ne peut que dévier dans ses filets malgré une bonne anticipation. La fin de match se résume à une attaque-défense en faveur de l’équipe de France, mais il manque toujours de l’adresse dans les derniers gestes. La France en est à 20 tirs à 3, mais le score reste désespérément nul.
L’heure de Petersen
La prolongation démarre dans la torpeur, jusqu’à cette frappe trop croisée de Gaëthane Thiney (104e). La tension est palpable, le KO est dans l’air. La seconde période s’ouvre sur un excellent coup franc à l’entrée de la surface, mais Camille Abily touche la barre. L’équipe de France est clairement supérieure, multiplie les opportunités, mais ne concrétise pas. Les tirs au but seront finalement le juge de paix entre des Françaises talentueuses mais inefficaces et des Danoises valeureuses mais limitées. Petersen stoppe le premier penalty de Necib, avant d’être suppléée par son poteau sur la tentative de Sabrina Delannoy. Au bout de la nuit, le Danemark élimine la France, qui n’a plus que ses yeux pour pleurer, ici, à Linköping, au terminus des rêveuses.
Par Christophe Gleizes