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Le rêve américain de l’OL avec John Textor
Après six mois de reports, l'OL est officiellement passé sous pavillon américain ce lundi. Le nouvel homme fort du club, John Textor, veut « construire un nouveau modèle pour le football ».
Va-t-on voir des cow-boys se balader, une tige de blé dans la bouche, en plein Décines-Charpieu dans les jours à venir ? Depuis ce lundi, au lendemain de la douloureuse défaite des Bleus en finale de la Coupe du monde, l’OL a sorti la bannière étoilée. Le club a confirmé, comme attendu, que John Textor avait complété le rachat. Via sa société Eagle Football, l’Américain détient désormais près de 78% du capital d’OL Groupe. Déjà propriétaire de Botafogo au Brésil, du RWD Molenbeek en Belgique et actionnaire à hauteur de 40% de Crystal Palace, l’homme d’affaires américain ajoute donc un club à son arc. Côté chiffres, le club est donc valorisé aux alentours de 800 millions d’euros, dont 450 millions pour l’augmentation du capital et l’achat des actions des deux vendeurs, IDG et Pathé, ainsi qu’une grande part de celles d’Holnest, la société de Jean-Michel Aulas. Les 350 millions restants représentent le montant de la dette de l’OL.
Un bol d’air financier
Un soulagement, puisque Lyon a presque cru que son homme providentiel allait finir par lui faire faux bond. Alors que le conseil d’administration avait validé le projet présenté par John Textor, entrant même en négociations exclusives avec lui en juin dernier, les reports ont fini par s’accumuler. Jusqu’à atteindre le chiffre de sept. Comme le nombre de championnats de France remportés par les Gones. Près de six mois plus tard, l’ensemble des dirigeants lyonnais peut donc souffler un grand coup tant le club avait besoin d’argent. Selon L’Équipe, si l’opération avait capoté, Jean-Michel Aulas aurait dû contracter un prêt de 100 millions d’euros avec des intérêts colossaux afin de permettre à l’OL de survivre. Finalement, l’Américain injectera même 107 millions dans le capital du club afin de le faire respirer, au lieu des 86 millions initialement négociés. « L’apport est exactement de 107 millions d’euros, car dans les négociations menées, les banquiers ont demandé d’assurer une diminution de la dette du stade à hauteur de 50 millions d’euros », a expliqué Aulas en conférence de presse. De quoi s’amuser sur le marché des transferts avec les 57 millions restants ?
Une nouvelle histoire débute aujourd’hui OL Groupe a le plaisir de confirmer que la réalisation des opérations avec Eagle Football a maintenant eu lieu
— Olympique lyonnais (@OL) December 19, 2022
En tout cas, l’équipe rhodanienne aurait bien besoin de nouvelles têtes. Laurent Blanc a d’ailleurs commencé à faire comprendre à sa direction qu’il lui fallait du sang neuf. « On a un groupe de qualité, mais il n’y a pas assez de concurrence. C’est à moi de la créer ou avec de nouveaux joueurs en janvier », a soufflé le technicien après son match nul face à Sochaux en amical ce samedi (1-1). Le président du Président a détaillé que « les investissements vont se répartir d’une part dans la poursuite de la pérennité des infrastructures et sur le projet sportif. L’Academy tout d’abord, l’équipe masculine – et tout le monde attend que l’on se renforce un peu – et l’équipe féminine qui a des ambitions de se maintenir au plus haut niveau mondial ». Dur de savoir si le pouvoir d’achat de l’OL va être démultiplié pour le prochain mercato.
Changements dans l’organigramme
À moyen terme, l’objectif sera d’abord de redresser la situation financière. Même si John Textor se veut plutôt rassurant concernant la puissance économique de ses associés, notamment Ares Management et Josh Harris, dont la fortune est évaluée à 5,5 milliards de dollars et propriétaire d’une franchise de NBA (76ers) ainsi que d’une équipe de NHL (Devils). « Nous sommes également honorés d’avoir reçu le soutien de nouveaux partenaires qui ont pris des engagements substantiels pour nous rejoindre dans cet ambitieux projet visant à construire un nouveau modèle pour le football », s’est félicité le nouvel actionnaire majoritaire dans le communiqué. Cet « ambitieux projet » sera toujours piloté par Jean-Michel Aulas, maintenu à la tête du club au moins trois ans et qui devient d’ailleurs « administrateur indépendant » d’Eagle Football. Sans donner plus de précisions sur l’identité de ces changements, le communiqué explique également que « la composition du conseil d’administration de la société a évolué pour refléter ce changement d’actionnariat ». Si la composition d’équipe pouvait également évoluer pour refléter ce changement d’actionnariat, ce serait sympa.
Par Léo Tourbe