- Ligue 1
- J2
- Guingamp-PSG (1-3)
Le retour du roi Kylian
Fatigué de voir ses sujets s'enfoncer dans le bourbier guingampais, le Roi Kylian est intervenu en personne pour rétablir le système féodal. Un acte de bravoure qui conforte un peu plus la position du jeune monarque, dont le sacre ultime en Russie cet été n'a pas altéré la soif de trophées.
Se faire respecter dès la fin de ses congés. Le jeune Kylian Mbappé a beau n’avoir que 19 ans et demi, force est de constater que l’éducation royale qui lui a été administrée depuis ses plus jeunes années a été assimilée à la perfection. Lors de son premier déplacement en province au fin fond de la Bretagne, c’est d’abord de la base arrière que celui qui se considère encore comme le suzerain de « la superstar Neymar » a observé ses hommes flancher devant l’insurrection de l’irréductible village gaulois. Il faut dire que devant ses yeux pétillants et ses joues encore légèrement pouponnes, les éclairs du roi auto-proclamé Neymar, du Duc Rabiot ou de l’homme de main Di María se sont fait attendre.
Trop au goût de son conseiller et mentor Thomas Tuchel, qui somma Kylian Mbappé d’intervenir avant qu’une déconvenue ne finisse de prendre véritablement forme. Alors, Kylian a décidé d’agir, applaudi par toute l’enceinte bretonne. Une première percée pour permettre à Neymar de briller avant de poser soi-même la couronne sur le haut de son crâne à deux reprises. Une démonstration de force qui ramena le calme plat dans l’enceinte du Roudourou tout en envoyant un message clair et net aux autres bastions qui oseraient résister à sa puissance.
Un joyau pour les gouverner tous
Après la passe d’armes, le seigneur guingampais Kerbrat ne pouvait que s’incliner devant la puissance du roi Kylian : « Ouais, ça nous a cassé les jambes, tout le monde le sait que c’est un phénomène. » Un compliment que ne pouvait évidemment pas accepter l’intéressé, altruiste en toutes circonstances : « Non, non. C’est vrai que j’ai apporté quelque chose, mais je pense que c’est toute l’équipe qui voulait faire autre chose. En première mi-temps, on est rentré un peu timidement et, que je sois rentré ou non, l’équipe aurait montré un tout autre visage. Après, c’est sûr qu’avec deux buts, on aide l’équipe. Mais il n’y aurait pas eu de problème. » Reste que son entrée a véritablement modifié la vitesse d’exécution de ses troupes, et surtout la mentalité de ses partenaires de conquête.
Neymar a semblé rassuré. Comme Di María, un peu plus incisif dans ses choix. Surtout, c’est toute l’arrière-garde guingampaise qui s’est emplie de peur. Dès les premiers contacts avec le cuir, Mbappé a montré à tous que ses faits d’armes russes n’étaient pas que l’histoire d’une seule fois. Comme lorsqu’il s’était révélé aux yeux de tous à Monaco, qu’il avait mis à terre les Anglais de City en Ligue des champions, et surtout à Paris, là où la pression de l’environnement devait lui permettre de passer un cap et de la jauger. Mais à l’image de Guingamp ce samedi après-midi, aucun obstacle ne lui fait véritablement peur : « C’est vrai que son entrée, on le voit sur le résultat, fait la différence, à travers ses courses, à travers sa vista, sa technique et son efficacité. Voilà, il est entré, on menait 1-0. Et derrière, ça fait 1-3 » , concédait, amer, Antoine Kombouaré. Constater les dégâts, c’est bien tout ce que pouvait faire la tête pensante bretonne après le passage de Kylian Mbappé.
Le trône de fer
Il faut bien entendu tenter de relativiser la performance. Cette fois, ce n’était « que » Guingamp, une belle équipe de Ligue 1, mais qui reste loin des armées les plus redoutables que Paris va affronter aux quatre coins du Vieux Continent. Même si le prodige aime rappeler à qui de droit sa vision des choses pour le futur proche, comme plus lointain : « J’ai des objectifs très élevés, que ce soit le PSG, l’équipe de France ou même personnellement, donc on n’a pas le temps de rester à glander comme on dit. » Prochaine étape dans son jardin parisien ? Angers, qui est désormais prévenu : cette année, Mbappé ne va rien lâcher de la deuxième à la dernière journée. Car il sait mieux que personne que c’est par ce biais que le trône du football mondial va s’offrir à lui.
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