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Le renouveau de la sélection colombienne
Plus d'un an après avoir conquis le monde du football avec une brillante Coupe du monde, la Colombie se doit de se reconstruire. En cause, une Copa América décevante, des cadres en méforme et l'arrivée de jeunes aux dents longues.
Le défi est de taille. Qualifier la Colombie pour deux Coupes du monde consécutives avec deux générations différentes. Pour réussir cette prouesse, la confiance a été maintenue à José Pékerman. Au pays, aucun doute ne subsiste : l’entraîneur argentin est l’homme de la situation. Pourtant, certaines questions reviennent en boucle. Comment « Don » Pékerman peut-il reconstruire cette sélection, fragilisée par une mauvaise Copa América ? Quel sera le rôle de Falcao lors de ces éliminatoires ? Comment le sélectionneur va remplacer James Rodríguez, forfait pour les deux premières rencontres ? Focus sur le renouveau de la sélection colombienne, cinquième au dernier classement FIFA.
Falcao, capitaine déchu ?
Lors du dernier match amical face au Pérou (1-1, le 9 septembre dernier), Pékerman a laissé de côté Falcao, Cuadrado, Armero et Zúñiga. Soit quatre cadres, dont trois qui ont œuvré à l’excellent Mondial 2014 des « Cafeteros » . Ce qui apparaissait comme une sanction a rapidement pris la tournure d’une rénovation obligatoire. Les méformes et blessures des quatre joueurs cités ont contraint Pékerman à changer le visage de cette sélection. Le cas de Falcao est symptomatique du dilemme qu’affronte l’ancien sélectionneur de l’Argentine. Meilleur buteur de l’histoire de la Colombie, Radamel Falcao traverse une période noire depuis sa blessure au genou. Sur le banc à Chelsea, « El Tigre » risque aussi de s’y asseoir avec sa sélection, au détriment de Carlos Bacca, Jackson Martínez ou même de Teófilo Gutiérrez. Souvent pointé du doigt pour son manque de leadership, Falcao pourrait donc perdre son brassard de capitaine. Un choix logique selon Freddy Rincón, dans les colonnes d’El Universal : « Un leader n’a pas besoin de crier. Il doit montrer du tempérament, et ni James ni Falcao ne le font. » Alexis García, ancien international, poursuit : « Falcao n’est pas un leader naturel. Ce rôle lui incombait lorsqu’il était capitaine. Mais aujourd’hui, je ne vois aucun joueur assumer ce rôle dans ce groupe. » Au pays, beaucoup dénoncent le passe-droit accordé à Pékerman à l’ancien joueur de Monaco. En août dernier, le sélectionneur de la Colombie avait affirmé qu’il convoquerait uniquement des joueurs titulaires en club. Une déclaration bien trop hâtive lorsqu’on voit qu’Ospina (et donc Falcao) ont été appelés pour les premiers matchs des éliminatoires.
Dix joueurs du championnat local
Au sortir d’une Copa América décevante (un but inscrit en quatre matchs), les certitudes se trouvent en défense. David Ospina (malgré son statut de remplaçant à Arsenal et sa récente erreur en Ligue des champions) fait figure d’indiscutable. La charnière centrale Murillo-Zapata devrait logiquement être reconduite lors du match face au Pérou. Le défenseur de l’Inter Milan est, aux yeux des spécialistes, la relève de Mario Yepes : « Il commence à parler et à s’imposer sur le terrain. Dans cette équipe, on a besoin de quelqu’un qui hausse la voix » , affirme Víctor Hugo Aristizábal, ancien attaquant international colombien. Avec les blessures interminables d’Armero et de Zúñiga, José Pékerman a désormais trouvé ses deux latéraux : Santiago Arias (PSV Eindhoven) est titulaire à droite, et Frank Fabra (Independiente Medellín) devrait occuper le poste laissé vacant par Armero. Enfin, au milieu de terrain, Carlos Sánchez est un titulaire indiscutable. Il pourrait être accompagné de Guarín, de Cardona, ou de Castillo face au Pérou. Le sélectionneur des « Cafeteros » a aussi annoncé qu’il convoquerait désormais dix joueurs du championnat local. Ainsi, des jeunes comme Gustavo Cuellar (Junior), Rafael Santos Borré (Deportivo Cali et futur joueur de l’Atlético Madrid) ou encore Francisco Meza (Santa Fe) pourraient s’imposer. Avant d’affronter le Pérou et l’Uruguay, la Colombie doit donc se réinventer. Ou faire renaître la sélection qui a brillé au Brésil.
Par Ruben Curiel