- Suisse – Super League – Bilan de la saison
Le règne de Bâle, saison IV
Pour la quatrième saison consécutive, le FC Bâle a été sacré champion de Suisse. Un titre vraiment pas évident à obtenir, qu'il a fallu disputer (presque) jusqu'au bout à une formation de Grasshopper en pleine renaissance. Derrière, le FC Sion, si fringant en début de saison, a tout perdu dans le money time, alors que Lausanne sauve sa tête et fait couler en D2 un Servette de Genève ou tout est à reconstruire. Hop, le bilan en Suisse !
Yakin, le travail bien fait
Un 16e titre national, le 4e d’affilée, une finale de coupe nationale, une demi-finale européenne : elle est pas mal du tout, à l’arrivée, la saison des Bâlois. Elle est même belle en considérant qu’elle avait très mal débuté, avec une première moitié de saison toute merdique, passée la plupart du temps à évoluer hors du podium, à une bien piteuse quatrième place de Super League, loin du leader Grasshopper. Le FCB a compté jusqu’à 11 points de retard au soir de la 13e journée, après une défaite concédée à Lucerne, et à ce moment de la saison, franchement on ne voyait pas tellement comment Marco Streller et ses petits potes allaient bien pouvoir s’en tirer. Puis finalement, c’est l’arrivée d’un nouveau chef de meute qui a permis de retrouver plus de sérénité, l’entraîneur Heiko Vogel ayant été remplacé en octobre par l’ex-international Murat Yakin. Le changement a eu des effets bénéfiques et le FC Bâle a grignoté petit à petit son retard, malgré la retraite précoce d’Alex Frei (qui ne s’entendait pas avec Yakin) et malgré une attaque moins virevoltante que par le passé. Couplé à l’excellent parcours en Ligue Europa (demi-finale face à Chelsea après avoir sorti Tottenham, le Zénith et Dniepropetrovsk), ce sacre vient récompenser les efforts fournis par une sacrée bande de joueurs prometteurs et convoités : le défenseur Dragovic, le milieu Cabral, les ailiers Stocker et Salah… On devrait reparler de ce beau petit monde pendant la période des transferts.
Zurich hunter
Après une dernière saison calamiteuse, l’actuelle est synonyme de renaissance pour le Grasshopper Zurich, club le plus titré de Suisse. La surprise a été grande de voir les Sauterelles s’afficher en tête du classement dès le début de l’automne et d’y rester pratiquement jusque la fin de l’hiver. Malheureusement, il a bien fallu laisser passer Bâle à un moment et se muer en chasseur, essayant dans les dernières journées de revenir récupérer le leadership. Malgré une victoire 1-0 obtenue le 26 mai lors du choc face au FCB, le classement est resté stable. Tant pis pour le titre, 2e c’est déjà pas mal et ça permettra de figurer avec Bâle au 3e tour de la prochaine Ligue des champions. Et puis le GCZ s’est vengé en Coupe de Suisse, disposant de Bâle en finale pour s’offrir un premier trophée depuis une décennie. Il va maintenant falloir essayer de bien gérer une intersaison qui s’annonce d’ores et déjà compliquée, marquée par le départ surprise de l’entraîneur Uli Forte et celui possible du très prometteur milieu offensif Steven Zuber, 6 buts et 11 passes cette saison. A noter que l’autre club de la ville, le FC Zurich, obtient aussi une belle 4e place, qualificative pour la C3, grâce à une bien meilleure deuxième moitié de saison. Les autres clubs qualifiés pour l’Europe sont Saint-Gall, 3e, et Thoune, 5e.
Gattuso à Sion, triste épilogue
Ça aurait dû être un gros coup, ça a bien failli être un gros coup, mais finalement ça a fait flop. L’histoire de Gattuso à Sion s’est terminée le 13 mai par un limogeage opéré par le président Christian Constantin, un mec qui s’y connaît en la matière : pas moins de 5 entraîneurs se sont succédé sur le banc. Autant dire que le bon Gennaro ne devrait pas être déstabilisé par l’instabilité qui règne dans son nouveau club de Palerme… Mais pour en revenir à Sion, la saison avait pourtant parfaitement commencé cet été (5 victoires, 1 nul lors des 6 premières journées), avant que l’équipe ne glisse inexorablement au classement : 3e d’abord, puis 4e, 5e et enfin 6e dans le money time, la place du con, celle qui ne permet même pas de disputer l’Europe. Moche.
Le Servette et les torchons
Dans le bas de tableau enfin, les Vaudois de Lausanne Sport, avec un Laurent Roussey sur le départ, devancent assez largement la lanterne rouge du Servette Genève, qui redescend donc en Challenge League, la deuxième div’ locale, remplacée la saison prochaine par Aarau. Le printemps aurait pu être plus triste encore pour les Genevois, qui n’étaient pas certains de se voir attribuer une licence pro par la Ligue pour repartir en D2 cet été, tant les finances sont toujours aussi borderline. Mais la réponse est tombée lundi, le club est autorisé à disputer la saison prochaine dans l’antichambre de l’élite. Avec qui par contre, c’est un autre problème qu’il va falloir résoudre… Quelques titulaires sont en fin de contrat et les rares autres qui se sont illustrés pourraient vite aller voir ailleurs. Un nouveau départ (presque) à zéro attend une équipe, dont les supporters se sont bien fait chambrer le 29 mai dernier lors du derby disputé à Lausanne (et perdu 3-0) : du fumier avait été préalablement répandu dans la tribune des visiteurs. La grande classe.
Par Régis Delanoë