- C1
- Quarts
- Real Madrid-Juventus (1-3)
Le Real survit au tremblement de terre
Ce qui s'est passé ce soir au Bernabéu peut difficilement être exprimé par des mots. Après 95 minutes d'une intensité folle, la Juve tenait son exploit et battait le Real 3-0. Puis l'impensable est arrivé.
Real Madrid 1-3 Juventus
Buts : Ronaldo (97e, sp) pour le Real // Mandžukić (2e, 37e), Matuidi (61e) pour la Juve
« Et si… » En voyant Mario Mandžukić ouvrir le score de la tête en moins d’une minute trente, ce petit écriteau s’est allumé dans tous les esprits. « Et si… » Après avoir vu la Roma torcher le Barça mardi soir, on s’est dit que finalement, le Real aussi pouvait passer à la moulinette. Même à domicile. Après le deuxième but du numéro 17 de la Juve, rebelote. L’écriteau « Et si… » clignotait de plus en plus fort, et on s’imaginait déjà en train de se farcir des citations MSN Messenger du style « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » jusqu’à écœurement. Et quand le Charo s’est amusé à coller le troisième, on a compris qu’il faudrait trouver une contraction entre les mots « Turin » et « remontada » . Quelle galère. Ça donne quoi cette affaire, une « Turimontada » ? Peu importe, le temps des jeux de mots et des superlatifs viendra plus tard. Pour l’instant, il s’agit de savourer ces moments exceptionnels, en abîmant nos petits cœurs encore tout émoustillés de la veille et nos cordes vocales qui commencent à en avoir marre. Et puis non. Et puis tout a explosé. Et puis… Et puis le football.
L’exploit se dessine
Au-delà du but ultra rapide de Mandžukić, les premières minutes sont dominées par les Turinois qui pressent fort et dur. Sur l’action qui suit le coup de casque du Croate, il faut un double arrêt fou de Navas pour empêcher Higuaín de doubler la mise. Mais après cette belle mise en jambes, la Juve fléchit et s’expose. Bale bute une première fois sur Buffon, puis c’est Cristiano Ronaldo qui y va de sa frappe sur un Gigi qui relâche trop ses ballons. Aussi sanguin que pressé, Allegri fait ses premiers ajustements et dégage De Sciglio – légèrement blessé – de la pelouse en moins de 20 minutes pour laisser le couloir droit à Lichtsteiner. Les blocs commencent à se resserrer, et les défenseurs à mordre un peu plus fort. Conséquence, les deux équipes galèrent à trouver leurs attaquants et il faut attendre un peu pour voir Isco se faufiler dans le dos des défenseurs et se présenter face à Buffon, qui remporte le duel. L’Espagnol peut s’en mordre les doigts. Dans la foulée, Mandžukić sort la photocopieuse et cale une nouvelle tête au second poteau dans les filets de Navas. Varane conclut la mi-temps en tapant la barre, et le miracle semble se profiler pour la Juve.
Folie pure
Zidane doit prendre les choses en main, et vite. Il entame la deuxième période par un double changement, en espérant de Vázquez et d’Asensio qu’ils apportent l’étincelle. Le Real paraît requinqué et s’offre une phase de domination, mais la Juve utilise une technique imparable pour bloquer les temps forts adverses : faire des fautes. Les minutes passent et pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est Ronaldo qui écrase une frappe bien captée par Buffon, Douglas Costa qui enchaîne les flonflons sur son aile, et Navas qui s’illustre en repoussant une tentative d’Higuaín. Mais le tremblement de terre secoue le Bernabéu à l’heure de jeu quand ce même Navas relâche bêtement un centre de Costa dans les pieds d’un Matuidi qui ne se fait pas prier pour mettre le troisième. La suite est une succession de moments dingues, entre Higuaín qui revient défendre très bas, Chiellini qui tente des gestes techniques, et la Juve qui doit sortir des prises à quatre pour stopper les contre-attaques de Ronaldo. Madrid tente tout dans une fin de match irrespirable, mais ne s’en sort pas, jusqu’à la toute dernière seconde des arrêts de jeu. Benatia bouscule Vázquez et provoque un péno, avant cette scène venue d’ailleurs durant laquelle Michael Oliver scotche un rouge à Buffon pour contestation. Szczęsny ne peut rien faire d’autre que regarder Cricri qualifier le Real pour le dernier carré. Et montrer ses beaux abdos, évidemment.
Real Madrid (4-3-3) : Navas – Carvajal, Vallejo, Varane, Marcelo – Kroos, Casemiro (Vázquez, 45e), Modrić (Kovačić, 75e) – Bale (Asensio, 45e), Ronaldo, Isco. Entraîneur : Zinédine Zidane.
Juventus (4-3-3) : Buffon – De Sciglio (Lichtsteiner, 17e), Benatia, Chiellini, Sandro – Khedira, Pjanić, Matuidi – Costa, Higuaín (Szczęsny, 95e), Mandžukić. Entraîneur : Massimiliano Allegri.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Alexandre Doskov