- Espagne
- Liga
- 27e journée
- Real Madrid/Levante (3-0)
Le Real sur une voie royale
Faciles vainqueurs d'un timide Levante (3-0), les Merengues font mieux que conforter leur première place. Désormais détenteurs d'un joker, ils abordent la dernière ligne droite de Liga avec une sérénité qui se retrouve dans leur jeu.
R. Madrid – Levante (3–0) C. Ronaldo (11′), Marcelo (48′), N. Karabelas (80′ csc) pour Real Madrid
L’occasion était belle, très belle. Et le Real Madrid ne s’est pas gêné pour en profiter. Après la défaite de son dauphin barcelonais hier, le Real n’a fait qu’une bouchée de Levante (3-0) pour amplifier son avance en tête de la Liga. Avec cette nouvelle victoire, la 21e de la saison, il s’octroie désormais 3 points d’avance sur son voisin de l’Atlético et 4 sur l’ennemi catalan. Autrement dit, un joker. Le Real a utilisé les mêmes ingrédients qu’à l’accoutumée : un Ronaldo décisif (auteur de son 24e but de la saison), un Benzema précieux (qui aurait pu marquer s’il n’avait trouvé le poteau puis la barre sur sa route) et un trident du milieu Xabi-Di María-Modrić toujours aussi fluide. Avec la suspension de Ramos, et donc sa présence pour le Clásico, la semaine se termine très bien pour des Merengues confortablement installés en tête du championnat. Levante, trop musclé et pas assez agile, n’a jamais vraiment essayé de faire quelque chose.
Air Cristiano
Levante est une équipe sale qui s’assume. Face à l’armada offensive du Real Madrid, Joaquín Caparros aligne donc sans remords un onze béton. Autrement dit, du boucher et du gaillard, parmi lesquels l’ancien Parisien Momo Sissoko. Une donne dont se contrefout ce Real. Avec le pied sur le ballon, il soigne son entame. Un Di María omniprésent, un Ramos aux transversales parfaites et un Xabi Alonso en métronome donnent le ton. Après une première tentative bien repoussée par Navas (6e), Ronaldo étale, une énième fois, ses capacités inhumaines. Sur un corner de Di María, le Portugais lévite avant d’envoyer un coup de tête qui finit sa course dans le petit filet. Une ouverture du score plus que méritée qui ne fera pas changer les intentions merengues. Clairement au-dessus, les gars de la capitale récitent leurs gammes. Des combinaisons, du flair, des gâteries individuelles… Le tout sur un air de lambada fredonné par le nouveau ‘kop’ du Bernabéu. Le premier frisson d’Ancelotti interviendra sur une intervention tout en rudesse d’Ivanschitz. Au milieu de terrain, l’Autrichien cisaille au niveau de son genou droit Varane (26e). De la peur, seulement, qui viendra couper l’élan madrilène. Moins concernée, la bande à Ronaldo pèche par excès de suffisance. Le moment idoine pour retrouver les vestiaires. Ou trouver le poteau pour Karim Benzema (45+1e).
Benzema, Levante ne lui réussit pas
Sitôt le second acte sifflé, le Real Madrid recommence son entreprise de démolition. Et, sur sa première incursion, trouve le break. Bien servi par un Ronaldo excentré, Marcelo feinte son adversaire et décoche un enroulé dans le petit filet de Navas. Parfaite, cette prestation madrilène le sera d’autant plus après le carton jaune de Sergio Ramos. Avec cette nouvelle biscotte, le capitaine merengue manquera la prochaine journée de Liga mais s’assure une participation au prochain Clásico prévu dans deux semaines. Pour les téléspectateurs, c’est surtout la chance de ne pas voir sa vilaine coupe de cheveux le week-end prochain. Cette coupure capillaire oubliée, les hommes de Carlito reprennent leur petit trot. Un rythme que ne supporte pas le roi des découpeurs d’Espagne, aka Navarro. Alors que Ronaldo se trouve dos au but, en plein rond central, le défenseur de Levante envoie un tacle assassin sur les chevilles du Portugais. Carton rouge des plus justifiés, qui entraîne une colère noire de Caparros. Une colère qui habite Karim Benzema pour d’autres raisons. Servi par Caravajal, le Français claque un nouveau coup de casque qui trouve une nouvelle fois le montant de Navas – cette fois, la barre. Dans la foulée, le portier valencien l’empêche encore d’ouvrir son compteur-buts sur un cafouillage dans ses six mètres. Une soirée sans but pour le 4e au classement de Pichichi, qui verra tout de même depuis le terrain le CSC de Nikos suite à un centre de Marcelo (81e). Et qui pourra surtout profiter d’une semaine de repos en tête de la Liga. Seule ombre au tableau : alors que Ronaldo voyait sa tête s’écraser sur la barre de Navas, Carvajal se tordait tout seul le genou et sortait sur civière. Le seul nuage dans le ciel de solides Merengues.
Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu