- Espagne
- Liga
- 9e journée
- Real Madrid/FC Barcelone (3-1)
Le Real s’offre un Clásico et des garanties
Malmené en première période, le Real Madrid a offert à son public le plus beau cadeau qui soit : une victoire 3-1 en forme de démonstration de force face au Barça. Circonspects et inoffensifs, les Barcelonais repartent du Bernabéu avec un wagon de questions et une première défaite de la saison en Liga.
C. Ronaldo (35′), Pepe (49′), K. Benzema (61′) pour Real Madrid , Neymar (3′) pour FC Barcelone.
Trois minutes. En moins de temps qu’il n’en faut, Luis Suárez a rendu la monnaie de son pari à Luis Enrique. Décalé sur le flan droit, l’Uruguayen, titulaire, trouve Neymar à l’opposé. Un contrôle, un retour dans l’axe, un Pepe sur le cul, et un petit filet qui tremble. Voilà la seule bonne nouvelle de la soirée pour ce Barça. Dépassés en seconde période par la furia madridista, les hommes de Luis Enrique ont cédé à trois reprises : un penalty de Ronaldo, Pichichi toujours plus historique de la Liga, un coup de casque de Pepe pour se racheter et une finition parfaite de Benzema à la suite d’un contre estampillé Formule 1. Plus hargneux et plus sûr de sa force, le Real grignote son retard au classement et frappe du poing sur la table. Dans ce 4-4-2 new-look, il offre des garanties d’équilibre, de possession, de contre-attaque… Une certaine idée du football total à la sauce Ancelotti qui, pour sa première victoire en Liga face au Barça, rappelle que son Real 2.0 est peut-être plus fort que jamais. Tremblez, Espagne et Europe.
Pepe-Piqué, la charrette et les bœufs
Le Santiago Bernabéu redevient le gallinero de ses débuts. Un poulailler de plus de 80 000 âmes, bruyant et entêté, qui bout à l’approche du coup d’envoi de ce Clásico. Il reste encore dix minutes, et les 22 acteurs de cette super-production made in Liga rentrent aux vestiaires. Entre ovations et quolibets, la tension habite les aficionados locaux, le « Hala Madrid » est repris à l’unisson. Un frisson parcourt l’antre merengue, les visages sont tendus, le coup d’envoi est donné. La première gorgée pas encore avalée est aussitôt recrachée. Sur la première offensive catalane, les centraux merengues délaissent l’axe et offrent un boulevard à Neymar. Ficelle, et premier malaise. Réduite au silence, l’audience madrilène murmure et espère. Pas assez fort, sans doute, lorsque Benzema trouve par deux fois les montants. Son coup de tête rebondit sur la barre de Bravo, retombe dans ses pieds qui renvoient une lourde frappe pour la même finition. Bien en attaque, le Real délaisse pourtant la chique au profit des joueurs de poche barcelonais. Mauvaise idée : sur un centre au cordeau de Luis Suárez, Lionel Messi, étrangement seul, est à un réflexe de San Iker d’égaler le record de Zarra. Encore une fois, Pepe est à la masse. Fair-play, son homologue Piqué, totalement à la ramasse ce soir, lui rend la pareille. Suite à une énième montée de Marcelo, il laisse traîner le bras au sol et concède un penalty emmerdant. Sans pitié, Cristiano Ronaldo transforme l’offrande, trompe pour la première fois de la saison Bravo et offre une bouffée d’air frais au Bernabéu.
Ancelotti régale Rim-K
Le retour des vestiaires est synonyme de retour de bâton pour les Barcelonais. Kroos enroule soigneusement son corner et Pepe, libre de Mathieu, catapulte son coup de casque, et de massue, au fond des filets. Avec ce frais avantage, les Merengues retrouvent un jeu idyllique et une ambiance des grands soirs. À l’unisson derrière ses poulains, le Bernabéu se délecte de la parade de Casillas sur une lointaine tentative de Mathieu et s’émoustille devant les fulgurances d’Isco. À l’abordage, le Barça n’a pas le temps de digérer : sur un contre express mené par Isco – suite à une grossière cagade d’Iniesta – Benzema est trouvé suite à une passe magnifique de James Rodríguez. Dans la forme de sa vie, la Benz ne s’ennuie pas d’un contrôle et croise parfaitement sa frappe. Petit filet, ovation de ses anciens détracteurs et une fin de match tranquille assurée. Les faciès madridistas rayonnent et James détonne. L’humiliation est proche, et elle commence par une série de « olé » sans fin pour ce Barça. Avec Suárez, Xavi et Iniesta désormais sous la guérite, ce Barça est en décomposition et évite la manita grâce à la grinta de Mascherano. Les contres se succèdent, la nonchalance offensive de Messi agace, le Bernabéu se réjouit. Grand seigneur et fin psychologue, Ancelotti offre la plus belle ovation de sa carrière madridista à Karim Benzema. Dans une effusion de joie, de chants – moments rares – et d’embrassades, la sacro-sainte arène madrilène rend honneur à ses gladiateurs.
Premier but de Neymar
Égalisation de Cristiano Ronaldo
La tête de Pepe ! 2-1 pour le Real Madrid !
Le but de Karim Benzema !! 3-1 pour le Real Madrid
À lire : les notes du match Real/Barça
⇒ Résultats et classement de Liga
Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu