- Espagne
- Liga
- 11e journée
- Levante/Real Madrid (1-2)
Le Real revient de l’enfer
Au terme d'une rencontre au scénario totalement dingue, le Real Madrid s'impose 2 à 1 contre Levante. Si le beau jeu n'était pas au rendez-vous du fait de conditions de jeu dantesques, la rencontre a néanmoins basculé dans un n'importe quoi grisant et spectaculaire.
Levante – Real Madrid : 1-2
Buts : Rodriguez (62e) pour Levante. Ronaldo (21e) et Morata (84e) pour le Real
José Mourinho était de mauvais poil lors de la conférence de presse d’avant-match. Particulièrement bougon, le Portugais a souvent envoyé paître les journalistes impertinents. Lorsqu’il s’est enfin exprimé, il l’a fait pour balancer une punchline bien sentie à l’encontre de Karim Benzema. En réaction à une déclaration du Français — la Benz s’est plaint de passer trop de minutes sur le banc depuis le début de la saison —, le Mou a rétorqué : « Il n’y a pas de quoi se plaindre. Je passe bien 90 minutes sur le banc à chaque match moi » . Bim. Si José était aussi aigri, c’est qu’il craignait sûrement son adversaire du soir. Il n’avait jamais vaincu sur la pelouse de Levante. Pire, ses ouailles étaient reparties l’année dernière du stade Ciutat de Valencia avec une défaite, la queue entre les jambes. A l’issue de la rencontre, le Special One peut retrouver le sourire, ses garçons ont fait preuve d’un sacré caractère. Ils ont réussi à braver les éléments et de rugueux adversaires pour ramener trois précieux points.
Cristiano le visage en sang
Les premiers instants de la rencontre sont dantesques. Tout d’abord à cause de la météo. Une pluie torrentielle ayant arrosé la région de Valence toute la journée, c’est sur une pelouse totalement détrempée — pour ne pas dire injouable — que le ballon essaie tant bien que mal de rouler. Deuxième image choc : le visage en sang de Cristiano Ronaldo. Victime d’un coup de coude involontaire de David Navarro, CR7 se relève avec l’arcade sourcilière en lambeaux. L’ancien joueur de United se fera recoudre à la fraîche les fesses posées sur la pelouse avant de reprendre sa place. A part ça, pas grand-chose à signaler côté football. Le jeu ressemble davantage à un enchaînement de séquences burlesques ou à une partie de water-polo qu’à un match de foot. Alors que l’arbitre s’entête à tester la capacité d’absorption du gazon, Ronaldo, façon gueule cassée avec son pansement sur l’œil, profite d’un coup franc de Xabi Alonso mal repoussé par la défense pour envoyer un splendide enchaînement contrôle du genou-frappe puissante sous la barre. 1-0, une éclaircie au milieu du déluge. Finalement, après une fin de première période sans intérêt, l’arbitre siffle la mi-temps. Une seule question demeure : pourquoi diable ne met-il pas plutôt un terme définitif à cette mascarade ? Pendant ce temps-là, il pleut toujours.
Aquafootball, penalty raté et coaching gagnant
Tiens, histoire d’enlever le peu de piquant qu’il restait à la rencontre, le Mou décide de remplacer Cristiano Ronaldo, toujours souffrant, par Raul Albiol. Logique en fait. Rien ne sert d’aligner de bons footballeurs quand on ne peut pas jouer au football. Vu qu’il est impossible de construire la moindre action, les joueurs de Levante tentent de loin. Juanfran puis Barkero allument deux mèches que Casillas repousse avec difficulté. La réponse du berger à la bergère se fait sur corner. Pepe puis Ramos voient leurs tentatives s’écraser sur la barre transversale de Munua. Le match s’emballe, de l’autre côté du terrain, Angel Rodriguez, servi par Martins d’une remise astucieuse, résiste à Pepe avant de tromper Casillas d’une balle piquée. Un partout, tout est à refaire pour le Real. Alors que Kaká entre sur la pelouse pour tenter de faire la différence, David Navarro — encore lui — crochète Callejon à l’entrée de la surface. Penalty. Xabi Alonso s’élance mais sa frappe est repoussée par Munua, le match devient fou ! Privé de solutions offensives — Benzema et Higuain sont dans les choux — Mourinho est contraint de faire entrer le jeune Alvaro Morata pour essayer de forcer la décision dans les ultimes instants. Éclair de génie puisque c’est justement le gamin qui dévie dans les buts quelques instants plus tard un coup franc bien frappé par Xabi Alonso. Malgré une ultime tentative d’Obafemi Martins, les Madrilènes tiennent leur victoire. Ils reviennent de l’enfer.
Par Pablo Garcia-Fons