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Le Real ne se fait pas de cadeaux

Par Robin Delorme, à Madrid
Le Real ne se fait pas de cadeaux

Alors que le Barça se goinfre au chaud sous un matelas de seize points, le Real tire, lui, la gueule. Dans les choux pour la Liga, le fanion de la capitale s’apprête à traverser les fêtes comme un fantôme. La faute à José, mais pas que.

« No es la culpa de Iker » ( « Ce n’est pas de la faute d’Iker » en VF). Sitôt la défaite face à Málaga entérinée, Marca ne prend évidemment pas parti en Une de sa page internet. Le revers subi en ce samedi à la Rosaleda ne serait dû qu’à l’absence de sa majesté Iker Casillas, emmitouflée sous la guérite 90 minutes durant. Le choix de Mourinho, tout aussi bien prévisible qu’inattendu, de préférer la doublure Adán à l’original est un signe fort. En substance, le tacticien portugais montre qu’il restera le patron du bateau merengue, et ce, jusqu’à sa destitution, en juin ou en mars. Quelques heures plus tard, la version papier du quotidien est encore plus directe : « Mourinho se couvre de ridicule » (un quotidien dont l’un des journalistes a été dernièrement intimidé par le Portugais). À l’unanimité, la presse madrilène rejette donc la faute de cette quatrième défaite sur le seul José. Vu les nombreux accrochages qui ont émaillé ce début de millésime plus que pourri, difficile de défendre une autre position. Mais comme rien n’est jamais aussi simple à la Casa Blanca, il serait trop facile de tout mettre sur le dos du Special One. Mise en perspective. Le suicide de Mourinho Tout frais auréolé du titre continental avec l’Inter, José Mourinho débarque royalement à Madrid en juin 2010. Las des échecs répétés de son Real et des précédents coachs, Florentino Pérez déroule le tapis rouge et casse sa tirelire. Contre une dizaine de millions d’euros et un salaire tout aussi gros (une première pour un entraîneur), le natif de Setúbal a pour mission de ramener cette même coupe aux grandes oreilles : une Decima pour Santiago Bernabéu et une troisième pour le Mou. Bref, les rêves de grandeur accordent les deux parties. Pas vraiment avare de compromis, José fait donc à sa manière : exit Raúl, Zidane, Valdano, tous jugés trop gênants. Le Madridista de base ferme alors les yeux sur ses méthodes peu orthodoxes : le Portugais a carte blanche pour stopper l’hégémonie barcelonaise. Une Copa del Rey pour sa première cuvée, puis une Liga dans la besace l’année suivante, et voilà Mourinho au sommet du Royaume. Tout est donc en place pour accrocher cette année le sommet européen. Bah non… Ces deux années à la sauce mourinhesque ont usé un effectif majoritairement en désaccord avec le protagoniste. Les premières fissures apparaissent.
En froid avec la gent espagnole du vestiaire, Mourinho décide de rester jusqu’au-boutiste dans ses décisions. Sergio Ramos contredit son coach en zone mixte suite à la défaite à Séville ? Il est mis au placard la semaine suivante pour la réception de Manchester City. Alberto Toril, directeur de la Fabrica, se pose en frondeur ? Il demande sa tête à Florentino Pérez. C’est justement cette querelle qui a marqué un tournant dans la relation Florentino-José. Pour la première fois depuis son deuxième mandat, le big boss merengue n’a pas pris position en faveur de son entraîneur. Une exception qui désole Ramon Calderón, ancien prédécesseur de Perez, joint par nos soins : « Aujourd’hui, le président du Real Madrid s’appelle José Mourinho. Il a tous les pouvoirs parce qu’il fait et défait. Mais Mourinho n’a trompé personne. Il était déjà comme ça avant d’arriver au Real. Ses expériences à Porto, à l’Inter et à Chelsea ont toujours été les mêmes. C’est un grand entraîneur mais très polémique, très controversé. » Bref, un entraîneur charismatique qui ne se fond pas dans le moule du Real Madrid. Et la « mise au banc » de Casillas, gloire et emblème de la classe merengue, sonne comme un suicide. Ou comme une demande de licenciement. Le soudain revirement de Florentino Cette situation – intenable – n’est donc pas du seul fait de Mourinho. Car deux ans durant, Florentino Pérez a laissé faire. Le cas Valdano, viré sur ordre du Portugais, est symptomatique : pour la première fois de l’histoire merengue, un entraîneur a eu la peau de son supérieur. Sentant le vent changer de direction, Florentino retourne aujourd’hui sa veste. Pas fou, l’ex-magnat de l’immobilier se range du côté de la vox populi (selon Marca, 80 % des supporters madrilènes souhaite le licenciement de Mourinho). Ramon Calderón, ennemi intime de Florentino, pousse un peu plus loin l’analyse : « Mourinho a son importance dans les titres qu’il a gagnés. Mais ce n’est personne face à la grandeur du Real Madrid. Pour une personne mégalomane comme lui, c’est impensable. Il veut être le protagoniste et effacer ce qu’est le Real Madrid. Mais c’est impossible : tous ceux qui passeront, ou qui sont passés, ne sont pas grand-chose face au Real. Ce qui reste, c’est l’institution, l’identité du Real, avec ce prestige quasi inégalable. » Manque de respect de l’entité Real ou non, il ne fait plus de doute que le cycle des trois ans de José au Real aura raison de ce mariage de raison. Reste à savoir si cela se fera avec la Decima entre les mains. Petite note d’optimisme : la dernière fois que le Real avait 16 points de retard sur le leader, c’était en 1999-2000. Cette saison-là, Madrid avait terminé avec la Ligue des champions entre les mains.

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