- Ligue des champions
- Groupe B
- J3
- Liverpool/Real Madrid (0-3)
Le Real marche sur Anfield
Bien plus forts que Liverpool, les Merengues n'ont fait qu'une bouchée d'Anfield. Tandis que Cristiano Ronaldo et Karim Benzema ont soigné leurs statistiques européennes, la bande à Ancelotti a préparé à la perfection son Clásico. Liverpool, lui, a pu mesurer tout ce qui le sépare du gratin continental.
C. Ronaldo (21′), K. Benzema (29′), K. Benzema (42′) pour Real Madrid.
Presque 103 ans d’existence, et aucune victoire face au Liverpool FC : le Real Madrid avait un contentieux à régler avec son histoire. Il lui aura fallu une mi-temps. Une mi-temps pour s’offrir sa première victoire face aux Reds, pour assister au 70e but de Cristiano Ronaldo en Ligue des champions (qui n’est plus qu’à une unité du record de Raúl), aux 40e et 41e de Benzema en seulement 67 matchs (ce qui fait de lui le joueur le plus précoce de l’histoire à atteindre cette barre, costaud)… Une démonstration de talent, collectif et individuel, et de maîtrise qui permet aux hommes d’Ancelotti de compter neuf points sur neuf possibles. Autrement dit, la qualification pour les huitièmes de finale est déjà dans la poche et la préparation pour le Clásico idoine. Car tout Liverpool qu’il soit, le club des bords de la Mersey n’a été réduit qu’au simple rôle de sparring-partner. Tout simplement plus faibles dans tous les secteurs du jeu, les joueurs de Brendan Rodgers n’ont plus le droit à l’erreur en Ligue des champions : avec trois petits points, ils sont devancés par les Suisses de Bâle et les Bulgares de Ludogorets. Une vraie sale soirée.
Le Real dans sa Benz
L’espace d’un quart d’heure, Anfield a cru pouvoir tenir en respect ce Real Madrid. Un quart d’heure, soit le temps nécessaire aux Madrilènes pour laisser le monopole du ballon aux Anglais et pouvoir lancer leurs flèches. Une fois l’arcade de James recousue, le match entre dans une sphère que la bande à Brendan Rodgers ne peut tutoyer. Faute de mieux, la lumière vient encore de Cristiano Ronaldo. Affamé, le Portugais tricote avec Benzema, puis James qui, d’un service lobé et délicat, l’envoie dans la surface. Toujours aussi prompt, CR7 devance Škrtel, ajuste Mignolet d’une demi-volée succulente et confirme l’adage d’Ancelotti : « Avec Ronaldo, on commence le match à 1-0 » . La tête dans le seau, Liverpool se noie sous la qualité technique du XI madridista. Dans sa Benz, Benz, Benz, Karim y va alors de ses deux cachous. Sur un centre brossé de Kroos, il envoie une tête lobée qui termine sa course dans le petit filet du gardien belge. Dix minutes plus tard, à la suite d’un cafouillage au cours duquel Pepe effraie toute la défense des Scousers, il se la joue renard et pousse le cuir au fond des filets. Liverpool est dépassé et, sur son seul éclair de la mi-temps, par le biais d’une lourde frappe de Coutinho, trouve le poteau d’Iker Casillas. Dur.
Ancelotti et son Clásico
À la mi-temps, Rodgers décide d’offrir à Balotelli sa plus belle action du match : son remplacement. L’Italien, homme invisible du premier acte, peut assister du banc à une succession de corners des siens. Pour rien. Car ce Real a un Clásico à préparer. Alors il décide de défendre regroupé pour mieux éclater devant. Forcément, avec des espaces, le match devient une rigolade pour les Madrilènes. Dans un Anfield réduit au silence, les échanges sont justes, les intentions franches. Sur un service d’un Isco qui semble avoir enfin adopté son rôle plus défensif, Benzema décale en une touche Cristiano Ronaldo. Seul face à Mignolet, le Portugais s’emmêle les crayons et laisse un peu de répit au record de Raúl. La suite ne sera qu’une préparation idyllique pour Carlo Ancelotti en vu du Clásico. Sans concéder la moindre action dangereuse, le Real fait tourner. Tour à tour, Cristiano Ronaldo, Kroos (ovationné par Anfield), et Marcelo rejoignent l’Italien sur le banc et profitent des sucreries de James et Isco. Les « Asi, asi, asi gana el Madrid » résonnent dans Anfield, les lumières s’éteignent et le Real Madrid prouvent qu’il est bien le candidat le plus crédible à sa propre succession.
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Par Robin Delorme