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- Real Madrid/Barça (2-1)
Le Real Madrid roi d’Espagne
Un rush totalement fou de Gareth Bale pour l'histoire. Auteur du but décisif pour le Real Madrid au terme d'un sprint dont il a le secret, le Gallois a permis aux siens de remporter la Coupe du Roi au terme d'un drôle de match.
En quête de défiance et d’indépendance, les supporters catalans du FC Barcelone conspuent l’hymne espagnol. Des sifflets autoritaires qui auraient pu accompagner la prestation de leur club de toujours. Car pendant que certains profitent de la finale de Copa del Rey pour s’affirmer politiquement, d’autres sombrent sportivement. Victime du putsch de l’Atlético Madrid en Liga et en Ligue des champions, les Barcelonais ont vu la révolution de 2014 se poursuivre loin de leur fief, sur la pelouse de Mestalla. Moins souverains dans le jeu, moins convaincus par leurs idées et surtout friables défensivement, les Catalans ont été guillotinés par les furieux Madrilènes avant même d’avoir eu le temps de se barrer à Varennes. Battus 2 à 1 dans les ultimes instants de la rencontre après un rush fou de la fusée Gareth Bale, les monarques barcelonais risquent de terminer avec la seule Supercoupe d’Espagne à se mettre sous la dent. Le roi est mort, vive le roi.
Le contre éclair du Real
Pas de fuite de Varennes donc, mais l’échappée de Valence. On dispute la onzième minute d’une partie bien entamée par le Real Madrid quand Dani Alves perd un ballon a priori anodin dans la moitié de terrain des Merengues. Du genre à rendre l’anodin dangereux, Isco sort le ballon parfaitement et trouve Bale entre deux joueurs, après le rond central. En une touche, le Gallois trouve Benzema sur le côté gauche, qui envoie immédiatement un caviar en profondeur à Ángel Di María, parti à la limite du hors-jeu. En arrivant devant Pinto, l’Argentin semble temporiser de manière maladroite, mais sa frappe du gauche trompe le portier catalan. Groggy après ce crochet éclair façon Oscar de la Hoya, les Barcelonais peinent à bousculer le bloc madrilène. Positionnés bas et regroupés dans l’axe, les hommes d’Ancelotti attendent tranquillement les offensives d’un Barça sans idée dont les centres ne donnent rien à part des têtes sans danger d’Alba et de Neymar. Vrai danger en revanche pour le Brésilien qui, après avoir joué les durs à cuire avec Coentrão, se fait calmer par Pepe. Une banale échauffourée de Clásico parfaitement gérée par un arbitre à la hauteur de l’événement, qui a laissé jouer tant qu’il a pu, sans jamais se faire abuser.
« Gareth Bolt »
Plus du genre à abuser les autres, Pepe profite d’une baisse de rythme au cours de la partie pour rendre hommage à Sammy Traoré sur une remontée de balle folle. Les minutes défilent à Valence et le scénario du match reste le même : le Barça peine à créer et permet au Real Madrid de passer son Clásico le plus tranquille depuis un bout de temps. Les hommes d’Ancelotti sont tellement détendus qu’ils ne s’énervent même pas quand l’arbitre de la rencontre leur refuse un but inscrit après un cafouillage sur coup franc suite à une faute pas forcément évidente de Gareth Bale sur Pinto. Peut-être un peu trop sûrs d’eux, les Madrilènes vont se faire avoir par le réveil des Barcelonais et de… Marc Bartra. Pointé comme l’un des maillons faibles du onze catalan, le jeune défenseur central dégaine une mine de loin à la 70e minute et inquiète Iker Casillas. Dans la foulée, le gosse continue de bafouer les codes du Mes en profitant d’un marquage naïf de Pepe sur corner pour envoyer une tête parfaite dans la lucarne d’un Casillas impuissant. La fin de plus de 1000 minutes d’invincibilité en Copa del Rey. Pas la fin du sprintathon de Gareth Bale. En pleine bourre, le Gallois a passé sa soirée à prendre quiconque le voulait en un contre un. Un vrai cow-boy. Pas en panne d’essence à cinq minutes du coup de sifflet final, l’enfant formé à Southampton tente un grand pont sur Bartra. En déficit de vitesse, le Catalan pousse le Madrilène qui poursuit sa Marc Raquil de l’autre côté de la ligne de touche. En quelques foulées, l’ancien de Tottenham rattrape Bartra, le dépasse, a le temps de faire ses lacets, un coucou à sa nana et file vers Pinto qu’il ajuste d’un petit pont serein. Le rush est aussi impressionnant que la première contre-attaque. Le but est aussi fou que la baraka de San Iker, qui voit son poteau gauche repousser l’ultime tentative de Neymar. Le roi est mort, Bale est président.
Par Swann Borsellino