- C1
- 8es
- Real Madrid-Manchester City (1-2)
Le Real Madrid prend un nouveau coup de vieux
Alors que l’on croyait le Real bien engagé vers une victoire plutôt convaincante face à Manchester City, la Maison-Blanche s’est finalement effondrée ce mercredi à Madrid (1-2). La faute, en partie, à une vieille garde qui n’a pas su se montrer au niveau, à l’image d’un Sergio Ramos dépassé puis expulsé : le Real vient de prendre un nouveau coup de vieux. On connaissait les jeunes cadres dynamiques, on connaît désormais les vieux cadres apathiques.
L’image est saisissante, car elle est symbolique : Sergio Ramos, la tête basse, le brassard de capitaine retiré du bras, se dirige lentement vers les vestiaires, laissant en infériorité numérique ses coéquipiers (86e), menés au score depuis trois minutes. S’il peut y avoir quelque chose de jouissif à voir l’un des plus grands vilains de la planète football être expulsé de la sorte, pour un énième coup bas, il y a aussi quelque chose de signifiant dans cette image, puisqu’elle vient sanctionner la mauvaise performance des cadres du Real. Si la Maison-Blanche s’est effondrée mercredi soir, c’est en grande partie car ses fondations n’étaient pas solides.
Sergio Ramos, l’arbre qui représente la forêt
Le cas Sergio Ramos est un exemple représentatif, pas seulement car il a été ce mercredi un capitaine défaillant. La performance du défenseur central espagnol a d’abord symbolisé la fébrilité de son équipe, par exemple en fin de première période, lorsqu’il rate son dégagement et manque de détourner le ballon au fond de ses propres filets (45e+1). Puis, elle a également symbolisé l’incapacité des Madrilènes à résister à la pression mise par les Citizens quand ceux-ci se sont décidés à accélérer le jeu lors du dernier quart d’heure : d’abord fautif dans son placement sur le but égalisateur de Gabriel Jésus (78e), il finit par sombrer totalement quelques minutes plus tard en coupant la course de l’attaquant brésilien de Manchester City (83e). On connaissait les jeunes cadres dynamiques, on connaît désormais les vieux cadres apathiques.
Une performance au diapason de celle des autres cadres historiques du Real Madrid : sur son côté droit, Carvajal a souffert, malgré un couloir gauche anglais pas forcément ultra performant, et a fini par provoquer le penalty qui sauve l’équipe de Pep Guardiola, en fauchant bêtement Raheem Sterling, qui avait poussé trop loin son ballon. Au milieu de terrain, là aussi, Casemiro et Modrić n’ont pas réussi à imposer leur rythme face à un milieu adverse loin d’être impressionnant. Enfin, sur le front de l’attaque, Benzema, le plus souvent mal servi certes, n’a en revanche jamais été en position de marquer, en dépit d’une charnière Otamendi-Fernandinho peu rassurante par moments. Bale, entré en jeu à la 75e, n’a également pas pesé sur la rencontre.
Le réveil de la vieille garde ?
La sortie de Vinicius Junior a également cela de curieux qu’elle correspond avec le moment où le Real Madrid commence à subir et à reculer face aux assauts de Manchester City. Car les jeunes Merengues, par contraste, se sont montrés convaincants, notamment à travers les belles performances de l’ailier brésilien et de son compère français sur le côté gauche, Ferland Mendy. Une réalité de match qui tient peut-être plus de la tendance générale, tant les cadres de Zinédine Zidane, depuis le départ de Cristiano Ronaldo, semblent difficilement résister à la pression des grands matchs, et à tenir le défi de l’impact physique à mesure que le match avance.
Bien sûr, il reste encore un match à jouer, et l’avantage pris par les Citizens est loin d’être impossible à surmonter. Le Real Madrid s’est déjà tiré de situations difficiles, peut-être parfois bien plus désespérées que celle qu’il devra affronter dans un peu moins d’un mois. Mais ce qui est certain, c’est que la Maison-Blanche ne pourra pas seulement s’en remettre à sa jeune garde, incarnée par Vinicius Junior, Ferland Mendy ou Isco. Elle ne pourra pas non plus s’en tirer si ses cadres historiques s’effondrent comme certains l’ont fait ce mercredi. Et la tâche sera rendue d’autant plus ardue que leur chef de file, Sergio Ramos, sera absent. Mission impossible ?
Par Valentin Lutz