- Ligue des champions
- Quart de finale
- R. Madrid/B. Dortmund (3-0)
Le Real Madrid piétine Dortmund
Entreprenants et décidés, les Merengues n'ont fait qu'une bouchée de leur bourreau de l'an dernier (3-0). Rapidement aux commandes, ils ont profité de l'apathie teutonne pour poser un pied en demie.
R. Madrid – B. Dortmund (3–0) G. Bale (3′), Isco (26′), C. Ronaldo (56′) pour Real Madrid 72e minute. Trempé mais debout, le Santiago Bernabéu s’époumone, à 80 000. Isco, titulaire d’un soir en remplacement du malade Di María, est ovationné. Pendant de Modrić, l’Andalou, éliminé l’an dernier par le Borussia avec son Málaga, a régalé: passes subtiles, présence défensive, et un but. Le second d’une soirée qui s’est terminée par un 3-0 net et sans bavure pour le Real Madrid. Avec un tel avantage, les hommes de Carlo Ancelotti ont oublié les pépins d’une dernière semaine tendue. Surtout, ils s’octroient une avance qui semble rédhibitoire à la vue de la performance des Teutons. Jürgen Klopp avait bien prévenu, son équipe jouera en contres. Elle s’est prise un revers. Incapable de suivre les enchaînements madrilènes, pas adroite lors de ses rares opportunités, elle n’a plus qu’à espérer un miracle dans une semaine. D’ici là, le Real aura retrouvé son calme. Ou pas.
Et encore, le Borussia s’en tire bien
Les gobelets de pintes vides jonchent le sol, les supporters teutons tapent la pose avec la police cavalière, les retrouvailles se font dans le sourire. Onze mois après son exploit en demi-finale, le Borussia Dortmund arrive détendu au Santiago Bernabéu. Trop, sans doute. Dès le coup d’envoi, tout va trop vite pour les Schwarzgelben. Pas assez agressifs, ils laissent Benzema remettre à Carvajal plein champ. Le petit taureau de la Fabrica n’a plus qu’à envoyer Bale devancer Weidenfeller. Il n’en fallait pas plus au Bernabéu pour chavirer, après quelques maux de cœur post-Clásico. Xabi Alonso commande à la perfection ses deux lutins Modrić et Isco, pendant que Ronaldo et Bale s’amusent à enrhumer leurs latéraux respectifs. Toujours un temps en avance, les Merengues créent des brèches et provoquent des coups francs. Ronaldo (12e), puis Bale (30e) envoient deux ogives. Elles terminent en corner, la faute aux prouesses de Weidenfeller. Un portier de la Rhur qui, entre-temps, n’a rien pu faire sur un enroulé d’Isco. À la récupération à l’entrée de la surface, l’Andalou amplifie logiquement le score et par la même oblige le Borussia à sortir de sa torpeur. Trop tard, le mal est fait, la mi-temps sifflée.
Pepe écœure Mkhitaryan
C’est un déluge qui ouvre ce deuxième acte. Sous des trombes d’eau, les ponchos sont de mise, les contres du Borussia également. Toujours autant friables derrière, les Allemands envoient enfin de la vitesse. Avec un Real happé devant, Reus profite de boulevards dans le dos de Pepe et Ramos. À chaque fois, une passe mal dosée ou une frappe non cadrée laissent en paix Casillas. Les Madrilènes rendent coup pour coup. Après un déboîtement de reins de Ronaldo sur Hummels, Papastathopoulos –mot compte double en l’absence de la pointe polonaise– sauve in extremis sur sa ligne. Mais le masterchef du retour est ce mercredi Portugais. Pepe, par deux fois sur Mkhitaryan, se mue en ange-gardien et évite aux siens d’encaisser une banderille qui ferait tâche. Son compatriote, Ronaldo, s’occupe de corser l’addition. Sur une relance ubuesque plein axe, Modrić récupère et envoie CR7 en mano à mano. Un dribble, une frappe, et voilà le Real avec trois buts d’avance. Par la même, trempé et gelé, le Bernabéu lui adresse ses plus plates excuses en l’ovationnant. Et récidivera à quelques minutes du terme pour son remplacement Avec 14 buts en Ligue des champions, le contraire aurait choqué. Pas rancunier, le mur jaune made in Germany ne baisse pas en intensité. Des gobelets remplis de Mahou leur feront oublier cette déroute.
Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu