- C1
- 8es
- Naples-Real Madrid (1-3)
Le Real, les cojones avant tout
Dominés, menés, malmenés, en mauvaise posture... et finalement larges vainqueurs d’un Napoli qui se demande encore ce qu’il s’est passé. Actuellement, les Madrilènes peinent défensivement et dans le jeu, mais gagnent au mental et kiffent se sublimer dans la réaction. À l’image de Sergio Ramos.
Les records, Zinédine Zidane connaît. Depuis qu’il est assis sur le banc de son Real Madrid, l’entraîneur les enchaîne. Mardi soir, le Français a encore eu la satisfaction d’en battre un : celui du nombre de matchs consécutifs sans défaite en Ligue des champions dans l’histoire du club (douze). Mais au-delà du record, c’est surtout la manière dont ses joueurs ont évité la défaite contre un Naples surmotivé qui surprend. Totalement dominés durant la première période, au bord de la rupture à la demi-heure de jeu lorsque Dries Mertens touche le poteau après avoir ouvert le score, tout le monde a cru à l’élimination du champion en titre (un 2-0 suffisait aux Italiens). Tout le monde, sauf le Real lui-même. Car ce Real a beau ne pas être très séduisant, ce Real a beau paraître emprunté, ce Real a beau sembler inférieur à son adversaire, il gagne.
Un Real énorme lorsqu’il perd
Naples n’est d’ailleurs pas la première équipe à être victime de sa fabuleuse capacité de réaction. Lors de ses dix dernières rencontres toutes compétitions confondues, la Maison-Blanche a été menée à cinq reprises. Et ne s’est inclinée qu’une seule et unique fois (2-1 contre Valence, après avoir réduit le score). Cela a commencé au Celta Vigo fin janvier, où les hommes de la capitale ont arraché le nul après avoir été menés deux fois, dont une à la 85e minute (2-2). Cela a continué contre… Naples, qui a inscrit le premier but au Santiago Bernabéu avant d’en manger trois. Idem sur le terrain de Villarreal, qui possédait deux pions d’avance jusqu’à l’heure de jeu, avant de s’écrouler (3-2), et face à Las Palmas, qui gagnait de deux buts à quatre minutes du terme (3-3, résultat final). C’est dire la force mentale des soldats du double Z.
Alors, dans la chaude ambiance du San Paolo, les Madrilènes ont remis le couvert. Et écrit un scénario en tout point identique à la première manche. Pressés à la gorge dès les premières secondes, fébriles derrière et pas franchement à l’aise pour faire le jeu, Cristiano Ronaldo et ses potes ont galéré. Ont longtemps semblé dans le mal. Ont même fait croire aux supporters napolitains qu’ils étaient dans un mauvais soir et qu’ils pouvaient lâcher la qualification. En défense, Marcelo n’affichait pas une grande forme, Dani Carvajal luttait tactiquement, la charnière Pepe-Ramos était prise de vitesse par les mouvements du duo Mertens-Insigne et ne parvenait pas à anticiper les gestes de Marek Hamšík. Naples enchaînait les occasions, multipliait les passes, les corners et les frappes. Naples était meilleur et allait créer l’exploit.
Ramos, bonne définition du capitaine
Oui, mais non. Comme un symbole, Ramos s’est envolé dans les airs, comme il sait si bien le faire, et a catapulté le ballon dans les cages de Pepe Reina pour égaliser. Ramos, capitaine et esprit incarné de sa team, envoyait par là un gros bras d’honneur à ceux qui avaient osé dire de son Real qu’il était nul. Cinq minutes plus tard, la nouvelle merveille de centre de Toni Kroos trouvait encore la tête rageuse du défenseur central qui s’offrait un doublé. Un joli mélange de détermination, de talent et de tripes. Comme souvent quand Madrid est dans le pétrin, le héros ne faisait pas partie de la BBC, affichait des limites dans le secteur défensif, mais faisait basculer le score. Le troisième pion anecdotique d’Álvaro Morata n’avait pour ambition que de rappeler une seule chose : psychologiquement, le Real Madrid est injouable. Et peut marquer même quand il paraît prenable. Grâce à sa tête et ses cojones. Surtout ses cojones.
Par Florian Cadu