- Espagne
- Liga
- 34e journée
- Real Madrid/Almería (3-0)
Le Real et James répondent au Barça
Portés vers l'avant par une nouvelle reprise extraordinaire de James Rodríguez, le Real Madrid s'est imposé sans souffrir mais sans briller au Bernabéu contre Almería (3-0). Les Madrilènes sont à nouveau à 2 points du Barça, à 4 journées de la fin.
J. Rodríguez (44′), C. Ronaldo (49′), Á. Arbeloa (85′) pour Real Madrid
Le lendemain d’un nouveau chef-d’œuvre en six temps du Barça de Luis Enrique, le Real Madrid se devait de répondre à sa manière au Bernabéu. Pour ne pas lâcher les Catalans au classement, d’une part, et pour ne pas laisser à son rival le monopole du spectacle footballistique en Espagne. Après une victoire 3-0, la mission est partiellement accomplie : le Real a obtenu trois points sans souffrir et revient à deux points de la tête, mais les hommes d’Ancelotti n’ont que ponctuellement enchanté leur public. Un seul frisson, impressionnant, à la 44e minute : rebond sur la défense d’Almería, et reprise aérienne du gauche aux 25 mètres de James Rodríguez, en lucarne, qui rappelle forcément son chef-d’œuvre du Mondial. Toujours privés de Modrić et Benzema, mais guidés par un merveilleux Toni Kroos, les hommes de Carletto ont attendu la seconde période pour accélérer, notamment après l’entrée d’Isco.
Les courbes de Kroos, la flèche de James
Alors que le Bernabéu n’est pas encore rempli, mais que la minute de silence en hommage aux victimes du séisme au Népal est bien écoulée, c’est Almería qui prend le contrôle de la première longue possession de la rencontre. Les Blancos laissent faire, puis accélèrent en deux fois sur deux longs ballons merveilleux de Toni Kroos : un premier centre de James en direction de Cristiano, tout court, puis un centre d’Arbeloa pour James, qui ne cadre pas sa tête. Les hommes d’Ancelotti prennent définitivement le contrôle du ballon au bout de la 8e minute, et les ballons dangereux se multiplient dans la surface andalouse. Une première frappe de Cristiano, une talonnade inspirée de Chicharito, mais c’est tout.
Les onze joueurs d’Almería sont repliés dans leur camp et n’attaquent même pas les milieux madrilènes, attendant la moindre opportunité pour se jeter vers les cages de Navas. Un coup franc de Cristiano Ronaldo vient frôler la transversale, mais rien de plus, alors que le Ghanéen Thomas Partey se montre à l’aise en face au milieu. Ancelotti insiste et exige plus de pressing et d’intensité, mais quand Almería met le pied sur le ballon, l’équipe andalouse arrive toujours à respirer, ressortir le ballon et faire reculer le Real. Sans Modrić et Benzema, le jeu d’Ancelotti est moins élaboré, moins fin, plus lent et maladroit. Alors que la mi-temps est sur le point d’afficher un 0-0 moyen, et que tout le Bernabéu s’apprête à se dire qu’il est temps de remplacer Illarramendi, James Rodríguez apparaît enfin. Une reprise aérienne du gauche « à la James » : 1-0. Et le Bernabéu, plus tranquille, oublie Illarramendi.
La semelle d’Isco, le flair d’Arbeloa
À la reprise, trois minutes suffisent pour qu’Ancelotti retrouve sa sérénité. Sur une phase de possession, James décale Kroos à droite, dont le centre – qui se dirigeait parfaitement vers Cristiano – est dévié dans ses propres cages par Dos Santos. Le Bernabéu pense avoir vu CR7 marquer, mais le Portugais refuse l’hommage d’un signe de la main : « J’ai pas touché » . La seconde période est différente, et le pressing madrilène porte enfin ses fruits. À l’heure de jeu, Kroos continue à jouer au géomètre et Illarramendi est même applaudi par Chamartin après une bonne lecture du jeu défensif. C’est à ce moment paisible qu’Ancelotti choisit de remplacer le héros James par Isco, et Illarramendi par Lucas Silva.
Le Real perd alors les bons ballons du pied gauche de son Colombien, mais gagne la conduite de balle féline d’Isco, qui perfore petit à petit le côté droit de la défense andalouse. En face, Almería continue à buter sur les interventions exemplaires de Pepe et Varane, qui ne passe pas loin de marquer sur corner. C’est finalement à cinq minutes du terme qu’Isco sert habilement Chicharito dans le dos de la défense. Le Mexicain lève la tête et sert Arbeloa qui coupe la trajectoire du ballon : 3-0. Tout le Bernabéu fait la fête, sauf Cristiano, qui dégage le ballon dans les filets : si Arbeloa n’avait pas coupé la trajectoire du ballon, il aurait marqué son 40e but en Liga cette saison. Comme quoi, même quand il marque un but d’avant-centre, Arbeloa est le salaud de quelqu’un.
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Par Markus Kaufmann