- C1
- Quarts
- Real Madrid-Manchester City (3-3)
Le Real et City offrent une empoignade mémorable
Des buts extraordinaires, une intensité difficilement égalable, de rares temps morts à analyser. L’affiche Real-City a encore revêtu son costume de nouveau classique de la Ligue des champions, au terme d’un spectacle que les puristes ont rêvé sans fin (3-3). L’issue de la double manche demeure indécise.
Real Madrid 3-3 Manchester City
Buts : Camavinga (12e), Rodrygo (14e) et Valverde (79e) pour les Merengues // B. Silva (2e), Foden (66e) et Gvardiol (71e) pour les Citizens
Classique opposition de style, l’affiche de rêve entre les Merengues et les Citizens a donné vie à un spectacle grandiose (3-3), avec des réalisations toutes plus belles les unes que les autres, et une qualité de jeu qui sera montée crescendo, alors que l’intensité n’aura jamais baissé d’un iota. Au moins le temps d’une soirée, la Ligue des champions a retrouvé de sa superbe.
Tous azimuts
La partie s’ouvre littéralement sur une faute grossière d’Aurélien Tchouaméni sur Jack Grealish, qui venait de lui griller la politesse. La sentence : biscotte le privant du match retour et coup franc direct dans les 25 derniers mètres. Direct… un terme que Bernardo Silva prend à la lettre, en choisissant de surprendre Andriy Lunin avec sa patte gauche (0-1, 2e), alors que le portier ukrainien s’attendait à un ballon dans la boîte. Ayant vu le ballon tard, ce dernier est même coupable d’une faute de main qui accompagne le ballon au fond. Malgré une composition plus défensive, imposée par l’état de santé de Kevin De Bruyne, City ne relâche pas sa pression et Erling Haaland tente sa chance dans un angle fermé, sur la gauche de la surface. Une tentative repoussée par Lunin malgré les balbutiements de la Maison-Blanche, qui se dégage en catastrophe devant Grealish (7e).
L’intensité est à son comble lorsque le Real Madrid se remet la tête à l’endroit : trouvé par Dani Carvajal côté droit, Eduardo Camavinga repique dans l’axe et frappe des 20 mètres. Rúben Dias se trouve sur la trajectoire et dévie le cuir, ce qui trompe Stefan Ortega, battu plein centre (1-1, 12e). Alors que les Citizens repartent à l’abordage, le Real se dégage et part vite en contre : lancé idéalement à la limite du hors-jeu depuis la ligne médiane par Vinícius (et profitant d’une mauvaise lecture de Dias), Rodrygo bat Manuel Akanji à la course avant de glisser le ballon entre les jambes du défenseur suisse, tandis qu’Ortega doit s’avouer vaincu (2-1, 14e). Le jeu finit par se calmer, après des minutes passées à vitesse grand V d’une surface à l’autre. En contre, le Real reste difficile à contrecarrer. Rodrygo botte avec force, mais n’attrape pas la lucarne droite (34e), Ortega s’y reprend à deux fois pour capter le tir de Vinícius (42e).
De cape et d’épée
Au retour des vestiaires, Grealish enroule assez largement hors cadre (47e), et Phil Foden prend Lunin pour cible (59e). Mais les Merengues restent focus, et Bernabéu y croit lorsque Jude Bellingham laisse Dias sur les fesses et Silva en grande difficulté, avec des dribbles de classe. Pour autant, sa finition du gauche est trop croisée (53e). Si Haaland est une nouvelle fois plutôt discret, malgré un travail de sape dans le dos des centraux madrilènes, Foden insiste, tant et si bien que c’est de son pied gauche qu’émane la délicieuse égalisation : une frappe puissante, à l’entrée de la surface, qui enlève les dernières toiles d’araignée de la lucarne gauche de Lunin (2-2, 66e).
Avec le contrôle de la possession, City fait ce que le Real a fait après l’ouverture du score : tout dynamiter. Peu attaqué et avec de l’élan, Joško Gvardiol emboîte le pas à Foden et inscrit un but de toute beauté : enroulé du droit, petit filet droit de Lunin (2-3, 71e). Dire qu’il s’agit de son premier avec les Citizens… Pourtant, alors que l’on peut craindre que le Real ne soit définitivement pris par la tempête, Vinícius envoie un centre depuis la gauche. D’une volée parfaite du droit, Federico Valverde trompe Ortega à ras (3-3, 79e) et permet aux hôtes de mieux finir. Mais les dieux du foot s’estiment suffisamment enivrés et décident d’un match nul juste et logique. Un mano a mano stellaire, comme une belle récompense pour la longévité de Don Carlo Ancelotti, devenu officiellement le coach le plus capé de l’histoire de la Ligue des champions (200 apparitions).
Real Madrid (4-2-3-1) : Lunin – Carvajal, Tchouaméni, Rüdiger, F. Mendy – Camavinga, Kroos (Modrić, 71e) – Valverde, Bellingham, Rodrygo (B. Diaz, 71e) – Vinícius Jr (Joselu, 86e). Entraîneur : Carlo Ancelotti.
Manchester City (4-2-3-1) : Ortega – Akanji, Stones, Dias, Gvardiol – Rodri, Kovačić – B. Silva, Foden (Álvarez, 87e), Grealish – Haaland. Entraîneur : Pep Guardiola.
Par Alexandre Lazar