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Le Real est-il avantagé par l’arbitrage en C1 ?
Alors que le Real Madrid entend bien finir le travail à domicile contre le Bayern Munich, il est l'heure de se poser cette question : le corps arbitral est-il plus clément avec le double tenant du titre ?
Ce mardi soir, le Bayern Munich sait mieux que personne à quel point il va être difficile de renverser la vapeur face au Real Madrid, qui plus est à Santiago Bernabéu. La saison dernière, en quarts de finale, les Allemands avaient déjà perdu 2-1 à domicile à l’aller avant de se déplacer à Madrid. Contre toute attente, ils avaient fini par refaire leur retard en s’imposant 2-1 à leur tour. Le plus dur était fait ? Non, le Real se transforme en machine de guerre en prolongation, et inscrit trois buts. Formidable réaction, mais entachée de quelques coups de pouce de l’arbitrage. Une expulsion sévère pour Arturo Vidal et deux buts hors jeu pour Cristiano Ronaldo, ça commence à faire beaucoup. Alors lorsqu’il a fallu retrouver le Real en demies cette année, les Bavarois n’ont pas oublié. « Contre le Real Madrid, on ne va rien nous offrir » , a prévenu Thomas Müller. Comme pour dire sans le dire que le Real Madrid est avantagé par l’arbitrage en Ligue des champions, notamment à domicile.
Air de déjà-vu
Lors des cinq dernières saisons en Ligue des champions, le Real a, logiquement, profité de quelques décisions litigieuses en sa faveur dans son stade. En 2013-2014, Xabi Alonso échappe à un penalty pour une faute dans la surface contre Dortmund. En 2014-2015, Sami Khedira fait main dans sa surface sans être sanctionné contre Schalke, Ardan Turan est expulsé après un deuxième jaune pour protestation contre l’Atlético, et James Rodríguez obtient un penalty en simulant contre la Juve. En 2016-2017, le Bayern se fait clairement entourlouper. Et puis, dernière polémique en date cette saison, contre la Juventus en quarts de finale retour.
Les Italiens mènent 3-0 à Bernabéu – après avoir pris le même tarif à domicile – et est en train d’accomplir un exploit en arrachant la prolongation. Sauf que Mehdi Benatia bouscule Lucas Vázquez en pleine surface à la 95e minute. L’arbitre siffle faute, Gianluigi Buffon est expulsé après avoir contesté vivement. Cristiano Ronaldo marque. La Juve est éliminée. « L’arbitre est très bien placé. Il y a un contact, le défenseur ne maîtrise pas son geste. Il veut jouer le ballon, mais il ne le fait pas. Je considère qu’il y a penalty, même si c’est une décision délicate à prendre, assure Joël Quiniou, ancien arbitre international. Le scénario est cruel pour la Juve. Il aurait été plus facile pour l’arbitre de prendre cette décision à la 30e minute. Mais les vingt dernières secondes aussi font partie du jeu, que je sache. C’est encore plus courageux de sa part. »
« Une sorte de rituel »
Même s’il y a sûrement faute, les joueurs de la Juve crient au scandale et à cette sale habitude qu’auraient les arbitres de favoriser le Real Madrid en Ligue des champions. Et avec eux, une bonne partie des observateurs s’engouffrent dans le débat. Apparemment, cette même faute n’aurait pas été sifflée dans la surface du Real, car les arbitres sont naturellement conditionnés, même inconsciemment, à avantager la Maison-Blanche. « Les arbitres qui officient à ce niveau-là sont les meilleurs du monde, vont arbitrer la Coupe du monde, sont plein d’expérience et savent ce qu’ils ont à faire. Ils font partie du groupe Elite, il faut leur faire absolument confiance, replace Quiniou, qui ne croit pas que les hommes au sifflet de cette trempe puissent céder à une sorte de pression impalpable. À ce niveau de médiatisation, ce sont les premiers à être sanctionnés. Ils ont intérêt à ne pas faire de vagues et à prendre les bonnes décisions. Ils ne vont pas s’amuser à avantager le Real Madrid parce que c’est le Real Madrid. »
Comme le rappelle le consultant de RMC, l’arbitrage n’est pas une science exacte. À chaque match, il y aura une décision litigieuse qui penche d’un côté. Jeudi dernier, la chance a tourné du côté de Marseille en Ligue Europa. La saison dernière, elle a tourné du côté du Real Madrid en Ligue des champions. Mais cela a fait beaucoup plus de bruit, parce que le Real Madrid pèse plus que l’OM en Europe. « C’est une sorte de rituel. On le voit aussi dans le cadre des championnats. Pour les grosses cylindrées, on parle beaucoup plus des décisions qui leur sont favorables » , assure Joël Quiniou. Dans toutes les compétitions, le gros poisson est souvent taxé d’être favorisé par le corps arbitral au détriment « des petits » . C’est le cas également pour la Juventus en Italie, comme on a pu le voir ce week-end face à l’Inter (qui n’est pourtant pas un « petit » ). Et en Europe, le plus gros des poissons, c’est bel et bien le Real Madrid.
Par Kevin Charnay
Propos de Joël Quiniou recueillis par KC