- Ligue des Champions
- J5
- Groupe B
- Real Madrid/Galatasaray (4-1)
Le Real descend Galatasaray et se qualifie
Réduits à 10 dès la 25e minute et sans Ronaldo, les Merengues ont trouvé les ressources pour se défaire (4-1) en deuxième période et en contre d'une équipe de Galatasaray un peu malchanceuse.
45 000 petits portraits à mettre devant son visage pour que tout le monde ressemble à l’idole, un immense tifo à son image sur le Fondo Norte et des centaines de petites pancartes avec son blaze et son numéro. Bernabéu aime Cristiano Ronaldo. Même en l’absence de la diva, toujours blessée, les Merengues ne rêvent que d’une seule chose : que son éminence ronaldesque récupère son Ballon d’Or. Principalement venus pour rendre cet hommage et tenter d’influencer les derniers votants indécis en faveur de C-Ron, les supporters madrilènes ont aussi assisté à une belle partie de football. Un carton rouge, un coup franc superbe, des contres assassins, du dribble et une victoire 4-1 à l’arrivée. Tout bénéf’.
10 minutes, un rouge, deux buts
Jacques Barnabé, 20h12, cinq degrés, un petit vent vient glacer les os. Les locaux ne sont pas fous, ils sont encore bien au chaud chez eux ou au pire coincés dans le métro ou les embouteillages du soir. Les quelques courageux déjà présents regardent tous dans la même direction : dans un petit coin de virage, tout en haut, 50 supporters de Galatasaray gueulent comme 5000. Il fait froid mais les Turcs sont déjà chauds. Ce sont d’ailleurs eux qui donnent le coup d’envoi par l’intermédiaire de Drogba et d’Umut Bulut. Alors que les retardataires sont encore en train de s’installer, renversant leurs gobelets trop pleins sur les pauvres mecs déjà assis, Bale fait parler sa pointe de vitesse, dépose toute la défense mais rate son face-à-face avec Eray Iscan en ouvrant trop son pied.
Mis à part ce petit coup de chaud précoce, les 25 premières minutes sont très calmes. Le calme avant la tempête. Une tourmente que déclenche Sergio Ramos en accrochant Umut Bulut en position de dernier défenseur. William Collum n’hésite pas et demande au fautif de quitter le terrain. Dépité, le barbu sort sous les sifflets du public et les remontrances d’Ancelotti. Sale soirée. Alors que la partie semble mal embringuée, Pepe parvient à gratter un coup-franc un peu anodin à 30 mètres du but adverse. En l’absence de C-Ron, Gareth Bale prend ses responsabilités, pose la balle et l’enroule au-dessus d’un Iscan pas vraiment attentif sur le coup. Bernabéu se délecte encore du ralenti lorsque Drogba, à 35 mètres des cages de Casillas, tourne autour de Casemiro pour offrir un caviar de l’extérieur à Umut Bulut, qui n’a plus qu’à flinguer Casillas de près. Après ces dix minutes dingues, la tempête se calme, la mi-temps peut pointer son nez tranquillement.
Les facéties d’Arbeloa, le Real gagne en contre
Si le Real Madrid était un conte pour enfants, Alvaro Arbeloa serait sûrement l’affreux de l’histoire. Aussi technique qu’une huître, le latéral est souvent affecté aux plus basses besognes. Quelques rares fois cependant, la brute se transforme et brille. Alors que le repos vient de se terminer, Di Maria combine avec Isco et Marcelo, lève la tête et voit le départ de son défenseur : il centre. Toute la défense croit au hors-jeu et s’arrête. Pépère, Arbeloa contrôle, plante à deux mètres du but et se fait chambrer par tous ses potes. Parce qu’un méchant restera toujours méchant, le larron, cinq minutes plus tard, s’infiltre dans la surface, élimine un défenseur d’un crochet approximatif avant de s’écrouler. L’arbitre se précipite pour donner un carton jaune à l’homme au sol. Le public s’indigne d’abord. Puis se marre ensuite en voyant le plongeon au ralenti. Au fond, Alvaro, c’est pour ça que les gens t’aiment, ne change pas.
Après ces quelques instants burlesques, la partie reprend plus sérieusement. Sur un rythme un peu fou même. Le Real laisse à Galatasaray le soin de faire le jeu et opère là où il est le plus fort : en contre. Sur la droite, Isco trouve Arbeloa. Arbeloa trouve Di Maria. Di Maria inscrit le but du 3-1. Propre et net. En face, les Turcs ont beau tout tenter — grosse frappe de Sneijder, tête de Drogba sous la barre — rien n’y fait, Casillas tient la Maison blanche. Après le nouvel interlude Ronaldo à la 77e (bah oui, 7 et 7), c’est Isco qui vient corser un peu plus l’addition. Magnifiquement servi par Carvajal, le petit prodige dribble deux joueurs, profite d’un contre favorable, re-dribble un type et marque à bout portant. La messe est dite, le Real tient sa qualification pour les huitièmes, les Turcs devront, eux, gagner leur dernier match contre la Juve pour se qualifier.
Par Pablo Garcia-Fons, au Bernabeù