- Liga
- J15
- Real Madrid-Séville (5-0)
Le Real démembre Séville
Belle dédicace que celle offerte par le Real Madrid à son attaquant prodigue : marquer autant de buts que Cristiano Ronaldo compte de Ballons d'or. Voilà la seule explication à apporter au calme après la tempête blanche, tant le choc attendu s'est transformé en boucherie sévillane.
Real Madrid 5-0 FC Séville
Buts : Nacho (3e), Ronaldo (23e et 31e s.p), Kroos (38e) et Hakimi (42e) pour le Real
Quel est le point commun entre Christopher Froome et le Real Madrid ? Tout deux montent très haut, très vite, et conservent l’allure sur les étapes de plat. Cette réception à domicile du FC Séville était décrite comme un match au sommet, rendez-vous piège (pas de rapport avec le cuisinier) à aborder la peur aux ventre compte tenu de la foule d’absents du moment. Faux. C’était une boucherie. En l’espace de 41 minutes, les Madrilènes ont assommé l’Andalousie, Cristiano Ronaldo a doublé son total de pions en Liga, et Zidane a pu tranquillement préparer son Clásico de la semaine prochaine.
Vaguelettes
Le Real, amputé de Raphaël Varane, blessé, et de Dani Carvajal et Sergio Ramos, suspendus, s’avance avec la pression de l’incertitude. Que vaut vraiment sa défense inédite composée d’Hakimi, Nacho, Vallejo et Marcelo ? Des questions plein la tête sur ses arrières, Zidane va pourtant en voir l’un de ses membres lui donner l’avantage d’entrée de jeu pour écarter les doutes. Nacho est à la réception d’un corner où Séville est apathique, et conclut du pied gauche à bout portant (1-0, 2e). Attention, ce qui va suivre est étonnant : Séville domine. Pas non plus de quoi faire trembler la Maison-Blanche, tout juste quelques débordements sur les ailes et la démonstration que Lionel Carole mérite l’œil de Didier Deschamps. Une grosse dizaine de minutes à créer du jeu, donc, presser haut sur les milieux madrilènes et plus globalement créer du jeu, période dont le spectateur se délectera sans savoir que Séville s’apprête à être emporté par la marée.
Raz-de-marée
Après avoir pris soin de présenter ses cinq Ballons d’or bien lustrés au public du Bernabéu juste avant le coup d’envoi, l’heure est venue pour Cristiano Ronaldo de se remettre au charbon pour l’année prochaine. Bien servi en profondeur par un Asensio tout à son aise, il fixe Rico et fait le break (2-0, 23e) avant d’aggraver la marque sur penalty à la suite d’une main de Jesús Navas (3-0, 31e). Pas de doute, si la vague est puissante, Séville est tombé dans le rouleau. Kroos se joint à la fête après une contre-attaque éclair (4-0, 38e), tout comme Achraf Hakimi trouvé par Benzema (5-0, 42e), et si la pudeur se supplantait à l’objectivité, celle-ci demanderait sûrement de taire les occasions manquées par le Real : Modrić ici (34e), le ciseau de CR7 là (35e)… M. Juan Martínez siffle la mi-temps sur un score de fin de match.
Accalmie
À ce niveau d’humiliation, il convient de s’arrêter un instant sur les enjeux de la seconde période. Séville rechausse les crampons avec le désir de ne pas en prendre d’autres, voir d’en marquer un, tandis que le Real va s’amuser à tenter de faire marquer Benzema, muet pour l’instant. Le score en est presque ennuyeux. C’était facile de marquer, trop facile, et le scénario de ce genre de rencontres laisse toujours augurer un second acte beaucoup plus fermé. En l’occurrence, la théorie se confirme. Zizou fait sortir Kroos, Modrić et Ronaldo avant le dernier quart d’heure, histoire de jouer à donner du temps de jeu et des touches de balle aux jeunots de l’effectif. Rien à croquer si ce n’est ce poteau de Benzema qui aurait soigné ses stats (67e), et le croustillant de se demander pourquoi Ben Yedder est resté toute la rencontre sur le banc. Le Real remonte temporairement sur le podium devant l’Atlético et peut se tourner vers le choc contre Barcelone, avec la certitude que Ronaldo, non pas maillot jaune, mais maillot d’or, est déjà reparti pour attraper autant de Ballons d’or que le chiffre inscrit dans son dos.
Real Madrid (4-4-2) : Keylor Navas – Achraf, Vallejo, Nacho, Marcelo – Lucas Vázquez, Kroos (Llorente, 63e), Modrić (Ceballos, 71e), Asensio – Benzema, Cristiano Ronaldo (Isco, 75e). Entraîneur : Zinédine Zidane
FC Séville (4-3-3) : Rico – Mercado, Kjær, Lenglet, Carole – Banega (Krohn-Dehli, 80e), Pizarro, Vázquez (Geis, 71e) – Jesús Navas, Muriel, Nolito (Sarabia, 57e). Entraîneur : Eduardo Berizzo
Résultats et classement de Liga Retrouvez toute l’actualité de la LigaPar Théo Denmat