- Ligue des champions
- 1/4 de finale retour
- Real Madrid/A. Madrid (1-0)
Le Real défendra bien sa couronne
Après 87 minutes des plus stressantes, Chicharito a offert une qualification méritée au Real Madrid. Un petit but en 180 minutes qui permet au champion d'Europe en titre de rêver d'une onzième couronne et de reprendre les commandes de la capitale espagnole.
J. Hernández (88′) pour Real Madrid
À un Petit Pois près, l’Atlético tenait sa prolongation. Chicharito, ses apparitions sporadiques et son mal-être permanent ont pourtant eu raison de la muraille Oblak à trois petits tours de cadran de la fin de ce quart retour. Sur un déboulé de Cristiano Ronaldo sur le flan droit, il attend l’offrande du Portugais et pousse d’un tacle le cuir au fond des filets. Le Bernabéu, en apnée depuis le coup d’envoi, laisse exploser sa joie, sa fierté et son honneur : il est toujours le roi du Madrid européen. Malgré un manque d’occasions franches, cette qualification merengue est tout sauf usurpée. Dans un style moins bétonné, plus joueur à défaut d’être enivrant, les ouailles d’Ancelotti ont réussi l’exploit de ne pas craquer, ni de disjoncter face au bloc ultra-défensif du Cholo. Bref, de ce casse-tête tactique, le Real Madrid a montré qu’il peut rivaliser avec son éternel rival castillan. Surtout, après sept matchs sans victoire face aux Colchoneros, il renoue avec la victoire. La dernière, elle remonte à une soirée de mai à Lisbonne…
Sergio Ramos, la surprise du chef
À la fin d’après-midi paisible, sous un soleil printanier, répond un début de soirée où bourrasques et rafales décoiffent le peuple blanc. En réponse au spot concocté par le service com du club, ses aficionados répondent par l’affirmative et entourent le Santiago-Bernabéu avant même l’arrivée du bus des joueurs. Chauffée comme rarement, l’audience de Chamartin gratifie ses favoris d’un accueil placé sous le signe du duel, de la hargne. Fin prêt, l’antre du Nord de la capitale entame alors sa bataille de Madrid. Soldat habitué à l’arrière-garde, Sergio Ramos prend un rôle de milieu de terrain. Le pari d’Ancelotti semble tout d’abord perdu sur le pré. Toujours aussi prompt physiquement, son placement lui joue quelques tours qui profitent aux axiaux adverses. Armé de ses meilleures intentions, le Real galère à se frayer un chemin jusqu’aux cages adverses. Un constat qui permet à l’Atlético de sortir la tête de sa surface. Sa première frappe, œuvre de Gamez, répond à un principe basique du « cholisme » : pressing instantané, récupération haute et recherche de la verticalité. Incapables de déverrouiller le coffre-fort rojiblanco, les Merengues s’en remettent à la valeur refuge de leur adversaire. Coups francs et corners se succèdent avec le même aveu d’impuissance.
Et pourtant, Oblak…
Réveillés juste avant la pause par un face-à-face de Ronaldo remporté par le genou d’Oblak, les supporters locaux se ressaisissent. Et s’imaginent déjà prendre les devants, lorsque Chicharito, trouvé dans le dos de la défense, car hors-jeu, se trouve en position de fusiller le portier slovène. À quelques centimètres à côté, sa tentative reste orpheline. Quelques coups de tête, de Varane et Ramos, chauffent bien les gants adverses, mais les moindres actions construites ricochent face à un mur. Histoire de densifier cette ossature, Diego Simeone sort de sa manchette l’esthète Raúl García, remplaçant d’un Griezmann contraint aux travaux forcés 65 minutes durant. Les minutes allant, le plan rojiblanco produit son effet. Arda Turan renoue contact avec le cuir, les Merengues perdent patience, et les querelles, jusqu’ici aux abonnées absentes, font leur apparition. Le carton rouge également. Quelques minutes après avoir trouvé Koke seul en pleine surface, le Turc titille un Ramos qui n’en demande pas tant : deuxième biscotte et vestiaire. À un de moins, l’Atlético se regroupe autour de sa surface et s’en remet à sa muraille slave, auteur d’une nouvelle prouesse face au Petit Pois. Un miracle qu’il ne peut répéter à trois minutes du terme, sur le tacle décisif du Mexicain. Après un temps additionnel stressant au possible, le Bernabéu explose : il peut toujours défendre sa couronne.
À lire : Les notes du match
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Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu