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- Ce qu'il faut retenir de la 11e journée
Le Real court toujours, la Real ne tombe plus
Il n'y avait pas que le référendum catalan ce week-end, il y avait aussi la cinquième victoire d'affilée de Málaga, le carton du Real, la défaite surprise de l'Atlético et les passes décisives de Suárez. La Liga ne connaît pas la crise.
L’équipe du week-end
La Real Sociedad aime décidément les gros. Depuis sa victoire de prestige 4-2 face au Real Madrid fin août, la formation de San Sebastián était engluée dans une spirale cauchemardesque avec huit matchs consécutifs sans victoire. 70 jours plus tard, l’ancienne équipe de Griezmann remet enfin le couvert en renversant la situation face au champion en titre. Peu inspiré offensivement malgré le but précoce de Mandžukić et réduits à 10 en seconde période, les hommes d’un Diego Simeone toujours en délicatesse avec sa coupe de cheveux se sont finalement inclinés sur un coup de tête plein de rage du grand Imanol Agirretxe en toute fin de match. Après le limogeage de Jacoba Arrasate et en attendant la réponse de David Moyes, Asier Santana renforce son crédit comme intérimaire sur le banc des Txuri-Urdin, en sortant enfin de cette foutue zone de relégation.
Le Don Quichotte du week-end
Pep Guardiola a beau affirmer haut et fort que « Luis Enrique triomphera » , le Barça reste bel et bien en situation de demi-crise et l’ancien entraîneur du Celta Vigo marche toujours sur des œufs. Arrachée dans la douleur, la victoire contre Almería ne masque pas les interrogations planant autour de l’équipe catalane : stérilité de l’animation offensive, conflit de générations, aggravation du « cas » Piqué, etc. Une belle satisfaction nommée Luis Suárez vient cependant égayer quelque peu ce tableau pas tellement réjouissant. Entré à la place de Pedro l’épicier à la mi-temps, l’Uruguayen a été le détonateur qui a permis « la remuntada » barcelonaise. Incisif dans ses courses et dans ses dribbles, passeur décisif génial sur les deux buts de Neymar et d’Alba, il confirme sa montée en puissance. Il n’en fallait pas davantage pour que toute la presse catalane se prosterne devant l’altruisme et la générosité de son nouveau chouchou. Reste plus qu’à trouver le chemin des filets maintenant…
La hype
Le retour de Gareth Bale — bye bye Isco — et la reconstitution de la BBC attiraient tous les projecteurs lors de la victoire du Real 5-1 contre le voisin pauvre mais valeureux du Rayo Vallecano. Si le trident offensif le plus cher du monde n’a pas déçu — un but par tête de pipe —, c’est un joueur plus reculé sur le terrain qui a littéralement crevé l’écran ! Un caractère de pitbull à la récupération, un rôle de métronome à faire oublier Xabi Alonso, une passe décisive à la suite d’un débordement rageur sur le côté gauche et surtout un but venu d’ailleurs d’une frappe chirurgicale sans contrôle à 30 mètres des buts. Le temps d’un week-end, Toni Kroos est donc devenu le meilleur joueur de ce que les observateurs les plus enthousiastes appellent déjà le « meilleur Real Madrid de l’histoire » . Pour une fois qu’un Allemand ne vient pas juste à Madrid en touriste pour bouffer des tapas et boire de la sangria…
Le geste « olé »
Le décollage est parfait, la rotation impeccable. Seule la réception reste un peu lourde sur cet audacieux « salto latéral » de Sergio Asenjo. Rassurez-vous, les cervicales du portier de Villarreal vont bien.
Le coup de sang
Décidément, il y a beaucoup de choses à dire sur le mini-derby de Madrid entre le Real et le Rayo. Fier de ses troupes malgré la déroute, Paco Jémez a moins goûté la prestation du corps arbitral. En VF, ça donne ça : « Il va falloir que je commence à parler des arbitres. La semaine dernière, ils ont sifflé un penalty inexistant contre nous. Le but de Baptistão ? Je ne sais pas s’il est hors jeu, je ne le vois pas depuis mon banc de touche, mais celui de Benzema est clairement hors-jeu. Si tu ne t’énerves pas au bout d’un moment, j’ai l’impression qu’on te prend pour un con. » Tout doux, Paco.
La stat’ inutile
Pas facile d’arracher la victoire ce week-end sur les pelouses d’Espagne. Six matchs nuls, dont trois 0-0 des familles sur 10 rencontres. À la Ligue 1 le gusta.
Et sinon qué pasa ?
– Carlo Ancelotti a fêté son 500e jour au Real Madrid. Cumpleaños feliz Mister.
– Sans faire de bruit, Málaga enchaîne un cinquième succès consécutif et chipe la sixième place au Celta Vigo. En revanche, Guillermo Ochoa n’est toujours pas titulaire…- Cristiano Ronaldo a pu présenter son trophée de co-Soulier d’or au public de Bernabéu.
– Josep Guardiola a participé au référendum populaire sur l’indépendance de la Catalogne. Il n’a pas révélé la teneur de son vote, mais on se fait facilement une idée…- Troisième match de Liga d’affilée sans marquer pour Lionel Messi malgré deux coups de têtes sur la transversale. La malédiction Zarra ?
– Roberto Trashorras du Rayo reste le joueur le plus collectif du championnat avec 772 passes réussies. Il devance Toni Kroos d’exactement 20 unités. Pas mal pour un briscard de bientôt 34 ans.
⇒ Résultats et classement de Liga
Par Pablo Garcia-Fons