- Ligue des champions
- 6e journée
- Groupe D
- Madrid/Amsterdam (4-1)
Le Real comme à l’entraînement
Comme à l’aller, le Real Madrid s’est imposé facilement face à l’Ajax Amsterdam (4-1). Une rencontre dont peu d’enseignements sont à tirer. Si ce n’est que le Real a déjà la tête à samedi. Voire à février.
Real Madrid – Ajax Amsterdam : 4-1
Buts : Ronaldo (13e), Callejón (28e, 88e) et Kaká (49e) pour le Real. Boerrigter (59e) pour l’Ajax.
Tribune à moitié vide, vent glacial, match sans enjeu… Cette dernière rencontre de phase de poules avait tout pour être ennuyeuse. Au final, le Santiago Bernabéu a pu assister à une heure de match plaisante, puis à une dernière demi-heure tristounette. Les éclairs individuels de Modrić, Benzema et Kaká sont facilement venus à bout d’un Ajax Amsterdam joueur, mais bien trop tendre. Pas grave, les deux équipes sont de toute manière déjà qualifiées : l’une pour la League Europa, la seconde pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. La mauvaise nouvelle est donc ailleurs : un club premier de sa poule va devoir se coltiner un Real qui n’a plus que les grandes oreilles à jouer. Le Santiago Bernabéu donne rendez-vous dans quelques semaines pour 90 minutes bien plus trépidantes.
Le Real de Ronaldo
Et comme pour bien insister sur le peu d’intérêt qu’il porte à cette rencontre, Mourinho sort les jeunes pousses et les vieux pots. Casillas, Pepe, Ramos et Xabi Alonso au repos, les minots Adán, Nacho, Varane sont accompagnés de Ricardo Carvalho et du capitaine d’un soir Kaká. Un Brésilien, brassard au biceps, qui entame son jubilé madrilène comme chef d’orchestre. Après quelques minutes d’atermoiement, l’ex de Silvio décale à la perfection Benzema. But ? Bah non, l’assistant tchèque lève son drapeau. Pas grave, Karim a de la suite dans les idées. Après un poteau de Coentrão, KB9 sert en retrait Cristiano Ronaldo qui décoince le tableau d’affichage. L’action, initiée par un caviar de Modrić, est superbe, le Real prend les commandes. Ronaldo commence alors à s’entêter. Dans sa course contre l’impossible – Messi, hein – CR7 foire tous ses coups francs et demande tous les ballons. Dans ce match pour du beurre, difficile de lui donner tort. Modrić, lui, a bien plus à prouver que quelques buts. Critiqué, à raison, par son faible rendement, le lutin des Balkans joue juste, sans chichi. Sur une nouvelle ouverture millimétrée, il envoie Callejón à la conclusion. À la mi-temps, un Ajax trop scolaire est puni par un Real appliqué. Et par les quelques mondes qui les séparent.
La classe de Kaká, la boulette d’Adán
Après un passage par la case vestiaire – et chauffage – Kaká repart sur le même rythme. Pas frigorifié par un vent de gueux, le nanti de Valdebebas tergiverse une demi-seconde, puis décide d’y aller seul. Sa frappe enroulée laisse dans ses starting-blocks Vermeer. Par là même, il rappelle à toute une maison blanche qu’il est l’un des plus gros gâchis de la décennie… Une classe éternelle, donc, dont ne dispose pas encore Adán. Et sûrement jamais. La jeune doublure de San Iker, pas vraiment inquiétée depuis le début de match, y va en effet de sa belle boulette. Sorti à la cueillette, il remet le cuir dans les pieds de Boerrigter qui n’a plus qu’à le pousser au fond des filets. Une cagade synonyme de retour dans le match pour les ouailles de Frank de Boer. Invisibles jusqu’ici, les Lanciers prennent petit à petit la maîtrise de Merengues qui ont déjà en tête leur déplacement à Valladolid ce samedi. Au milieu d’un ennui qui commence à s’installer, le chauffage situé au-dessus de la tribune de presse envoie quelques flammes. Un incident qui réchauffe et occupe, puisque la rencontre perd tout rythme. Les 22 acteurs s’adonnent à un concours d’approximations où ils rivalisent de maladresse. Seul Callejón, servi par le jeune Rodriguez, sort Bernabéu de sa torpeur d’une tête bien ajustée. À la fin de l’entraînement, le Real l’emporte donc avec la mention « peut mieux faire » . Et le Santiago Bernabéu demande confirmation en février.
Par Robin Delorme, à Bernabéu