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Le Real à l’assaut de la City
Après le nul de l’aller, le Real Madrid va essayer de faire tomber Manchester City et de s'offrir une nouvelle finale sur la pelouse de l'Etihad Stadium. Un stade où les Merengues n'ont jamais gagné en quatre matchs, et où les Mancuniens n'ont plus été battus depuis plus de cinq ans sur la scène européenne.
« À l’Etihad, nous nous sentons invincibles. » Après la demi-finale aller au Bernabéu (1-1), Jack Grealish a prévenu les Madrilènes : le plus dur s’annonce pour le Real Madrid pour la manche retour, sur la pelouse des Citizens. Car si l’antre des Skyblues n’a rien d’impressionnant au niveau de l’ambiance, elle est bel et bien une forteresse imprenable en Europe depuis cinq ans et une défaite face à Liverpool en quarts de finale retours (1-2). Depuis, personne n’a vaincu les hommes de Guardiola sur leur pelouse, et City est devenu un habitué du dernier carré de la C1 (la troisième de rang). C’est donc une nouvelle mission impossible qui attend le Real Madrid, qui n’est bien sûr pas du genre à se défiler.
La forteresse mancunienne
Les chiffres ne dessinent rien d’autre qu’une montagne à renverser pour les Merengues. Sur 28 matchs à domicile cette saison, City en a gagné 26, et n’en a perdu qu’un seul, contre Brentford à l’époque lointaine de l’avant-Coupe du monde. À l’échelle européenne, les Skyblues restent sur 7 succès européens, dont les gifles infligées à Leipzig (7-0), au Bayern (3-0) et à Copenhague (5-0). Le Real Madrid fait d’ailleurs partie de cette série, puisque, l’an passé, au même stade de la compétition, les Madrilènes s’étaient inclinés 4-3 avant le miracle Rodrygo du retour. Une dernière statistique pour la route ? City est invaincu depuis 21 matchs toutes compétitions confondues. À l’heure de retrouver une pelouse où il n’a jamais gagné en quatre sorties (2 nuls, 2 défaites), le Real Madrid a donc de quoi s’inquiéter.
D’autant plus que derrière ces chiffres se cache un collectif mancunien éblouissant depuis plusieurs semaines. La machine à marquer norvégienne continue sur son rythme invraisemblable, avec 52 buts inscrits en 48 matchs, dont 35 à l’Etihad. Mais Erling Haaland n’est même plus le principal danger de l’armada guardiolesque. Depuis plusieurs semaines, le grand blond aux chaussures noires répond de plus en plus aux attentes dans le jeu. Mué en vrai point de fixation, il permet à Kevin De Bruyne – repositionné plus proche de lui – de briller. Pour rappel : les deux hommes ont torpillé à eux seuls Arsenal, il y a peu, pour renverser la hiérarchie en tête de la Premier League. « Erling est une menace incroyable. On jouait très différemment les saisons passées avec un faux 9. Cette année, la connexion entre Kevin et Erling est extraordinaire et on a essayé de l’utiliser autant que possible », se félicitait d’ailleurs Pep Guardiola ce soir-là.
Le joker Asensio
La solide défense madrilène, gardée par celui qui est sans conteste le meilleur portier du monde ces dernières saisons, sait donc à quoi s’attendre, alors que City sait maintenant tout faire, y compris sans la possession. Le chef-d’œuvre de Guardiola arrive à maturité tactique, mais va se heurter à celle d’un Real Madrid insubmersible la saison passée, revigoré cette année par la jeunesse de Camavinga, et l’éclosion de Rodrygo qui accompagne de plus en plus le duo Benzema-Vinicius. Avec un groupe on ne peut plus au complet, Carlo Ancelotti pourra aussi compter sur l’homme fort inattendu de l’année : Marco Asensio.
Malgré les blessures à répétition, celui que la presse espagnole avait placé en égal de Mbappé retrouve un rendement XXL. En 2023, il est impliqué sur plus de 20% des buts du Real Madrid, soit toutes les 98 minutes. Seuls Karim Benzema (89 minutes) et Vinicius Junior (97 minutes) font mieux. Un renouveau de bon augure pour le Real Madrid, qui aura besoin d’un banc costaud pour tenir la durée face à ce City capable d’étouffer n’importe quel adversaire. Mais le Real n’est pas n’importe qui. Sur la pelouse de l’Etihad, où officiera le Polonais Szymon Marciniak (arbitre de la finale France-Argentine), les Merengues viseront une sixième finale en dix ans. Pour cela, il faudra faire tomber l’invincible Etihad. Une mission qui paraît impossible, sur le papier. Ça tombe bien : le Real adore cela.
Par Adrien Hémard-Dohain