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Le RB Salzbourg à la croisée des chemins
Alors que ses cousins de Leipzig ont franchi un cap en accédant à la Bundesliga cette saison, le RB Salzbourg essaye de briller – enfin – sur la scène européenne. Cela passera par une qualification contre Liepāja ce soir.
Le Red Bull Salzbourg, c’est comme un tube de l’été qui se répète. On les voit sur les compétitions européennes jusqu’à la rentrée, puis ça fait pshittt, comme une canette que l’on ouvre. Onze ans après les investissements de la boisson énergétique, le club de la ville de Mozart a dû revoir ses ambitions continentales à la baisse au fil des saisons. Sur la scène nationale, la formation autrichienne a remporté sept championnats et quatre coupes. Mais une fois le Rhin franchi, l’histoire est bien différente, avec au mieux deux barrages de Ligue des champions. Pas la moindre participation à la phase de poules de la compétition reine. Une déception quand des clubs comme Astana, Maribor, Ludogorets Razgrad et même l’Austria Vienne y sont parvenus ces dernières années.
La dernière chance ?
Mais alors que l’équipe semblait armée pour y arriver, l’effectif arrive désormais en fin de cycle. Exit Janko, Sadio Mané ou Kevin Kampl. Aujourd’hui, Jonathan Soriano porte l’équipe à bout de bras et pourrait bien céder aux sirènes étrangères en cas de nouvelle élimination. Si la politique de formation avec le club satellite de Liefering est efficace, les joueurs actuels paraissent bien légers pour être au niveau des joutes européennes. Seulement 23,6 ans de moyenne d’âge. Et encore, les jeunes éléments les plus prometteurs comme Naby Keita sont cédés au Red Bull Leipzig.
Pour compenser, y a-t-il une enveloppe transfert intéressante pour le marché des transferts ? Pas vraiment, justement. Jusque-là, le recrutement est plutôt de second plan. Cet été, la principale arrivée est celle de l’Israélien Munas Dabbur en provenance du Grasshopper Zurich. Même sur le banc, le talent n’est pas forcément au niveau des ambitions de la direction. Óscar García, un entraîneur qui ne s’est jamais imposé, est en charge du groupe depuis le licenciement de Peter Zeidler l’hiver dernier. Symbole d’un club qui fait défiler les entraîneurs. Huit en onze ans. Difficile donc de construire une base solide avec une telle instabilité.
Des échecs à répétition
Et sur le terrain, cela se ressent. Même en championnat, l’écart n’est pas aussi large qu’il devrait l’être. Chaque saison, le titre est acquis avec moins de dix points d’avance face à des adversaires qui ont, au mieux, un budget deux fois plus petit. Mais c’est en Ligue des champions que le bât blesse. Si en 2006, 2007 et 2012, les Autrichiens ont peu de regrets à avoir après des éliminations contre des clubs d’un niveau supérieur (Valence, Shakhtar et Fenerbahçe), il n’y a pas d’excuses pour les autres échecs.
En 2009 et 2010, c’est l’obstacle israélien qui a eu raison des ambitions des Rouge et Blanc avec le Maccabi Haïfa, puis l’Hapoël Tel-Aviv. Passe encore. Mais en 2011, c’est Dudelange qui l’a emporté. Vainqueurs 1-0 à l’aller, les Luxembourgeois ont réussi à en planter trois dans la Red Bulls Arena pour ne s’incliner que 4-3 et passer en force.
Nouvel excès de confiance en 2014. 91e minute du barrage aller contre Malmö. Une avance de deux buts. Le plus dur est fait. La roue aurait-elle enfin tourné ? Un but casquette dans les arrêts de jeu et une défaite 3-0 au retour, et c’est l’élimination annuelle. 2015, retrouvailles avec les Suédois au 3e tour préliminaire. Victoire 2-0 à l’aller, mais nouvelle défaite 3-0 chez les Himmelsblatt au retour. Heureusement pour les coéquipiers de Dayot Upamecano, les Suédois ne sont pas en lice cette année. Mais avec des adversaires comme Copenhague, l’Olympiakos ou l’Astra Giurgiu sur la voie des champions, la route de la phase de poules est encore longue. Et dire que son ancêtre, l’Austria Salzburg, avait atteint la finale de la Coupe de l’UEFA en 1994…
Par Nicolas Kohlhuber