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Le Rayo et sa folie de l’Europe

Par Robin Delorme, à Madrid
Le Rayo et sa folie de l’Europe

Maintenu in extremis en Liga la saison dernière, le Rayo Vallecano est la belle surprise de cette première moitié de championnat. Une réussite tout aussi étonnante que logique qui doit beaucoup à l'atypisme de Vallecas.

Madrid, ce n’est pas seulement la ville des 40 degrés au soleil et des bars ouverts jusqu’à 8 heures du matin. Madrid, c’est aussi de la pluie et du froid en hiver. Madrid, ce n’est pas seulement Malasaña ou la Puerta del Sol. Madrid, c’est aussi Vallecas et ses barres d’immeubles. Madrid, ce n’est pas seulement l’Atlético ou le Real. Madrid, c’est aussi le Rayo Vallecano. Dimanche soir, à 19 heures passées, l’assistance de l’Estadio de Vallecas a eu un bref résumé de cet autre Madrid. Frigorifié par un vent couplé à une pluie glaciale, leur Rayo s’est imposé 3-0 face au Betis Séville. Devant une assistance de 9033 spectateurs, tous entassés dans les trois tribunes qui forment l’Estadio de Vallecas, les ouailles de Paco Jémez ont fait ce qu’ils savent le mieux faire : jouer sans réfléchir. Par un jeu direct, au sol, et avec une prise de risque maximale, ils ont donné une leçon au pourtant quatrième de Liga. Par là même, le Rayo est revenu à une unité des Andalous. Et donc à un point de la zone qualificative pour la prochaine Ligue des champions : la folie, la vraie !

Sauvé à la dernière seconde de la dernière journée

Dans la famille « club schizophrène » , le Rayo Vallecano a une place de choix. Nul besoin de remonter dans les quelque 89 années d’existence du club pour en avoir un aperçu. Un simple retour à la saison dernière suffit. Pour leur come-back dans l’élite, les Franjirrojos s’offrent un parcours plus que convenable. Loin de la zone de relégation, quasi assurés d’un maintien facile, ils trouvent le moyen d’enchaîner une série de neuf défaites en dix matchs – 10es au soir de la 28e journée, ils sont 17es à l’aube du dernier round. Face à Grenade, ils n’ont d’autres choix que de l’emporter sous peine de se muer en ascenseur. Au bout du temps additionnel, au terme de 90 minutes de niveau amateur, Raúl Tamudo marque. À moitié hors-jeu, à moitié de la main, le but est validé et tout l’Estadio de Vallecas explose. L’arbitre n’a même pas le temps d’officialiser la fin du match que la foule envahit le terrain, pour ne la quitter qu’une bonne demi-heure plus tard. Vallecas vous salue bien.

Sans un kopeck en poche, le Rayo doit se résoudre à perdre ses trois meilleurs artilleurs durant l’été. Michu file à Swansea, Diego Costa retourne à l’Atlético, Raúl Tamudo s’exile au Mexique et le fanion de Vallecas doit se réinventer. Avec son nouveau tacticien Paco Jémez, les coéquipiers du capitaine Piti tâtonnent en début de Liga. Normal, leur entraîneur perd sa virginité au plus haut échelon national et l’effectif est chamboulé. Petit à petit, tout le monde trouve ses marques et la mécanique commence à fonctionner. Le déclic intervient en novembre. Alors dans le dernier quart du tableau, le Rayo se déplace sur le terrain du troisième, Málaga. Au terme d’un match fou-fou, un doublé de Piti aura raison de la science de Manuel Pellegrini. S’ensuit alors une série de sept succès en onze rencontres, dont la dernière dimanche dernier face au Betis Séville. Avant de se déplacer chez l’autre club de Séville, les Franjirrojos squattent donc une agréable cinquième place. Pas mal pour le plus petit budget de la Liga.

Un retour en C3 douze après ?

Ce manque de thunes, le Rayo Vallecano le comble grâce à une philosophie bien à lui. Novice en Liga, Paco Jémez est un apôtre de l’anti-Machiavel. Face au proverbe « la fin justifie les moyens » , il oppose la notion de plaisir et d’identité. Alors que le Celtic Glasgow vient de faire chuter le grand Barça, il s’insurge face à la tactique employée : « Je pourrais utiliser la même approche que le Celtic mais, personnellement, j’aurais trop honte de regarder les supporters dans les yeux après. De plus, nous nous ferions déchirer sur le terrain. Je n’ai pas envie de voir le Barça dicter le jeu. Alors, nous perdrons sûrement, mais nous déciderons comment nous allons les jouer. » Quelques jours après cette saillie, le Rayo encaissera une manita à domicile face au Barça. Ce qui rendra tout un chacun heureux du côté de Vallecas. Car cette identité, voire ce jusqu’au-boutisme, fait le charme du seul club de quartier de Liga. Vallecas, barrio gauchiste où punks et anti-fas forment les Ultras du Rayo, se veut une ville à part entière au sein de la capitale. Qui pourrait avoir un rayonnement européen, douze ans après avoir atteint les quarts de finale de la feue Coupe de l’UEFA, avec son Rayo. Finalement, Madrid, c’est surtout Vallecas.

L’Estadio de Vallecas au coup de sifflet final face à Grenade :

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Par Robin Delorme, à Madrid

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